mercredi, 07 novembre 2018
D'une ville
Nantes, m'a-t-il semblé, n'est pas, n'est plus devrais-je dire, une belle ville — J'y suis venu avec ma passion des villes d'histoire et de toute ville, et je fus déçu : l'harmonie qu'elle dut connaître n'est plus, il n'y subsiste seulement que des îlots de beauté, maisons, château, cathédrale et portes... Il en est ainsi, je crois, des villes qui ne s'aiment pas : leurs administrateurs ne savent plus la beauté d'une rue, d'une perspective, d'un angle, d'une fenêtre — d'une porte ; on circule là dans un lieu qui méprise son passé, qui ne regarde plus son ciel et ses couleurs, son air. Nantes est sans doute à l'image de notre époque : elle n'est qu'une addition d'îles ignorées, loin de tout archipel — celui qu'avait lentement construit des centaines d'années.
20:08 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
lundi, 05 novembre 2018
Le temps étonné
Je lis et j'aime quelqu'un qui écrivit solitaire en 1150. Comme je me souviens de lui ! Comme tu me manques, mon Lecteur, mon complice de l'an 2540 !
16:01 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
vendredi, 19 octobre 2018
Veille
Le poème est une veille supérieure.
06:35 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules, Sur le poème | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
D'un oubli partagé
On oublie quelques amis comme on ne pense plus, parfois, au temps qui passe.
05:27 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
dimanche, 07 octobre 2018
Départs
Les mots sont si libres que l'homme, généralement, ne voit pas leurs ailes.
06:41 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
samedi, 29 septembre 2018
D'un silence
On parle rarement sans sottise ou méprise de son époque — on en est bien souvent l'un des perroquets, ou l'une des ombres ensevelies. C'est qu'il est malaisé d'en écouter le silence, cet actuel silence (comme toujours caché) qui rejoint le silence profond et immémorial du monde.
06:29 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
mercredi, 26 septembre 2018
Phares
Le guide et le gardien — ces deux figures à déceler, toujours, dans l’œuvre de poésie.
05:23 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules, Sur le poème | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
samedi, 01 septembre 2018
Voyager
Voyager me semble ouvrir des parenthèses qu'il est impossible de fermer.
19:04 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
mercredi, 20 juin 2018
Minuscule
Si Dieu est Amour, il est le plus timide des amants.
20:21 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
dimanche, 03 juin 2018
La note devenue livre
Selon Silène : une très longue note de bas de page pour nombre de mes autres livres.
11:36 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
dimanche, 27 mai 2018
Le désir du nom
Il m'arrive souvent, lors d'un voyage, de diriger mes pas vers un lieu pour la seule raison de son nom, pour le rêve ou la curiosité de son nom.
Toute la Suisse est belle, selon ce que j'en vis ; or, à l'été 2017, je retins, sur mes cartes de voyageur, quelques noms, qui m'appelèrent ; c'est ainsi que je fus à Zoug.
20:12 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Voyage en Suisse | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
mardi, 22 mai 2018
Des voyages
Il faudrait que fussent créés, dans les trains, les hôtels, les restaurants, deux endroits distincts. Nous accéderions à l’un d’eux si — et seulement si — nous nous pliions à quelques exigences, en signant par exemple un document où nous nous engagerions :
- à ne pas claquer à toute volée les portes de jour comme de nuit,
- à ne pas bousculer le siège ou la chaise de notre voisin au moment où nous nous asseyons,
- à ne pas parler d’une voix si haute que chacun, autour de nous, est tenu au courant de nos aventures et mésaventures,
- enfin, à ne pas laisser nos enfants errer, courir et bondir en criant.
Signer ne serait pas une obligation : on serait naturellement libre de rejoindre, dans le wagon, l’aile ou la salle consacrés, la cohorte des hurleurs, bousculeurs, claqueurs de portes et autres dédaigneux de la présence d’autrui. Ah, comme tous nos voyages seraient doux !
12:44 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
dimanche, 13 mai 2018
Kunstmuseum St. Gallen
Le musée des beaux-arts de Saint-Gall (1877),
dans le canton de Saint-Gall, en Suisse,
photographie : août 2017.
C'est là l'un des plus beaux musées qu'il m'ait été donné de visiter. Cet élégant bâtiment, à la signalétique discrète, est l'écrin idéal d'une collection riche et variée. Dans les salles délicieusement désertes et silencieuses (il y avait ce jour-là davantage de gardiens que de visiteurs), le regard rencontre des toiles de Herri met de Bles, de Van de Velde, de Corot, de Marilhat, de Courbet... Comment puis-je encore fréquenter les expositions parisiennes populeuses et souvent bruyantes, tandis que je me souviens du petit musée de Saint-Gall ? Sans doute un jour y rencontrerai-je, dans ces expositions, un tableau prêté par le musée suisse, et le silence se refera tout autour, en pensée.
06:29 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Voyage en Suisse | Tags : frédéric tison, photographie, musée des beaux-arts de saint-gall, saint-gall | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
samedi, 21 avril 2018
Ressemblance
La photographie du détail d'un tableau ressemble, souvent, davantage à un souvenir que la photographie d'un tableau entier — à un souvenir, mais aussi à une halte, à un voyage.
05:41 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
jeudi, 12 avril 2018
(Le savoir)
Savoir et apprendre à savoir ce que nous regardons sont un effort et une tâche inépuisables.
17:43 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |