mercredi, 23 février 2022
Les sièges d'attente
De l'Orchestre, rang D, place 32,
une demi-heure avant la représentation de Pelléas et Mélisande, de Claude Debussy,
au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris VIII,
photographie : octobre 2021.
03:03 Écrit par Frédéric Tison dans Autour de la musique, Photographies solitaires | Tags : frédéric tison, photographie, pelléas et mélisande | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
jeudi, 14 octobre 2021
Du partage musical
Je suis allé assister, seul, à un opéra qui me bouleverse et me surprend à chaque fois ; voilà un ouvrage inépuisable. Il n'y a guère qu'avec (si j'ose dire) ma mère et un ami très cher que je pense avoir réellement partagé l'écoute de Pelléas et Mélisande, de Claude Debussy. Je me souviens, c'était en l'an 2001 (ou 2000 ? Non, enfin, je ne sais plus), j'achetai un disque compact de l'opéra (sous la direction de Serge Baudo, excellente interprétation, une des meilleures avec celle d'Inghelbrecht, selon moi), parce que je voulais mieux connaître l'opéra français "moderne" après avoir assisté à la représentation de l'éblouissante Damnation de Faust de Berlioz et à celles de quelques opéras de Massenet. J'écoutai, dans mon petit appartement, Pelléas, par curiosité, puisque j'aimais déjà l'auteur de La Mer et celui des Arabesques pour piano. Dès les premières mesures de l'opéra, l'éblouissement fut mille fois supérieur. Quoi, quoi, quoi ? Mais... Mais... Mais cela est sublime, sublimissime ! me dis-je alors. Qu'est-ce que cela, que je ne connaissais pas ? Il faut proclamer la Beauté au monde entier ! me dis-je encore dans ma naïveté ou ma bêtise. Je fis découvrir l'œuvre autour de moi ; je ne recueillis guère que des moues ; on me dit que la musique était trop lente, et ennuyante, datée, qu'elle ne savait pas dans quel sens aller, que tout était sens dessus dessous, etc. Pour ma part, j'avais entendu et m'avait été révélée une musique souveraine, réellement nouvelle, infiniment profonde, mystérieuse, et dans le même temps si proche de l'âme, une musique non pas familière mais intime, câline aussi, et, pour le dire en un mot, prodigieuse, et en un second, unique. Mes conclusions, sans qu'elles prétendent relever d'une grande profondeur musicologique, ont été celles-ci : si certaines musiques nous appellent ainsi, c'est à la façon des personnes que nous rencontrons : certaines passent devant nous ainsi que des fantômes ; d'autres nous attirent mais nous n'y prenons pas garde, faute de temps ; d'autres nous retiennent, parce qu'elles nous ressemblent ou souhaitent ajouter leur dissemblable résonnance à la nôtre, laquelle s'en enrichit (et vice-versa). Il n'entre guère là que peu de différence avec l'amour et le désir. Si je t'aime, ô Musique, n'est-ce pas parce que tu es belle ? Tu n'en rougiras pas : tes joues sont teintées d'un rose que tu sais par cœur et tes mesures sont déjà éparpillées, soulignées ou regardées avec un sourire aimable et fort courtois. La musique ne cesse de s'écouter à travers nos oreilles égarées dans le temps.
01:39 Écrit par Frédéric Tison dans Autour de la musique, Crayonné dans la marge | Tags : pelléas et mélisande | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Orchestre, rang D, place 32
À l'issue de la représentation de Pelléas et Mélisande, de Claude Debussy,
au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris VIII, photographie : octobre 2021.
Et, toujours, la réponse de Mme Debussy...
00:02 Écrit par Frédéric Tison dans Autour de la musique | Tags : frédéric tison, photographie, pelléas et mélisande, théâtre des champs-élysées, claude debussy | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
lundi, 21 juin 2021
D'un opéra
Si Pelléas et Mélisande demeure le chef-d’œuvre inoubliable de la musique moderne, c’est que Claude Debussy a su traduire, en musique, et la lenteur, et le silence intime, et la discrétion, et la grâce attentive et lointaine, cette élégance quasi perdue, lesquels manquent terriblement à nos heures, nos instants. Et cela dure depuis 1902, quand le compositeur fit jouer l’œuvre à l’Opéra Comique, à Paris, pour la première fois.
*
Merveilleuse chose qu’un « dieu du piano » par le dieu lui-même… Dans le coffret du Pelléas et Mélisande enregistré par Roger Désormière en 1942 et publié (dans l'exemplaire en ma possession) par EMI « Références » se trouvent insérés des morceaux exceptionnels : Claude Debussy accompagnant lui-même au piano, en 1904 à Paris, Mary Garden, la première interprète de Mélisande, dans un extrait de l’opéra (Acte III, scène 1 : « Mes longs cheveux descendent jusqu’au seuil de la tour ») et jouant quelques mélodies (les « Ariettes oubliées », 1, 3 & 5, d’après Verlaine). Ah, si nous avions pu écouter le dieu du piano qui précédait Debussy : Frédéric Chopin…
Où joue Claude Debussy, où chante Mary Garden (1904).
19:56 Écrit par Frédéric Tison dans Autour de la musique, Crayonné dans la marge, Un concert sur un blogue | Tags : pelléas et mélisande, ariettes oubliées, claude debussy, paul verlaine, mary garden | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
dimanche, 29 décembre 2019
« Je ne vois plus le ciel à travers tes cheveux... »
Fernand Khnopff (1858-1921), illustration pour Pelléas et Mélisande (1920), acte III, scène 1,
lithographie rehaussée de crayons de couleur,
à l'exposition "Fernand Khnopff, le maître de l'énigme", au Petit Palais, à Paris VIII,
photographie : janvier 2019.
05:56 Écrit par Frédéric Tison dans Musée d'un regard | Tags : frédéric tison, photographie, fernand khnopff, pelléas et mélisande | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
mardi, 07 novembre 2017
Présence d'un oiseau qui n'est pas d'ici
Enseigne à Josselin, dans le Morbihan, photographie : février 2017.
05:36 Écrit par Frédéric Tison dans Bretagne, Voyages et promenades en France | Tags : frédéric tison, photographie, josselin, enseigne, pelléas et mélisande | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
lundi, 02 octobre 2017
Quelques instants après la beauté
À l'issue de la représentation de Pelléas et Mélisande, de Claude Debussy ;
direction musicale : Philippe Jordan ; mise en scène : Robert Wilson ;
Pelléas : Étienne Dupuis ; Golaud : Luca Pisaroni ; Arkel : Franz‑Josef Selig ;
Mélisande : Elena Tsallagova ; Geneviève : Anna Larsson ;
Un médecin, le berger : Thomas Dear ; Le petit Yniold : Jodie Devos.
À l'Opéra Bastille, au Premier Balcon, photographie : dimanche 1er octobre 2017.
Quelques images pour Pelléas et Mélisande sur ce blogue.
17:56 Écrit par Frédéric Tison dans Autour de la musique | Tags : pelléas et mélisande, opéra bastille | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook |
mercredi, 14 octobre 2015
D'après Maeterlinck
Maurice Denis (1870-1943), Mélisande (1892),
lithographie avec rehauts de gouache,
lors de l'exposition « De Carmen à Mélisande, drames à l'Opéra-Comique »,
au Petit Palais, à Paris, photographie : juin 2015.
06:25 Écrit par Frédéric Tison dans Musée d'un regard | Tags : frédéric tison, photographie, maurice denis, mélisande, pelléas et mélisande | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook |
mardi, 13 octobre 2015
Le premier Pelléas
Paul Nadar (1856-1939), Jean Périer dans le rôle de Pelléas (1902),
[Jean Périer (1859-1964), créateur du rôle],
photographie, tirage sur papier albuminé,
lors de l'exposition « De Carmen à Mélisande, drames à l'Opéra-Comique »,
au Petit Palais, à Paris, photographie : juin 2015.
07:05 Écrit par Frédéric Tison dans Musée d'un regard | Tags : frédéric tison, photographie, paul nadar, jean périer dans le rôle de pelléas, pelléas et mélisande | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Les fantômes
D'après Charles Bianchini (1859-1905), Costume de Mélisande (pour Irène Joachim),
et Costume de Pelléas (pour Jacques Jansen) (1952),
lors de l'exposition « De Carmen à Mélisande, drames à l'Opéra-Comique »,
au Petit Palais, à Paris, photographie : juin 2015.
07:00 Écrit par Frédéric Tison dans Musée d'un regard | Tags : frédéric tison, photographie, costumes de scène, charles bianchini, pelléas et mélisande | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
lundi, 12 octobre 2015
Devant une grotte
Valentine Hugo (1887-1968), maquette de décor pour Pelléas et Mélisande,
Devant une grotte (Acte II, scène 3), pastel (1946),
lors de l'exposition « De Carmen à Mélisande, drames à l'Opéra-Comique »,
au Petit Palais, à Paris, photographie : juin 2015.
06:26 Écrit par Frédéric Tison dans Musée d'un regard | Tags : frédéric tison, photographie, valentine hugo, maquette de décor, pelléas et mélisande | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
dimanche, 11 octobre 2015
Un appartement dans le château
Valentine Hugo (1887-1968), maquette de décor pour Pelléas et Mélisande,
Un appartement dans le château (Acte I, scène 2 & Acte IV, scènes 1 et 2), pastel (1947),
lors de l'exposition « De Carmen à Mélisande, drames à l'Opéra-Comique »,
au Petit Palais, à Paris, photographie : juin 2015.
21:54 Écrit par Frédéric Tison dans Musée d'un regard | Tags : frédéric tison, photographie, valentine hugo, maquette de décor, pelléas et mélisande | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook |
« Ne me touchez pas, ne me touchez pas ! »
07:15 Écrit par Frédéric Tison dans Musée d'un regard, Traces | Tags : frédéric tison, photographie, claude debussy, partition d'orchestre, pelléas et mélisande | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
samedi, 10 octobre 2015
Mademoiselle Garden
Mademoiselle Garden dans le rôle de Mélisande,
[Mary Garden (1874-1967), créatrice du rôle],
impression photomécanique (vers 1904), par le Studio Reutlinger,
lors de l'exposition « De Carmen à Mélisande, drames à l'Opéra-Comique »,
au Petit Palais, à Paris, photographie : juin 2015.
17:48 Écrit par Frédéric Tison dans Musée d'un regard | Tags : frédéric tison, photographie, impression photomécanique, mary garden dans le rôle de mélisande, pelléas et mélisande, claude debussy | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
jeudi, 14 août 2014
N'écouter pas
Naguère, tandis que j'assistais à la représentation de Pelléas et Mélisande à l'Opéra Comique, dans la salle même qui accueillit, en avril 1902, la première du merveilleux drame lyrique, dont chaque phrase et chaque motif semblent solitaires et, disparaissant, laissent comme le souvenir d'une mélodie inachevée, voire d'une symphonie tout entière qui fut esquissée, je remarquai que, durant les interludes musicaux conçus par Debussy entre certaines scènes (et qui, accessoirement, permettaient à l'origine aux machinistes de procéder aux changements de décor), des chuchotements s'élevaient entre les rangées de sièges, comme si le Drame qui avait lieu sous nos yeux et dans nos oreilles était en quelque sorte suspendu, puisque les personnages ne chantaient plus ni n'étaient plus présents sur la scène.
Or, même si le rideau était tombé, la musique de Debussy était encore là, elle, agissante, réfléchissante, passionnée, sublime ; j'observais certaines gens n'écouter pas ; je me croyais à la représentation de quelque opéra du passé, du temps de Haydn et de Mozart, où, ai-je lu, certains spectateurs bavardaient durant l'Ouverture d'un Don Giovanni, spectateurs qui croyaient sans doute que, sous les lustres éblouissants de la salle, l'opéra n'avait pas véritablement commencé, puisque personne encore ne chantait...
La musique de Debussy connaît parfaitement le silence ; quelques uns n'hésitaient cependant pas à en briser la profondeur en échangeant quelques propos, certes sussurés, mais à peine, de sorte qu'ils étaient malgré tout audibles dans l'air.
Il arrive à la musique ce qu'il arrive habituellement au poème, dont chaque mot suppose une lecture interminable, si j'ose dire (tout poème est une lecture infinie du langage) : on la croit strictement descriptive, et émotive, comme on croit que les mots du poème ne sont que les véhicules transparents d'un "sens" ; celle de Debussy, qui souligne, accompagne et dépasse l'action à la fois, semble victime de son propre pouvoir : je jurerais que certains spectateurs l'écoutaient alors comme ils écoutent une musique de film...
À la prochaine représentation de Pelléas et Mélisande, je me proposerais volontiers d'acheter toutes les places d'une soirée ; je les revendrais, par souscription, à tous ceux qui s'engageraient à écouter, à tout écouter, avec l'humilité des ombres silencieuses...
07:45 Écrit par Frédéric Tison dans Autour de la musique, Crayonné dans la marge | Tags : frédéric tison, opéra, claude debussy, pelléas et mélisande, silence, bruit | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |