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lundi, 16 mars 2015

L'orthographe honteuse

 

 

 

Sans doute l'orthographe relève-t-elle du champ de la honte si bien que l'on n'ose guère signaler quelque erreur à celui qui nous ferait lire, par exemple, un texte de sa composition qui en contiendrait.  Pour ma part, je corrige toute la journée des fautes de cette sorte, sur des brouillons d'adolescents : ces derniers m'en sont reconnaissants. J'aimerais qu'il fût possible de faire de même avec un adulte ; les fautes de grammaire et d'accord lui apparaîtraient, hélas, des plus humiliantes, si bien que j'ai désormais toujours quelque scrupule à signaler quoi que ce soit. C'est un tort, à mon sens ; je regrette pour ma part que, lorsqu'on s'en avise, l'on ne me signale (ou n'ose le faire ?) les fautes d'inattention (ou d'ignorance) que je puis commettre. À qui donc n'est-il jamais arrivé de commettre une faute, surtout s'il s'agit de la langue française, si complexe, minée de part en part et subtile ? Je parle, par exemple, des fautes qui ont pu se glisser dans les billets de ce blogue-ci, fautes dont je me suis rendu compte bien trop tard, mais aussi, j'y pense, d'un oubli de liaison dans la voix, celui dont je fus atteint, hélas, à trois reprises, lors de ma lecture publique et filmée à la bibliothèque de Belfort, en mars 2014 (épisode dont mon Lecteur retrouvera facilement la trace dans le tréfonds de ces pages virtuelles) : « Il faut h'avoir, il faut h'avoir, il faut h'avoir », répétai-je benoîtement tandis que mon microphone me trahissait et qu'une dame me demandait de parler plus haut — et ce ne fut pas là ma seule erreur de liaison ! L'enregistrement de mes fautes est définitif, dès lors mes fautes le sont autant ; tant pis ! Quant aux fautes écrites, je prie instamment mon cher Lecteur de me les pointer : je ne pourrai jamais que lui en savoir gré. Ainsi nous œuvrerons ensemble.

 

 

 

mardi, 10 mars 2015

Actualité française

 

 

 

Une maison d'édition française, qui prétend privilégier la poésie, écrit à ses correspondants, dont je fais partie : « Actu poésie! Plein d'animations sympas, des ateliers rewriting, et un super concert le vendredi 13 mars! », etc.

 

En deux phrases, nous lisons trois apocopes et familiarités, un anglicisme hideux, absolument inutile de surcroît, deux laides appositions (sans même que soit ici posée la question de l'« actualité » de la poésie...), deux fautes typographiques (les espaces absentes avant les points d'exclamation) et une faute de français (ce ravageur et enfantin plein de) ! Quant au mot concert, je doute qu'il s'agisse de la musique de Bach ou de celle de Ravel ; il eût fallu spectacle, mais n'éreintons pas davantage cette bouillie de mots. (Et j'oublie les « animations »...)

 

Le plus consternant est de constater que ce monstre sans grâce émane d'une maison qui édite des livres de poésie ; le poème se caractérise aussi par l'effort dans la langue, le souci de la précision, le rejet de la faute (si elle n'est pas "licence poétique", elle-même supposant une parfaite maîtrise des mots et de la syntaxe, toujours difficile, recommencée comme la mer) et, essentiellement, par la beauté. Face à cela, kantien en diable, que puis-je connaître ? Que dois-je faire ? Que m'est-il permis d'espérer ? Pour commencer, sans doute, connaître et distinguer cette laideur (la voir se répandre autour de nous), ensuite écrire ce petit billet qui la dénonce (ce qui est peu de chose, j'en conviens), espérer enfin que, d'îlots éperdus dont je suis, et amoureux de la langue française, puisse naître quelque archipel.

 

 

 

 

samedi, 07 mars 2015

Les noms et l'allure

 

 

 

Notre époque souffre certainement de n'avoir personne y portant le nom de, par exemple, Mélisende de Jérusalem, cette reine qui naquit au début du XIIe siècle, ou bien celui de Foulques V d'Anjou, qui fut son époux.

 

 

 

 

lundi, 02 mars 2015

En marge d'un Carnet d'Oyseaulx

 

 

 

Oyseaulx est l'ancienne orthographe d'oiseaux ; je l'aime autant que la nouvelle, et il m'arrive parfois de l'aimer davantage, au point d'en avoir quelque nostalgie : les lettres y et l ajoutaient au mot une aile basse et une aile haute, seulement écrites, propices au rêve du regard, à la lecture, si la langue française a ceci de magnifique qu'elle sait être aussi belle dans l’œil qu'elle l'est dans la voix.

 

(Et je pense aussi à l'ancien et très bel oisel, en ancien français, lequel, en moyen français, se métamorphosa en oyseau.)

 

 

17:47 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Tags : frédéric tison, note, oiseaux, oyseaulx | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

lundi, 16 février 2015

Miroirs

 

 

 

Qu'est-ce, pour moi, que la photographie ? J'ai beau avoir déjà écrit à ce propos quelques phrases, je ne cesse d'y revenir : chacun de mes clichés, a fortiori parmi les plus récents, me pose la question lorsque je le regarde... Comment m'approprier ma propre image, je veux dire : comment celle-ci peut-elle exprimer mon seul regard, et non n'importe quel regard, interchangeable, oubliable, innombrable ? J'ai écrit : « Les photographies de nos voyages redoublent nos souvenirs en les fixant dans un cadre qui est le regard de quelqu'un qui aima ». Certes, me dirais-je maintenant, mais quelle est la nature de ce regard fixé ?  Il est des photographies qui sont belles en raison, surtout, de leur objet : c'est davantage celui-ci qui est beau, qui rend l'image belle — cela, bien sûr, même si l'on peut rater une photographie du château de Chenonceau... Je pourrais encore évoquer le cadrage, mais celui-ci est-il vraiment personnel, si bien souvent je m'inspire et me souviens de tableaux de paysages, de Patinir, de Ruysdael, du Lorrain, de Georges Michel encore ?

 

Cette image, qui n'est pas ratée, j'en conviens, est-elle vraiment belle ? N'a-t-elle plutôt qu'un intérêt anecdotique (ma visite en ce lieu), si elle n'est un souvenir que pour moi, si elle ne montre qu'un instant, certes particulier, mais qui pourrait être répété  : ne changeraient que la lumière, les nuages, les ombres sur les jardins... Et dès lors, ce serait la lumière, ce seraient les nuages et les ombres qui créeraient véritablement la beauté, sur cette image, non le merveilleux château, ce sont eux qui rendraient belle mon image — et j'y prendrais alors peu de part...

 

Il m'arrive d'être plus ambitieux, peut-être, lorsque mes photographies tentent de s'émanciper du seul souvenir de voyages et de promenades. Alors, parallèlement au souvenir, j'essaie le détail, la lumière, l'ombre (le reflet). J'isole de minuscules paysages... Ainsi, par exemple, cette image.

 

(Je me suis toujours méfié des photographies trop clinquantes, trop contrastées, celles qui veulent en mettre "plein la vue", ces bonbons pour l'œil, bien trop sucrés ; autant que de ces images trop léchées, trop "belles", si travaillées et reprises qu'elles basculent, pour les meilleures d'entre elles, quand elles ne sont pas absolument truquées, du côté de la peinture sans que le photographe ait la main du peintre : dès lors, autant peindre, me dis-je, car ces photographes me semblent se payer de couleurs et de lignes, dirai-je, comme il arrive que certains poètes se payent de mots, et restent à la lisière du Poème.)

 

Derrière l'objectif du photographe il est quelqu'un qui aime avec la même timidité de regard que celle de l'image représentée. Quand dois-je m'interrompre, avant de me tromper ? Quand dois-je ne pas faire, ou plutôt ne pas montrer, avant de tromper les regards, tous les regards ?

 

Il est, me dis-je, deux sortes d'images "intéressantes", pour faire (très) vite (et pour parler comme Paul Veyne, à propos de l'Intéressant) : de belles images documentaires où resurgissent le voyage et la promenade, un lieu, un moment aimés ; des images plus profondes, ou qui tentent de saisir cette profondeur, de la forer. Après tout, pourquoi se priver des unes ou des autres ?

 

 

 

lundi, 09 février 2015

Absence, présence

 

 

 

Que le silence s'écoute, voilà bien, sans doute, ce qu'il faut rappeler — qu'il s'écoute avec la même oreille qui souffre ou s'enchante des bruits, avec la même ferveur qui nous étreint et nous emporte lorsque nous écoutons la musique, et semblablement au chant lointain qui est en nous, qui revient parfois, l'indicible chant que pourtant la tâche du poème est de tenter de dire. Il semble alors certain que le silence est une source, dont l'origine indéchiffrable, énigmatique, se cherche et remonte en nous, comme le chant que nous traquons.

 

 

lundi, 26 janvier 2015

Petite annonce

 

 

 

Voici des années que je cherche à me procurer un article de Florence Comte, intitulé "11 rue Saint-Jean : la demeure de Maurice Scève à Lyon", et publié dans Aspects du XVIe siècle à Lyon (Travaux de L'Institut d'Histoire de l'Art de Lyon. Cahier n° 16, Lyon, 1994, pp. 129-152). Mais le document est, semble-t-il, aussi introuvable qu'une édition annotée de la Saulsaye par la main de Maurice Scève lui-même...

(Il est, paraît-il, disponible à la Bibliothèque de Lyon. Un Lecteur de passage saurait-il me le dénicher ? Combien lui serais-je reconnaissant !)

 

 

 

17:59 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

dimanche, 18 janvier 2015

Signification en miroir

 

 

 

Il est su depuis longtemps que ce qui infirme, ridiculise ou réduit à néant la plupart des opinions, c'est que celles-ci ne sont propres qu'à leur époque ; cependant, il en est bien souvent de même pour les pensées plus étendues qui voudraient leur faire face, les "hauteurs de vue" qui tentent de s'appuyer sur des livres et des rêves plus anciens que nous : là se brise ou se glace une "contemporanéité" qui se pensait un regard lucide. Cette ombre se perçoit ainsi qu'un flambeau, mais elle ne fait qu'ajouter à la nuit.

 

(Recourir à la nuit, est-ce possible ?)

 

 

 

08:24 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Tags : frédéric tison, note, opinion, nuit | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mardi, 13 janvier 2015

Support pour la flamme

 

 

 

 

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Détail d'un chandelier de l'autel (XVIIIe s.), en la cathédrale Saint-Vincent de Viviers,
en Ardèche, photographie : juillet 2014.

 

 

Pourquoi certains objets nous retiennent-ils davantage que d'autres, lors de nos voyages ? Une lumière, certainement, s'est posée sur cet objet au moment précis de notre regard, le soulignant, l'indiquant à notre attention. Nous ne l'attendions pas plus qu'un autre, mais sa beauté a surgi, avec l'évidence d'un souvenir comme préfiguré. Ainsi d'un beau voyage nous n'avons pas seulement la mémoire de paysages, de rues, de bâtiments, de tableaux, de visages : un objet, ou l'un de ses détails, sait également le résumer, avec le secours de la photographie, comme en une seule page.

 

 

 

 

dimanche, 11 janvier 2015

La majesté

 

 

 

J'ai aimé à lire, dans ses Mémoires, ce que le prince de Ligne écrivait de Louis XIV : il fallait au roi, pour ses promenades, « une allée bien droite de cent vingt pieds de large, à côté d'un canal qui en avait autant » ; « il ne savait pas (...) ce que c'est qu'un sentier, un ruisseau et une prairie ».

Le « plus grand des Wallons » croyait sans doute, avec son ironie légère, laisser un portrait quelque peu moqueur du roi de France, pour l'éternité des lecteurs et des livres. Bien sûr, nous pouvons encore en sourire, si nous aimons autant les sentiers, les ruisseaux et les prairies que les grands espaces aimés du Roi-Soleil. Mais ce qui, dans les mots du prince, retient l'attention, aujourd'hui, c'est certainement l'amour de la grandeur, qui semble perdu dans l'esprit de nos puissants : loin (ou auprès) de l'inévitable nostalgie d'un Passé qui a toujours, si peu que ce soit, la couleur de l'exotisme, je vois dans le sentiment de la grandeur ce qui manque, cruellement ou confusément, à nos contemporains. La médiocrité, certes, fut autant le lot des monarchies abolies que celui de nos démocraties satisfaites d'elles-mêmes (et sans doute n'est-ce pas la nature du régime politique qui est en cause, mais son esprit, selon les hommes qui l'incarnent). Aussi bien, ce qui manque, c'est le frisson de l'immense, et de la majesté, aurore ou présage de la beauté, dont Versailles ou les jardins de Le Nôtre furent l'image accomplie, temporelle à nos yeux, mais désormais l'une des possibles parmi les plus fécondes, les plus évidentes et les plus belles.

 

 

 

  Michel-Richard Delalande (1657-1726),
Symphonies pour les Soupers du Roy, extrait.

 

 

18:57 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

vendredi, 09 janvier 2015

Aimez-vous Érasme ?

 

 

 

Érasme eût dit l'incompétence inadmissible d'un Gouvernement temporel, son impéritie tragique. Il eût autant interpellé les foules serviles et larmoyantes. Il eût vilipendé l'idée d'un dieu trop sûr... Les unanimités, qu'elles eussent été du côté de la condamnation sans conscience ou de celui de l'excuse aveuglée, la Folie qui s'exprimait dans son livre les avait prévues, et terrassées, avec la culture, la beauté, le temps et, oui, quelque sourire un peu triste.

 

 

 

19:34 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Tags : frédéric tison, note | Lien permanent | Commentaires (5) |  Facebook |

mercredi, 31 décembre 2014

Isnel encore

 

  

 

Lorsque je la rencontrai dans un livre (je ne me rappelle plus lequel, du reste) pour la première fois, j'aimais beaucoup cette phrase qui relève à la fois du jeu de mots (qu'en général je n'aime guère) et de l'aphorisme, celui-ci fort beau, et discrètement subtil : 

 

« Les anges ont des ailes parce qu'ils se prennent à la légère. » 

 

L'auteur du livre ne citait pas sa source (je l'aurais, sinon, immédiatement notée, à l'époque). Cependant je retrouvai plus tard la même phrase, un peu différente, dans un essai de Salah Stétié consacré à Rimbaud (Rimbaud, le Huitième Dormant) : « Si les anges volent, c'est parce qu'ils se prennent à la légère », et cette fois son auteur était mentionné : G. K. Chesterton, cet étrange et fécond écrivain, dont j'ai lu quelques romans ainsi que La Morale des elfes, Orthodoxie et Saint Thomas du Créateur, un très beau livre sur Thomas d'Aquin. Cette phrase était donc traduite de l'anglais ; mais au fait, comment dit-on "prendre à la légère", dans la langue de Shakespeare ? "To take lightly", semble-t-il. Cependant, cette expression signifie-t-elle exactement la même chose qu'en français ?

 

Le poète ne citait pas l'ouvrage où se trouve cette phrase, et je me mis, en vain, à feuilleter l'œuvre de Chesterton à sa recherche ; je savais qu'elle ne se trouvait pas dans les livres que j'avais lus, aussi ai-je fréquenté bibliothèques et librairies en ayant toujours quelques minutes à consacrer à cette phrase bien cachée. En déroulant l'Internet, je n'obtins pas plus de résultats ; à peine ai-je trouvé une petite variante (« L'ange, s'il vole, c'est parce qu'il... »).

 

Je me demande alors si cette phrase n'est pas de celles qu'on attribue depuis "toujours" à un auteur — cette citation que l'on a trouvée dans un livre secondaire qui la mentionnait laconiquement, et qu'à son tour on a reprise, en passant rapidement sur une source manquante, semblant aller de soi. Une phrase, en somme, créée non pas par un auteur, mais par les livres, les bibliothèques, les lecteurs, les auteurs qui lisent et citent et recopient, avec confiance...

 

... À moins que l'un de mes Lecteurs n'ait su trouver la bonne page ?

 

 

 

mercredi, 17 décembre 2014

Coquilles

 

 

 

 

La correction d'épreuves la plus rigoureuse, curieusement, n'empêche presque jamais l'oubli de quelques coquilles, un pluriel négligé, un "pas" pour un "par", un mot répété inutilement ou une virgule en début de ligne. Presque aucun de mes livres imprimés, à l'instar de nombre de ceux que je lis, n'a su éviter cet écueil ; il semble bien que Titivillus, ce démon médiéval qui, tout en les provoquant, recueillait les syllabes et les lettres omises (ou fautives) des chanteurs de psaumes et des copistes, continue d'exercer son discret mais malicieux empire sur les mots. Je me souviens d'un fâcheux "interpelé", sur la première page de la première partie d'un livre mien publié en 2005. Je me rappelle un auteur de mes amis, qui s'aperçut que l'un des mots du titre de son ouvrage était au pluriel sur la couverture et au singulier sur la page de garde.

 

Ces fautes-là recommencent à leur façon la lettre volée d'Edgar Poe ; elles semblent si criantes et si évitables, si improbables même, qu'arrivera sans doute le jour, s'il n'est pas déjà arrivé, où le nom même de l'auteur sera mal orthographié sur la couverture de son livre... Un autre fait curieux est que la coquille, bien souvent, ne se voit qu'une fois qu'elle est définitivement imprimée ; dans le fichier informatique, elle se faisait timide, sage et candide, transparente en un mot. Tout se passe comme si, avant l'impression, une faute connaissait infailliblement le moyen de se voiler de gaze. J'ajouterai qu'elle apparaît dans toute sa splendeur désolée d'abord à l'auteur du livre, et seulement ensuite, pour une bien moindre part, à ses lecteurs, ce qui est à la fois cruel et consolant. La première coquille d'impression dans l'un de mes livres m'a navré, puis je me suis incliné devant l'évidence : ces choses-là sont plus rusées qu'Ulysse.  Au moins ne finirai-je pas comme Alexandre Guidi de Pavie, ce poète italien qui, en 1712, raconte-t-on, alors qu'il s'apprêtait à offrir au pape Clément XI les Homélies de son bienfaiteur qu'il avait paraphrasées et mises en vers, découvrit quelques fautes d'impression dans sa belle édition, et en mourut de chagrin.

 

 

 

 

 

samedi, 13 décembre 2014

Et pendant ce temps...

 

 

 

 

Tous les lieux magnifiques, toutes les sonates, toutes les symphonies, tous les opéras, toutes les peintures, tous les dessins, tous les livres et tous les poèmes sont là, qui nous attendent mais n'ont pas besoin de nous attendre et sont, tandis que l'on discute et que l'on "débat" d'à peu près tout ce qui n'est pas lieu, musique, peinture ni poésie. Le monde les a bien souvent considérés comme des marges, mais aujourd'hui ces limbes atteignent des proportions immenses, proportions qu'elles n'ont peut-être jamais connues.

 

 

 

 

 

mardi, 09 décembre 2014

Allegretto grazioso

 

 

 

 

 

 

Wolfgang Amadeus Mozart,
Rondo pour piano et orchestre en ré majeur K. 382 - Allegretto grazioso,
Murray Perahia et l'English Chamber Orchestra.

 

 

Sans doute chacun le sait-il, en écoutant ce rondo, mais est-il une musique plus gracieuse et simple (divinement simple), évidente, élégante, voire élégantissime, subtile, légère et doucement mélancolique, et puissante et profonde, que celle-ci ? (À l'instant 3:50, c'est un miracle de beauté qui se renouvelle...) J'ai souvent pensé que même les oiseaux, qui en savent long sur le chant et la beauté, s'en enchanteraient, et qu'ils s'en enchantent, lorsqu'ils se posent sur la branche d'un arbre donnant sur la fenêtre ouverte d'une demeure où quelque être humain a choisi d'écouter ce morceau alors ils en parlent entre eux, étonnés, amusés, complices... Peut-être même (si les ornithologues ont montré que leurs langages, patois et dialectes, se modifiaient et "évoluaient", selon) ce rondo a-t-il influencé le chant de quelques uns parmi eux.