Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 24 novembre 2015

Le maître

 

 

 

Il arrive que nous écoutions les nouvelles affreuses du monde, et que nous soyons suspendus à des lèvres laides. Mais Jean Sibelius ne nous tient-il pas mieux au courant de ce qui arrive à ce monde, aujourd'hui ? Il est mort en 1957 ; il y a peu de temps... Il fut notre Beethoven.

Ouvrons l'une de ses splendides et terribles Symphonies, n'importe laquelle : celle-ci ne dit-elle pas toute la beauté des choses et des êtres, toute leur impuissance, toute l'espérance, toute la clairière et toute la forêt, toute la noblesse et l'excellence, mais aussi l'impéritie des Puissants qui gouvernent ce monde, leur cynisme, leur criminelle cécité toute symphonie de Sibelius n'est-elle pas le rappel à la grandeur négligée, au dieu abandonné, au sacré bafoué, à la terre oubliée, au langage méprisé, à tout ce qui hante, tout ce qui, dans le silence ou le bruit, n'est pas écouté ?

 

 

 

 

vendredi, 13 novembre 2015

D'un pari dans le monde

 

 

 

Éveillons-nous, toujours, avec le rêve, même naïf, d'une absence d'inconstance.

 

 

 

 

 

 

05:05 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mercredi, 04 novembre 2015

L'étrange

 

 

 

Il paraît qu'il y a des hommes qui ont des opinions. Quant à moi, j'écoute Nuages, de Claude Debussy, selon l'interprétation magnifique de Désiré-Émile Inghelbrecht, et il me semble voir toutes les opinions passer dans un ciel mobile, sombre et superbe, avec les nuages.

 

 

 

lundi, 26 octobre 2015

La vie dans les miroirs

 

 

 

Nous sommes sans doute au monde. Mais ne vivons-nous pas dans les reflets du monde qui scintillent au fond de nos yeux ?

 

 

 

09:54 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mercredi, 21 octobre 2015

On dirait

 

 

 

On dirait que les hommes, souvent, ne se rendent plus compte que le monde est mystérieux.

 

 

 

 

07:00 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

dimanche, 18 octobre 2015

Géométrie

 

 

 

Quand même nous ne serions géomètres, nous pouvons tout mesurer, avec la constance.

 

 

 

21:46 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mardi, 13 octobre 2015

1902, année inaugurale

 

 

 

Point de hasard : c'est lorsque le monde a commencé même si timidement, alors d'être rapide et d'être pressé, et de suivre frénétiquement quelque « actualité », que fut créé l'opéra Pelléas et Mélisande, dont la musique est suprêmement lente, lointaine et attentive.

 

 

 

 

vendredi, 02 octobre 2015

Après l'écoute d'un opéra

 

 

 

Le monde bruit du murmure des princes spoliés.

 

 

 

 

 

18:28 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

jeudi, 01 octobre 2015

Actualité prochaine

 

 

 

N'en doutons pas : nous apprendrons bientôt que les couleurs de l'arc-en-ciel sont des nuances de gris.

 

 

 

 

 

22:43 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

lundi, 28 septembre 2015

D'une eau

 

 

 

Eh ! Que nous importe que de l'eau coule sur Mars, ainsi que nous l'apprend aujourd'hui la Nasa ! C'est ici et maintenant, sur la Terre, que nous avons besoin de plonger dans une eau nos mains sèches, nos mains avides, nos mains tremblantes et éphémères. C'est toute l'eau de ce monde que nous attendons non celle d'une planète hostile et rousse.

 

 

 

 

18:49 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

mercredi, 16 septembre 2015

Des nouvelles de Marcellus

 

 

 

Lorsque Pelléas demande à Arkel de quitter la terre d'Allemonde afin d'aller visiter Marcellus, son ami, qui est mourant, le roi le lui interdit, arguant qu'il lui faut attendre le retour de son frère Golaud, qui vient mystérieusement d'épouser Mélisande.

 

Il est tout de même étonnant que nul ne se soit inquiété, de 1902 jusqu’aujourd’hui, du sort de cet ami qui avait nom Marcellus.

 

Ne seraient-ce que la lassitude et l'inconstance ; je n'y vois certes que cela ; quoi d'autre ?

 

 

 

 

samedi, 12 septembre 2015

Chambre 30

 

 

 

SAM_7651 b.jpg

 

À l'hôtel de Calais, au Tréport,
photographie : mai 2015.

 

 

(Il est des photographies qui ne font rêver que leur photographe...)

 

 

 

vendredi, 11 septembre 2015

Que viennent

 

 

 

Si seuls comptent les actes de qui aime, pourquoi se plaindre d'une absence ? À quoi bon rêver l'ombre inconnue ? L'approche de l'automne n'autorise plus l'attente ni l'impatience ; nous n'avons guère plus à n'en pouvoir mais.

 

Vienne l'automne, vite ! Viennent les nuages, viennent le vent, le froid tendre, complice et lointain, le froid qui demande aussi, et la pensée de la neige, la solitude de toutes les feuilles, des millions de traces dans la ville ; nous dirons, comme nous le disons dès aujourd'hui : « Vive les nuages ! etc. »

 

(Et peut-être l'imminence est-elle plus belle encore.)

 

 

 

 

 

18:05 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

lundi, 31 août 2015

En pensant à un musicien qui naquit à Honfleur

 

 

 

Aux amoureux de la beauté et aux Tristes peut-être faudrait-il (non : cela est certain) seulement une salle sobre, haute et solitaire, dont les fenêtres seraient ouvragées, splendides et calmes ; dans un coin, un vieux coffre ; un sol quasi nu ; une table, une chaise, un fauteuil ou deux, si l'être aimé est de passage, ou quelque ami s'il comprend, ou même s'il ne comprend pas ; de loin en loin, montant parmi les rayonnages de la bibliothèque jusqu'au plafond, tous les livres aimés dans ce monde, de poche ou en édition originale ; du papier, de l'encre ; quelques beaux dessins et photographies rêvant sur les murs, qui attendraient les regards profonds ; et, résonnant dans le silence parcouru d'oiseaux et de vents, lorsque n'importe quel pont-levis serait enfin levé, la musique la plus lente, la plus ironique, la plus tendre et la plus belle d'Érik Satie.

 

 

 

 

L'heur

 

 

 

 

SAM_7337 b.jpg

 

Le Vieux Bassin, à Honfleur,
photographie : mars 2015.

 

 

C'est ici la photographie d'une occasion de quelques secondes, lorsqu'un soleil violent, et soudain, illumine quelque scène devant notre regard en perçant les nuages d'un beau ciel sombre et lourd — et cette splendide lumière détachée sur l'obscur, comme j'aimerais toujours la rencontrer dans les plus beaux lieux, devant les plus merveilleux châteaux, dans les plus belles villes, ou face à la mer ! Elle ne dure que cet instant qui ressemble à l'acmé du désir demeuré désir.