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lundi, 29 mai 2023

De la séduction

 

 

Il m'est nécessaire de déceler, chez un homme, la douceur, la gentillesse, la fébrilité cachée, la sottise innocente ou l'intelligence inquiète. La beauté du visage n'est pas désagréable, loin de là ! mais elle n'est que la petite touche de couleur qu'un peintre ajouterait, pour la rendre sublime, inoubliable ! à sa toile étonnante.

 

 

 

22:33 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Musée d'un regard | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

Manquement

 

 

Peut-être écrit-on de la poésie parce que l'on pense, dans son for intérieur, que quelque chose, dans le monde, est manqué. Je n'évoque pas là le monde des hommes et la société en général qui, eux, sont complètement ratés, mais celui des étoiles, des nuages et des oiseaux.

 

 

 

16:35 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mardi, 23 mai 2023

Du n'importe quoi

 

 

Les hommes ont réussi à se rendre sur la Lune et à déposer des robots sur Mars ; et cependant, la radio parfois, sur la Terre, ne fonctionne pas, et le téléphone déraille.

 

 

 

15:58 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mercredi, 17 mai 2023

Boire

 

 

Le papier blanc boit doucement l'encre noire, mais non sur toute sa surface. Je reviens souvent surpris à la toute petite table de travail que j'utilise pour mes Minuscules peintes : les couleurs une fois sèches ont changé ça et là ! L'œuvre, en partie, s'est faite toute seule, comme si ses couleurs avaient réfléchi, boudé, insisté — s'étaient exclamées ou s'étaient tues. Moi qui n'aime pas que l'on me désobéisse, j'observe cela avec curiosité et amusement : ces caprices m'enchantent, et tandis que j'ai toute maîtrise sur les mots que j'écris, la couleur me toise ; je la laisse faire ce qu'elle souhaite, puisque je ne puis rien faire d'autre et que c'est elle, la reine, et moi, le féal.

 

 

 

21:59 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules peintes | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

lundi, 15 mai 2023

De l'amour

 

 

J'ai commis, jadis, l'erreur de dire à quelqu'un que je l'aimais ; je sais désormais qu'il ne faut jamais marcher sur les œufs d'une poule, fussent-ils issus d'un coq adorable.

 

 

 

 

 

02:32 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mercredi, 10 mai 2023

D'un allégement

 

 

 

J'ai beaucoup de plaisir à me saisir d'une feuille et d'un pinceau (ou d'un crayon) afin de concevoir ce que j'appelle mes Minuscules peintes. J'ai tout à fait conscience que le résultat, que le visiteur de ce blogue peut remarquer ça et là, n'est pas à la hauteur de ce qu'un amateur de peinture ou de dessin est en droit d'exiger ; moi-même, je n'en suis pas très satisfait. Mais au fond, peu m'importe ; et tous les intitulés de ces Minuscules disent ce que je pourrais en dire si l'on me demandait d'en parler. J'ajouterais volontiers ceci : les lignes et les couleurs me détendent de la vie, m'en rapprochent également, m'en allègent. La douleur disparaît dans la couleur et la ligne, dans la seule seconde où elles se tracent.

 

 

 

 

06:26 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules peintes | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

dimanche, 30 avril 2023

Voir passer

 

 

 

Voir passer son visage vers la vieillesse est une expérience partagée par tous ceux des hommes qui ont dépassé la jeunesse. Pour ma part, lorsque je regarde bêtement les portraits que l'on fit successivement de moi, je songe au premier mouvement de la Symphonie inachevée de Schubert.

 

 

 

22:54 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

samedi, 29 avril 2023

I miss you / Tu me manques

 

 

 

J'ai toujours trouvé curieux que cette façon d'exprimer ce que pense tout amant triste se dise en anglais I miss you, et en français Tu me manques. Ici une mise en scène de soi, sans requête cachée, un simple constat ; là un reproche voilé, un vœu plein de larmes enfouies, des mots qui donnent peut-être envie à celui à qui ils sont adressés de fuir.

 

 

 

21:33 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mercredi, 26 avril 2023

Dans les yeux

 

 

Je suis comme les animaux farouches ou craintifs : je ne regarde pas longtemps dans les yeux, et je n'aime pas cela (Je n'aime pas non plus qu'on me fixe). En revanche, je dévore des yeux quelqu'un que j'aime lorsqu'il ne me regarde pas.

 

 

 

19:01 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

vendredi, 21 avril 2023

Du regard et de l'amour

 

 

 

Qui voit quelqu'un soudain, véritablement, en a subitement peur, ou bien en tombe éperdument amoureux.

 

 

 

14:59 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

dimanche, 16 avril 2023

Nouvelles du fracas (7)

 

 

Le Conseil constitutionnel s'est réuni pour des affaires de la plus haute importance. Hélas, des punaises de lit avaient eu l'audace de s'introduire dans le bois rare et le velours des salons d'apparat : la réunion dut être annulée ; et un simple communiqué fut communiqué. En attendant, les conseillers, traumatisés, purent aller se reposer place Vendôme, au Ritz. Un référendum sur la dimension des miroirs dans l'espace public sera proposé aux Français. Madame le Maire de Paris annonce que la cathédrale Notre-Dame rouvrira ses portes à l'occasion des Zeux Ophtalmiques de 2024, ne serait-ce que pour renflouer les caisses vides de la capitale de la France éternelle. Il existe une fracture politique entre l'élite dirigeante et la populace ; cela mérite une explication : le prédisant de la Républik s'exprimera bientôt lors d'une allocution de trois heures et douze minutes à ce sujet. Au Mexique, on s'amuse et on meurt. Ailleurs, partout, chacun danse. Quelqu'un écrit quelque part.

 

 

 

05:52 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

mercredi, 12 avril 2023

Sur "Babylon"

 

 

 

Qui n'a pas vu Babylon* et, en l'occurrence, ne l'a pas vu avec moi — et qui, l'ayant vu, n'a pas aimé ce film m'est étranger, et ne peut, à mon sens, comprendre quelque chose que je sais, et que j'aime partager. Ce film est unique, terrible et magnifique. Je pourrais ajouter d'autres épithètes, mais cela ne servirait à rien. Je me souviens d'avoir passionnément aimé Cloud Atlas, le film réalisé par les frères (devenues sœurs entre-temps) Wachowski et Tom Tykwer sorti en 2012 — Cependant, à l'exception de quelques films bien plus anciens que je ne citerai pas dans cette note rapide, je n'avais jamais vu quelque chose de cette sorte. Passion, vulgarité, beauté, folie, terreur, laideur, obscénité, musique, tendresse, larme, tension — ces mots qui désormais ne sont plus compris que mollement sont ici incarnés par l'image. Le film tout entier est un regard sur le monde. J'ai ri souvent, j'ai pleuré, j'ai été follement ému, j'ai été touché, j'ai tout aimé, j'ai été parfois horrifié, tout cela dans le désordre, devant ce chef-d'œuvre. 

 

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*Babylon (2022) de Damien Chazelle, avec Diego Calva, Margot Robbie et Brad Pitt dans les rôles principaux, sur une bande originale de Justin Hurwitz. 

 

 

 

16:52 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mardi, 11 avril 2023

De la pluie

 

 

J'ai aimé quelqu'un qui m'a fait aimer la pluie.

 

 

 

 

22:59 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

lundi, 10 avril 2023

Tout vécu

 

 

« J'ai tout vécu », m'a dit un jour quelqu'un qui était un peu perdu. « Euh... mais non, tu ne m'as pas vécu », ai-je osé lui répondre, d'une voix ténue. Il m'a regardé en souriant mais ne m'a pas reconnu.

 

 

 

18:01 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

jeudi, 06 avril 2023

Des cons et des connards

 

 

Il n'y a, au fond, que deux sortes d'hommes : les cons et les connards. Les connards ne m'intéressent pas ; leur bêtise est égale à leur méchanceté, à leur médiocrité.  Les cons, en revanche, peuvent être d'une infinie gentillesse, d'une extrême générosité, d'une prodigieuse intelligence : ils viennent souvent d'un monde inaperçu de beauté ; ils resplendissent.

 

 

 

07:26 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |