Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 30 mars 2017

D'une lenteur

 

 

 

C'est dans les temps où le langage est malmené, où il semble détraqué, où les mots sont utilisés à tort et à travers, et vainement, et souvent pour ne rien dire ni voir ni aimer, c'est dans ces temps qu'il convient de parler rarement, écrire beaucoup dans le silence et la solitude, raturer, déchirer presque autant, et publier peu, dans des livres, des pages et des cahiers discrets, secrets, que pourtant chacun peut ouvrir s'il le désire : la lenteur sauve et rehausse tous les mots.

 

 

 

 

mardi, 28 mars 2017

L'escalier dans la bibliothèque

 

 

 

 

Aude-RLC2.jpg

 

Une pièce, au rez-de-chaussée, dans la tour Magdala (1902-1906),
bibliothèque conçue par l'abbé Bérenger Saunière (1852-1917),
à Rennes-le-Château, dans l'Aude,
photographie : août 2016.

 

 

 

 

mercredi, 22 mars 2017

L'abîme et l'abyme

 

 

 

J'ai de quelques-uns de mes livres publiés un exemplaire abîmé, taché, aux pages cornées, froissées, voire déchirées ; ce sont ceux qui m'accompagnèrent lors de lectures publiques, et dont je me sers également comme d'un instrument de travail pour mes écrits en cours. Il m'arrive de me dire, lorsque je regarde ces livres martyrisés, que je suis plutôt moi-même le brouillon de leurs mots fixés sur la page.

 

 

 

16:38 Écrit par Frédéric Tison dans Autour du livre, Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mercredi, 08 mars 2017

De la publication

 

 

 

Publier un livre, ou publier quelque écrit dans une revue, c'est donner rendez-vous dans le monde à un ami que l'on ne connaît pas toujours, à une heure inconnue.

 

 

 

 

vendredi, 24 février 2017

Le livre fêlé

 

 

 

 

Bourdelle 4.jpg

 

Émile-Antoine Bourdelle (1861-1929), Le Livre (1925), plâtre coloré, détail,
dans le Grand Hall, au musée Bourdelle, à Paris XV, photographie : juillet 2016.

 

 

 

 

 

jeudi, 13 octobre 2016

« Hommage à ma très chère Féline » (Interlude)

 

 

 

 

Bis.jpg

 

Charles Baudelaire, dédicace à Jeanne Duval
sur un exemplaire des
Fleurs du mal, Paris : Poulet-Malassis et de Broise, 1861,
exposition "L’œil de Baudelaire",
au Musée de la Vie romantique, à Paris,
photographie : octobre 2016.

 

 

 

 

mardi, 23 août 2016

Les herbes fanées

 

 

 

Il me semble, ôtant de nombreux livres de ma bibliothèque afin de m'en débarrasser, que je déconstruis pierre après pierre des pans de mur de la maison déjà fragile où je vis, et que je rends celle-ci plus vulnérable encore à l'hostilité du monde. Et dans mes rayonnages encombrés je crée des trouées qui m'apparaissent autant d'années qui ont passé. Ces livres que, pour certains d'entre eux, je m'étonne d'avoir aimés, et que, je le sais, je ne relirai plus, ces livres me sont d'anciens regards ; je ne les regarde plus qu'avec amusement, ou nostalgie.

 

Le jargon des bibliothécaires qualifie de "désherbage" l'acte d'éliminer quelque surplus de livres : ce sont bien là des herbes, non point toutes mauvaises, que j'arrache à ma demeure, pour un autre jardin un jardin plus mûr ?

 

 

 

14:28 Écrit par Frédéric Tison dans Autour du livre, Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (5) |  Facebook |

lundi, 08 août 2016

Cet instant

 

 

 

Si peu lus, les livres de poèmes que l'on peut être sûr, un soir, ce soir, d'être le seul et l'unique à lire ce poème.

 

 

 

 

vendredi, 15 avril 2016

La main de l'évangéliste

 

 

 

 

SAM_3497 b.jpg

 

Détail du bras-reliquaire de saint Luc (Naples, vers 1336-1338),
argent doré, émaux champlevés sur argent, cristal de roche,
provenant du Trésor de Medina del Campo,
au Louvre, photographie : octobre 2015.

 

 

 

lundi, 29 février 2016

La bibliothèque du père

 

 

 

 

Goethehaus 3 - bibliothèque.jpg

 

 

Goethehaus 5 - bibliothèque.jpg

 

 

Goethehaus 4 - bibliothèque.jpg

 

Bibliothèque, dans la Goethe-Haus (XVIIIe s.), maison du conseiller impérial Johann Caspar Goethe (1710-1782),
où naquit Johann Wolfgang Goethe, le 28 août 1749,
et où il écrivit
Les Souffrances du jeune Werther (1774),
détruite en 1944 et reconstruite à l'identique en 1947-1951,
Großer Hirschgraben 23, à Francfort-sur-le-Main, dans la Hesse, photographies : août 2015.

 

 

 

 

jeudi, 21 janvier 2016

Le lecteur, ses livres et ses lectures

 

 

 

Quelqu'un, me voyant attablé à une terrasse de brasserie, se joint à moi et, constatant que je lis Les Entretiens du Bouddha, me dit : « Ah, tu es bouddhiste ? »... Mais bien sûr, lorsque je lis les Propos de table ou Du serf arbitre de Luther je suis en train de me convertir au protestantisme, et le lendemain, tandis que je feuillette les Hymnes delphiques ou les Chants à Orphée j'ai bien l'intention de renier mon baptême, interroger la Pythie, devenir quelque myste d'Éleusis ou sacrifier à Cybèle.

 

 

 

Si quelques ailes

 

 

 

 

Si j'étais historien d'art et si j'avais le temps de l'être, j'écrirais l'histoire de l'ystoire des ailes selon la peinture et selon les livres sacrés, et je publierais un livre rempli d'ailes, avec tous les regards.

 

 

 

20:55 Écrit par Frédéric Tison dans Autour du livre, Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook |

lundi, 18 janvier 2016

Interlude — avec l'ange du silence

 

 

 

 

 

SAM_5247.JPG

 

Vocabulaire de l'angélologie, d'après les manuscrits hébreux de la Bibliothèque nationale (1897)
[
Extrait des Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des inscriptions et belles-lettres],
par Moïse Schwab, bibliothécaire. Milan : Archè, 1989, p. 213.
Photographie : janvier 2016.

 

 

Voir ici l'image en un plus grand format.

 

 

 

dimanche, 22 novembre 2015

La Librairie de Jean, duc de Berry, au château de Mehun-sur-Yèvre, en 1416 (74)

 

 

Introduction.

 

  

Livres divers

 

Sous cet intitulé se trouvent quatre livres bien mystérieux : sans titre, anonymes, ils n’apparaissent dans l’inventaire que sous une forme laconique, au point qu’on se demande si Jean Le Bourne lui-même, l'auteur de cet inventaire (rappelons-nous), savait au juste la nature de ces ouvrages.

 

 

 « 159. Un grand livre ancien, escript en grec, fermant à plusieurs fermoers de cuivre, couvert de vieil cuivre empraint de plusieurs escriptures, et dessus les ais a gros boullons de cuivre d'estrange façon et une manière d'astralade [astrolabe ?] de cuivre sur l’un des ais._15 liv. »

 

On peut rêver : la Géographie, en grec, de Ptolémée ?

 

« 160. Un livre qui se commance : Hic est liber in quo census et luta (?) victorie, et se finist au commencement du derrenier fueillet : Arrin son frain._25 s. »

 

Seul un véritable rat de bibliothèque serait capable de découvrir ce qui se cache derrière cette notice ; je ne suis guère qu'une petite fourmi...

  

« 161. Un petit livre en papier, escript de lettre de Gascongnes. »

 

Cette écriture en « lettre de Gascogne » se rapproche-t-elle de la rotunda, écriture arrondie dérivée de la minuscule caroline et utilisée davantage dans le sud de l’Europe médiévale ?

 

 « 162. Un petit livre en françois du seamne (?) de printamt, non couvert, lyé entre deux ais._5 s. »

 

« Seamne » n’est pas un mot connu en moyen français. Peut-être s’agit-il du mot sanne, « médicament », et en ce cas ce livre serait une sorte de prescription médicinale pour la saison printanière ; ou du mot senne, « concile, synode », par extension « réunion, assemblée », et le livre serait le compte-rendu d’une réunion. Tout cela reste, bien entendu, très hasardeux.

 

 

Fin de l’inventaire de la Librairie de Jean, duc de Berry,

au château de Mehun-sur-Yèvre, en 1416.

________

 

 

 

lundi, 16 novembre 2015

La Librairie de Jean, duc de Berry, au château de Mehun-sur-Yèvre, en 1416 (73)

 

 

 

Introduction.

 

 

 

« 157. Un livre de Jehan Boccace, Des nobles hommes et femmes, translaté de latin en françois, par Laurent de Premier Fait, clerc [sans doute un secrétaire de Jean de Berry], et escript de lettre de fourme, bien enluminé et historié ; et au commencement du second fueillet y a escript : Ils ont plaisir ; couvert de drap de damas noir, à deux fermoers d'argent doré, esquels est escript le nom dudit livre ; lequel M. l’évesque de Chartres donna à Mons. aux estraines le 1er janvier 1410._100 liv. »

 

Il s’agit du De casibus virorum illustrium (vers 1353-vers 1374) de Boccace (1313-1375), qui, dans une suite de récits évoquant des personnages historiques et légendaires (qui vont de Adam jusqu’aux contemporains de l’auteur), illustre le caractère éphémère de la fortune en ce monde. Boccace s’inspire ici de Pétrarque et de son De viris illustribus. À cet ouvrage était sans doute joint, dans ce manuscrit, l'ouvrage suivant :

 

 

« 158. Un livre des Femmes nobles et renommées, que fit Jean Bocace, escript en françois de lettre de fourme ; et au commencement du second fueillet a escript : La Rubrique LXIII ; couvert de veluyau ouvré de plusieurs couleurs, fermant à deux fermoers d'argent doré, esmailliés l'un d'un roy et l'autre d'une royne, et sur chascun ais a cinq boullons de cuivre doré ; lequel livre Jean de la Barre donna à Mons. au mois de février 1403._40 liv. »

 

Toujours de Boccace, cet ouvrage, De mulieribus claris, composé en 1361-1362, est une série de biographies de femmes illustres. On y trouve aussi bien Ève que Jocaste, et Cléopâtre, Hélène de Troie, Sémiramis, Junon, Hécube, Sappho que Julia, la fille de Jules César, Cornificia, une poètesse romaine du 1er siècle avant Jésus-Christ, ou encore Zénobie, la "reine" de Palmyre. 

 

 (à suivre.)