samedi, 05 août 2023
Des bancs publics
Les bancs publics sont conçus pour que chacun puisse s'asseoir un instant, bien entendu, mais aussi pour que l'on puisse regarder les passants passer, mais encore écouter, sentir autrement le vent et remarquer les feuilles bruisser dans ce vent. Or, la raréfaction de ces bancs, depuis quelque temps, à Paris, est une calamité. On doit désormais parfois s'asseoir sur un muret inconfortable ou le rebord de pierre d'un commerce ; c'est comme si l'on nous forçait à nous asseoir par terre, et comme si l'on nous interdisait d'observer les incidences du vent, et les feuillages et les visages.
14:33 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
vendredi, 04 août 2023
Du tonnerre
Il y a un orage à Paris, cet après-midi, et je l'aime.
J'ai toujours aimé le grondement de l'orage, et surtout les éclatements de tonnerre ; ceux-ci m'apparaissent comme des déclarations d'amour.
13:53 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Dévorations
Parfois, je ne sais plus si c'est moi qui dévore mes livres ou si ce sont eux qui dévorent les bibliothèques des murs de mon appartement et les dessus de mes divers meubles, commodes, bureaux et tables.
11:21 Écrit par Frédéric Tison dans Autour du livre, Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
mercredi, 02 août 2023
Avec le vent énorme
Dieu nous a offert un magnifique spectacle aujourd'hui, à Paris, avec le vent énorme qui emportait les arbres et les passants.
19:00 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
dimanche, 30 juillet 2023
Sans titre
Il est si triste de n'être pas aimé par celui que l'on aime qu'il s'agit de regarder simplement la pluie ou le soleil, qui eux non plus ne nous aiment pas.
20:03 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Du regard
Il s'agit de regarder son propre regard.
12:09 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
De la passion
J'ai toujours aimé passionnément. C'est pour cela que je ne me suis pas marié, et que je n'ai pas eu d'enfants. La rançon de la passion est, toujours, la solitude.
11:35 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
jeudi, 27 juillet 2023
Or et bleu
Est-ce l'or qui envahit le bleu, ou le bleu qui envahit l'or ?
15:49 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
mercredi, 26 juillet 2023
De la mégalomanie
Contrairement à tous les empereurs et rois nommés Frédéric, je ne me suis pas contenté de naître empereur ou roi. Je le suis devenu tout seul.
18:42 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
lundi, 17 juillet 2023
De la solitude
Tous mes amis, toutes mes connaissances les plus aimées s'éloignent de Paris. Ma famille la plus proche habite dans d'improbables villages que seuls les horribles RER et TER permettent d'atteindre, une fois sur deux, avec leurs cortèges d'attentes interminables comme dans les salles des hôpitaux, d'impérities et de retards. Je n'ai plus, près de moi, de compagnon d'amour ; la tendresse s'est enfuie. Je n'ai plus de travail (même si j'avais, à force de mépris et d'indifférence et de fatigue, fini par le haïr). Est-ce cela que de vivre ? Oui, je sais que la galaxie d'Andromède s'approche de la nôtre, mais je crois bien que je n'aurai pas assez de temps pour que celui qui m'y attend sans doute puisse être saisi dans mes bras et mes yeux. On me dit quelquefois de m'intéresser à la vie politique ; mais qu'ai-je à faire d'un prédisant de la Rébus-Inique, d'un gouvernement où ne gouvernent ni une Béquisette Bornée, ni quelques cyniques requins, qui n'ont que pour prétendus "opposants" qu'une Karine Aboyeuse ou, pire, un Baluchon aux mille vestes retournées, et une Mandarine Rouillée, complètement fanatisée et répétitive, qui ne mériteraient que la camisole de force ? On me dit de fréquenter d'autres personnes ; mais qu'ai-je à faire de passants apeurés, pressés, aux oreilles envahies d'écouteurs ? Alors, parfois, je regarde des peintures, j'écoute de la musique et lis des livres que j'aime, et je regarde les ciels rois, où j'attends naïvement les beaux nuages et quelques vaisseaux étincelants. Et je regarde, dans les rues violentes, des visages inconnus, qui peut-être se lèveront.
04:05 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
mercredi, 12 juillet 2023
Gondole et carrosse
J'ai écouté une magnifique émission à propos de Vivaldi sur Radio Classique, dans laquelle le chroniqueur nous apprend, je le cite, que le musicien « ne se déplaçait qu'en gondole ou en carrosse ». J'aime tellement cela que je crois que je suis vraiment trop seul, sans gondole ni carrosse.
18:48 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
mardi, 04 juillet 2023
Le vent voleur
Paris n'est pas (n'est plus ?) une ville sûre. Les cambriolages sont innombrables, même chez les pauvres. À de très nombreuses reprises, j'observe des gens se faire voler leurs téléphones portables ou leurs sacs à main, dans le métro notamment, mais aussi aux terrasses des cafés. Je suis moi-même toujours sur mes gardes, et fais bien attention à tout attacher, à tout mettre en bandoulière ce qui m'appartient. Je voudrais que seul le vent soit mon voleur.
12:05 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
dimanche, 02 juillet 2023
De l'alcool
In vino veritas ? Lorsque j'eus l'occasion d'observer des gens ivres, j'ai pu distinguer plusieurs types de personnes sous l'emprise de cette substance. Certains devenaient contempteurs de la société, puis tenaient des propos qui seraient susceptibles de transformer cette société. D'autres devenaient irascibles, jusqu'à la violence verbale (Je ne parle même pas de ceux en lesquels les violences physiques sommeillaient). D'autres devenaient méprisants. D'autres soudain se trouvaient à adorer. D'autres devenaient doux comme les biches dont parle le Cantique des Cantiques, et tout à coup aimaient tout. D'autres encore transfiguraient leur mélancolie. D'autres dansaient.
Toujours, cependant, à quelques exceptions près, ils s'érigeaient en juges....
14:41 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
vendredi, 23 juin 2023
De la surprise
Les "hétérosexuels" (mot hideux) pensent souvent que des "homosexuels" (mot hideux également) il s'agit de savoir qui, dans un couple stable ou impromptu et passager, est "actif" et "passif"—Trivialité, où l'on voit que la langue peut devenir hideuse même dans ses mots honorables, quand on les emploie ainsi.
Or, ce que j'aime, c'est la surprise.
15:14 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Nouvelles du fracas (10)
Ursula von Brushing a rencontré le prédisant de la France ; cent réunions sont prévues à l'issue de cette rencontre d'une extrême importance. Un sous-marin de millionnaires s'est abîmé auprès de l'épave du Titanic. Pendant ce temps, il pleut à Paris, puis règne un nuage, soudain, dans le ciel redevenu bleu.
12:39 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |