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mardi, 23 novembre 2021

Du vent

 

 

Le vent violent fut bienfaisant à Paris, aujourd'hui, qui m'apporta le son des cloches d'une église située  non loin de chez moi, mais trop loin pour que je puisse d'ordinaire les entendre (Il s'agit des cloches de l'église Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts, à Paris XII), et que ma vie ne m'a pas permis de côtoyer, faute de pouvoir exister en un endroit privilégié. Pauvreté et triomphe mêlés en cet instant, grâce au vent.

 

 

 

dimanche, 21 novembre 2021

« Peindre hors du monde »

 

 

 

Je recommande vivement la visite de la belle exposition « Peindre hors du monde. Moines et Lettrés des dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1644-1912) », au musée Cernuschi, à Paris VIII. Les photographies n'y sont pas autorisées, aussi bien toutes ces magnifiques peintures et ces poèmes délicatement calligraphiés demeureront sous mon seul crâne, et non inscrits sur un écran de cristaux liquides.

 

 

 

10:03 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Musée d'un regard | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

samedi, 20 novembre 2021

Il était une fois

 

 

Je me souviens, alors que j'avais travaillé durement pour obtenir un CAPES, je fus envoyé dans une banlieue sinistre. J'étais sincère : je pensais que j'allais transmettre quelque chose. J'aimais lire et faire lire des contes et des poèmes, faire découvrir et prêter des livres. Mais non : je fus avant tout un policier, qui devait faire régner l'ordre ; un jour, je reçus même une chaise lancée dans mon dos ; on aurait dû, à l'IUFM, me donner des cours d'auto-défense. J'attendis huit ans pour quitter cette médiocrité, cette violence. Je fus muté à Paris. Mais là encore, la situation fut triste. J'étais encore, non pas le bibliothécaire, mais le flic du "Centre de Documentation et d'Information". J'ai certes rencontré des élèves aimables et curieux, mais tout a toujours été submergé par le bruit, la fureur et la surprise malfaisante. La bibliothèque que je gère est calme ; mais c'est au prix d'un qui vive permanent, épuisant, lassant. Je ne travaille pas : je veille, je surveille, je suis comme un serpent à sonnettes. Me concentrer deux minutes d'affilée est impossible, et cela, sept heures durant. J'ai tenté d'en parler à quelques proches, qui m'ont ri au nez et m'ont dit que j'étais chanceux. Or, je ne suis certes pas pauvre, mais je ne suis pas riche, et j'ai été maltraité. Je ne sais rien faire d'autre que ce travail : mes diplômes ne sont pas reçus ailleurs, hélas, et je ne suis pas un politicien ni un scientifique. Je voulais seulement, ce qui m'a été refusé, dire et lire tranquillement à des enfants la phrase superbe des contes : « Il était une fois ».

 

 

 

 

05:42 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

vendredi, 19 novembre 2021

De la mémoire

 

 

Je m'attache, lorsque j'écris, à découvrir ce dont se souvient la poésie. 

 

 

 

jeudi, 18 novembre 2021

Du secret

 

 

 

J'ai un tel mépris pour les gens qui ne savent pas garder un secret qu'il me vient d'imaginer parfois de fausses confidences.

 

 

 

18:39 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

Paix

 

 

Un oiseau est mort ; je l'ai trouvé inerte sur le bord de la fenêtre de mon salon. Je n'ai d'abord su que faire, j'ai caressé ses petites plumes. Il avait sans doute trop chanté, il est mort d'avoir été trop beau ; il a été trahi par le monde. Allais-je jeter son corps à la poubelle ? Non pas ! J'ai enveloppé son petit corps doux dans un mouchoir. Alors, j'ai décidé d'aller creuser discrètement une petite tombe pour lui dans le square qui se trouve non loin de chez moi. Je l'ai enseveli. Paix pour l'oiseau.

 

 

 

06:19 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

mardi, 09 novembre 2021

De l'amour

 

 

— Je pense à toi.

— Oui, moi aussi je pense à moi !

 

 

 

09:43 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Marginalia, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

lundi, 01 novembre 2021

Des oiseaux et des avions

 

 

 

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Photographie prise dans le Journal de Nijinsky, Folio, Gallimard (1953), p. 37.

 

(Ô ce passage souligné, j'eusse pu l'écrire !)

 

 

 

05:42 Écrit par Frédéric Tison dans Album des phrases, Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

vendredi, 29 octobre 2021

Du Cid

 

 

 

 

Jules Massenet, Suite de ballet, Le Cid, direction par Neeme Järvi, avec l'orchestre de la Suisse romande.

 

(Il est possible que la musique nous rende fous. Parfois, je pense que j'en écoute trop, mais la musique sait être aussi puissante qu'un amour inachevé ou qu'un alcool fort, et c'est bien mieux. Cette Suite est digne de Mozart ou de Debussy, ai-je trouvé ; de toute façon, elle me touche.)

 

 

 

lundi, 18 octobre 2021

De la tête et du temps

 

 

J'ai depuis longtemps la tête pleine d'un grand œuvre qu'un manque de temps m'empêchera de mettre au monde. Je ne l'aurai pensé que dans ma pauvre tête !

 

 

 

04:05 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

dimanche, 17 octobre 2021

Des yeux

 

 

Il est une chose que j'ai remarquée, depuis presque deux ans que nous ne voyons ni ne rencontrons plus guère que des visages masqués : la plupart des yeux des êtres humains sont beaux.

 

 

 

21:02 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

jeudi, 14 octobre 2021

Du partage musical

 

 

 

Je suis allé assister, seul, à un opéra qui me bouleverse et me surprend à chaque fois ; voilà un ouvrage inépuisable. Il n'y a guère qu'avec (si j'ose dire) ma mère et un ami très cher que je pense avoir réellement partagé l'écoute de Pelléas et Mélisande, de Claude Debussy. Je me souviens, c'était en l'an 2001 (ou 2000 ? Non, enfin, je ne sais plus), j'achetai un disque compact de l'opéra (sous la direction de Serge Baudo, excellente interprétation, une des meilleures avec celle d'Inghelbrecht, selon moi), parce que je voulais mieux connaître l'opéra français "moderne" après avoir assisté à la représentation de l'éblouissante Damnation de Faust de Berlioz et à celles de quelques opéras de Massenet. J'écoutai, dans mon petit appartement, Pelléas, par curiosité, puisque j'aimais déjà l'auteur de La Mer et celui des Arabesques pour piano. Dès les premières mesures de l'opéra, l'éblouissement fut mille fois supérieur. Quoi, quoi, quoi ? Mais... Mais... Mais cela est sublime, sublimissime ! me dis-je alors. Qu'est-ce que cela, que je ne connaissais pas ? Il faut proclamer la Beauté au monde entier ! me dis-je encore dans ma naïveté ou ma bêtise. Je fis découvrir l'œuvre autour de moi ; je ne recueillis guère que des moues ; on me dit que la musique était trop lente, et ennuyante, datée, qu'elle ne savait pas dans quel sens aller, que tout était sens dessus dessous, etc. Pour ma part, j'avais entendu et m'avait été révélée une musique souveraine, réellement nouvelle, infiniment profonde, mystérieuse, et dans le même temps si proche de l'âme, une musique non pas familière mais intime, câline aussi, et, pour le dire en un mot, prodigieuse, et en un second, unique. Mes conclusions, sans qu'elles prétendent relever d'une grande profondeur musicologique, ont été celles-ci : si certaines musiques nous appellent ainsi, c'est à la façon des personnes que nous rencontrons : certaines passent devant nous ainsi que des fantômes ; d'autres nous attirent mais nous n'y prenons pas garde, faute de temps ; d'autres nous retiennent, parce qu'elles nous ressemblent ou souhaitent ajouter leur dissemblable résonnance à la nôtre, laquelle s'en enrichit (et vice-versa). Il n'entre guère là que peu de différence avec l'amour et le désir. Si je t'aime, ô Musique, n'est-ce pas parce que tu es belle ? Tu n'en rougiras pas : tes joues sont teintées d'un rose que tu sais par cœur et tes mesures sont déjà éparpillées, soulignées ou regardées avec un sourire aimable et fort courtois. La musique ne cesse de s'écouter à travers nos oreilles égarées dans le temps.

 

 

 

 

mardi, 12 octobre 2021

De la lecture

 

 

Il est de lire gravement, lentement, mais il est aussi de lire avec la fébrilité d'un oiseau.

 

 

 

15:37 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

dimanche, 10 octobre 2021

La grâce

 

 

 

 

Claude Debussy, Rêverie, piano : Kathryn Stott.

 

(La grâce, l'élégance, la légèreté, la profondeur : ô Claude Debussy, comme je vous admire !)

 

 

 

mercredi, 06 octobre 2021

Des oiseaux

 

 

Les oiseaux sont toujours bien habillés.

 

 

 

02:36 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |