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mercredi, 25 septembre 2019

Le désert

 

 

 

« La poésie est un langage en érection », écrivait le poète Georges Séféris, le mot d'érection étant à entendre, naturellement, en ses multiples sens. Il semble hélas que le simple fait d'être un auteur, ou celui qu'on l’apprenne soudain, fassent fuir ou effraient ; le poète et son poème forment un corps d'attente et de désir dans une chambre vide ou brusquement désertée.

 

 

 

Commentaires

Peut-être la fuite et l'effroi proviennent-ils d'autres causes, qui n'appartiennent qu'à ceux qui les ressentent ?
Selon Spinoza (Éthique 3), "le désir est l'essence même de l'homme"...
ou, selon Paolo Coelho, "le désir n'est pas ce que tu vois, mais ce que tu imagines"...

Écrit par : Madame Uke | jeudi, 26 septembre 2019

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Il faut y réfléchir en effet ! Merci chère Madame !

Écrit par : Frédéric Tison | jeudi, 26 septembre 2019

De mon côté, j’ai tendance à considérer mes intermittents petits vers comme une manifestation de l’impuissance. Presque tous me sont inspirés par la pensée, le désir ou le souvenir d’un garçon sur qui ceux-ci seraient probablement sans effet, s’il advenait qu’il les lût, selon toute vraisemblance sans être familiarisé du tout avec cette langue ancienne qu’est en train de devenir le français. Ecrire un vers, c’est parler une langue radicalement étrangère (géographiquement, historiquement et culturellement) dans un pays foncièrement hostile. C’est être absolument sans prise sur le monde actuel, le monde réel, et sur ceux qui le peuplent, dont on n’a à peu près aucune chance de se faire entendre, si bien que la poésie est aussi, je le crains, le langage de l’impuissance…

Écrit par : Antire | dimanche, 03 novembre 2019

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Cher Antire, votre beau message me parvient tandis que l'insomnie est encore reine chez moi... Vos vers sont beaux, je les lis avec beaucoup d'admiration, toujours. Sont-ils, à l'instar de toute poésie, le langage de l'impuissance ? Je ne saurais le dire. J'entends bien ce que vous écrivez, mais pour ma part j'espère toujours quelque échange, même lointain... Nous sommes seuls, certes, lorsque nous écrivons de tels mots en vers ou en prose ; nous sommes surtout éloignés, me semble-t-il. Un livre mien va paraître bientôt ; j'ai toujours l'impression que je tends là une main. Je pense à vous, cher ami.

Écrit par : Frédéric Tison | lundi, 04 novembre 2019

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