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mercredi, 25 septembre 2019

Le désert

 

 

 

« La poésie est un langage en érection », écrivait le poète Georges Séféris, le mot d'érection étant à entendre, naturellement, en ses multiples sens. Il semble hélas que le simple fait d'être un auteur, ou celui qu'on l’apprenne soudain, fassent fuir ou effraient ; le poète et son poème forment un corps d'attente et de désir dans une chambre vide ou brusquement désertée.

 

 

 

dimanche, 18 août 2019

Pierres

 

 

Les livres qui siègent ou grimpent sur mes murs sont les pierres de mon château absent.

 

 

 

 

 

dimanche, 14 juillet 2019

De la création et des créations

 

 

 

Peut-être le monde, Dieu ou les dieux nous ont-ils conçus afin de connaître ce que l'imperfection et la finitude pourraient regarder, concevoir, et créer ?

 

 

 

 

17:19 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

samedi, 01 juin 2019

De la musique

 

 

 

Dans les moments de vraie détresse, presque tout l'art n'est d'aucun secours : la peinture s'efface, presque toute la poésie s'effondre, la littérature n'est rien — Seule la Musique demeure qui est là qui nous soulève encore et nous retient.

 

 

 

 

 

jeudi, 18 avril 2019

Admirer

 

 

 

D’un palais enchanteur tu admires l’architecte, d’un ciel sur une surface le peintre ou le graveur. Mais qui admires-tu, devant cet arbre, cette source, ce ciel constellé qui s’ouvre devant toi ?

 

 

 

 

06:05 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mardi, 16 avril 2019

La consolation

 

 

 

L'oiseau du matin, qui chante à ma fenêtre...

 

 

 

05:52 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

samedi, 13 avril 2019

Observatoire

 

 

 

J'observe, par ma fenêtre, un pigeon dérisoire posé sur le toit de l'immeuble d'en face. Un autre, qui s'était posé près de lui, vient de s'envoler. Les oiseaux sont seuls, tous, c'est une terrible évidence. Les oiseaux connaissent-ils la tristesse ?

 

 

 

 

20:12 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

mardi, 09 avril 2019

L'Ami musicien

 

 

 

J'ai écouté beaucoup de musique, désormais que j'ai quarante-six ans. Je fus souvent enchanté. J'ai tant aimé... Je me rends compte cependant que si je devais me séparer de tous mes disques à l'exception d'un seul, je conserverais éternellement les Concertos pour piano de Mozart (surtout les 22, 25 et 27èmes), qui sont, selon moi, mais je le sais, la plus belle musique qui fût jamais composée. Même les Passions de Bach, même Beethoven, même Schubert, même Sibelius, même Ravel et même Pelléas et Mélisande, même, même... Rien n'est comparable à cette musique qui sait tout. Mais... Que sait-elle ? Je ne saurais véritablement le dire, ou seulement vaguement : l'amour, le temps, la vie, le désir, la perte, la joie, la tristesse, la déréliction, le calme des nuages, les palais, les visages, les jardins, le jour, la nuit, le vent, cela, certainement. J'ai quelques amis, dans ma vie, j'ai quelques êtres que j'aime. Je n'aurai, évidemment, pas connu Mozart, mais il est mon ami, il ne l'aura pas su, il m'a aidé sans le savoir, et je l'aime.

 

 

 

 

21:02 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

samedi, 16 mars 2019

La beauté

 

 

 

Nous appelons beauté ce que nous voulons dévorer des yeux et manger de baisers.

 

 

 

 

18:26 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mardi, 26 février 2019

L'espoir

 

 

 

Tout livre est un premier pas.

 

 

 

 

 

mardi, 12 février 2019

La distance

 

 

 

Nous venions d'ici, nous allions là. Nous siégeâmes. Et toujours nous demeurons dans l'intervalle de nos voyages.

 

 

 

 

05:20 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

samedi, 09 février 2019

Le rêve et l'histoire

 

 

 

J'ai rêvé dans le parc du château de Brissac. Moi ? — Ma voix, mes photographies furent infimes devant cette splendeur calme.

C'est, qui est là vibrant ou endormi, tout l'Anjou — sa modénature variée, son histoire, et toute sa grâce, lesquelles rêvent selon le château.

 

 

 

 

05:29 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mercredi, 23 janvier 2019

Le nôtre

 

 

 

Le silence qui règne dans les salles des musées de province est notre silence.

 

 

 

 

07:04 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

vendredi, 18 janvier 2019

La surprise

 

 

 

Aujourd'hui, ce n'est pas la grossièreté qui surprend, mais la politesse.

 

 

 

 

18:55 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

mardi, 15 janvier 2019

Les livres voyageurs

 

 

 

 

Je n'aime au fond que les livres que j'ai plaisir à apporter en voyage. Des centaines de livres qui gisent sédentaires sur les rayonnages de ma bibliothèque personnelle, peu se distinguent ainsi que des ouvrages pouvant voyager. Je pourrais les compter : ils sont trente, peut-être quarante, peut-être cent.

Un livre de valise (un livre de train, un livre de voiture, un livre d'hôtel, de banc public ou de terrasse de café) est comme cet ami en compagnie duquel tout séjour sait être enchanteur, et grâce auquel toute ville offre ses plus belles couleurs, toute rue son plus beau soleil ou ses plus tendres et profondes brumes, tout palais ses plus hautes fenêtres, toute route sa splendeur. Il se doit d'être bienveillant, intelligent, sagace, point trop impérieux, exigeant cependant ; riche et discret ; élégant et simple ; partial, passionné, mais inquiet ; à la fois complet (de ceux qui "font le tour" des choses, qui n'en ignorent aucune ou plutôt qui donnent cette sensation de les savoir toutes) et inachevé ; rêveur et précis...

Ce peut être, toujours, un livre de poésie ; souvent, un livre de contes ou de nouvelles ; quelquefois, un livre d'aphorismes ; moins souvent, un livre d'histoire, un essai sur un sujet bizarre ; plus rarement, un roman.

À Angers, j'apportai Diadème, de Pierre Jean Jouve ; L'Homme approximatif, de Tristan Tzara ; Rodolphe II de Habsbourg (1552-1612) (« Il n'aima que l'extraordinaire et le miraculeux »), de Philippe Erlanger ; les Chroniques d'art d'Apollinaire ; et bien sûr, pour le feuilleter encore, le Livre du Cœur d'Amour épris, du bon roi René, dans une édition de poche illustrée, au sein d'un cahier central, par quelques-unes des plus délicates enluminures tirées des anciens manuscrits de l’œuvre.

 

(J'ai toujours eu le désir d'écrire un livre qui voyagerait dans d'autres mains que les miennes.)