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mardi, 12 février 2019

La distance

 

 

 

Nous venions d'ici, nous allions là. Nous siégeâmes. Et toujours nous demeurons dans l'intervalle de nos voyages.

 

 

 

 

05:20 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

samedi, 09 février 2019

Le rêve et l'histoire

 

 

 

J'ai rêvé dans le parc du château de Brissac. Moi ? — Ma voix, mes photographies furent infimes devant cette splendeur calme.

C'est, qui est là vibrant ou endormi, tout l'Anjou — sa modénature variée, son histoire, et toute sa grâce, lesquelles rêvent selon le château.

 

 

 

 

05:29 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mercredi, 23 janvier 2019

Le nôtre

 

 

 

Le silence qui règne dans les salles des musées de province est notre silence.

 

 

 

 

07:04 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

vendredi, 18 janvier 2019

La surprise

 

 

 

Aujourd'hui, ce n'est pas la grossièreté qui surprend, mais la politesse.

 

 

 

 

18:55 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

mardi, 15 janvier 2019

Les livres voyageurs

 

 

 

 

Je n'aime au fond que les livres que j'ai plaisir à apporter en voyage. Des centaines de livres qui gisent sédentaires sur les rayonnages de ma bibliothèque personnelle, peu se distinguent ainsi que des ouvrages pouvant voyager. Je pourrais les compter : ils sont trente, peut-être quarante, peut-être cent.

Un livre de valise (un livre de train, un livre de voiture, un livre d'hôtel, de banc public ou de terrasse de café) est comme cet ami en compagnie duquel tout séjour sait être enchanteur, et grâce auquel toute ville offre ses plus belles couleurs, toute rue son plus beau soleil ou ses plus tendres et profondes brumes, tout palais ses plus hautes fenêtres, toute route sa splendeur. Il se doit d'être bienveillant, intelligent, sagace, point trop impérieux, exigeant cependant ; riche et discret ; élégant et simple ; partial, passionné, mais inquiet ; à la fois complet (de ceux qui "font le tour" des choses, qui n'en ignorent aucune ou plutôt qui donnent cette sensation de les savoir toutes) et inachevé ; rêveur et précis...

Ce peut être, toujours, un livre de poésie ; souvent, un livre de contes ou de nouvelles ; quelquefois, un livre d'aphorismes ; moins souvent, un livre d'histoire, un essai sur un sujet bizarre ; plus rarement, un roman.

À Angers, j'apportai Diadème, de Pierre Jean Jouve ; L'Homme approximatif, de Tristan Tzara ; Rodolphe II de Habsbourg (1552-1612) (« Il n'aima que l'extraordinaire et le miraculeux »), de Philippe Erlanger ; les Chroniques d'art d'Apollinaire ; et bien sûr, pour le feuilleter encore, le Livre du Cœur d'Amour épris, du bon roi René, dans une édition de poche illustrée, au sein d'un cahier central, par quelques-unes des plus délicates enluminures tirées des anciens manuscrits de l’œuvre.

 

(J'ai toujours eu le désir d'écrire un livre qui voyagerait dans d'autres mains que les miennes.)

 

 

 

 

samedi, 29 décembre 2018

Kupka

 

 

 

 

František Kupka est un artiste des plus curieux. Il semble chercher sa voie, interminablement, en tâtonnant, au risque de s'égarer ; il connaît le métier de peintre, et maîtrise toutes les manières au point d'en réinventer quelques-unes. Cependant, le spectateur ne sait est exactement le peintre, tant les esthétiques à l’œuvre au sein de ses tableaux guerroient entre elles au lieu de se compléter, un peu comme si un seul et même poète était l'auteur de La Jeune Parque et de Sueur de sang. Il reste que nombre de ses toiles sont d'éclatantes réussites, comme ces Touches de piano inondant la surface de couleurs liquides et résonantes, ou le détail de ce jeune homme lisant qui dit toute la délicatesse studieuse et tout le charme d'un après-midi européen, dans un jardin, à la fin du XIXe siècle.

 

 

 

 

vendredi, 28 décembre 2018

L'hôtel particulier

 [Promenade avec S.]

 

 

 

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L'Hôtel Lambert (1640-1642), par Louis Le Vau,
sur l'Île Saint-Louis, à Paris IV, photographie : avril 2018.

 

 

 Nos promenades prennent acte du morcellement du monde ; elles y prennent corps.

 

 

 

 

 

mardi, 25 décembre 2018

Revoir les étoiles !

 

 

 

Oh, revoir les étoiles, loin de Paris, de toute ville énorme, de tout tumulte, de toute brume et de tout nuage de lumière fausse ! C'est, pour l'homme contemporain des villes qui ont dérobé le ciel étoilé avec le silence et les petits chants des oiseaux de nuit, un véritable enchantement. Si Pascal avait su que le silence éternel de ces espaces infinis serait, un jour, moins un motif d'effroi qu'une beauté reconquise, un merveilleux noël, et presque une bienveillance retrouvée...

 

 

 

 

20:41 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

D'une mémoire

 

 

 

Les Anciens avaient conçu un Art de la mémoire qui consistait à se représenter un lieu à la fois simple et savant, palais, temple ou villa dans lesquels chaque escalier, les corridors, chacune des salles, et à l'intérieur de celles-ci chaque meuble, chaque étagère et chaque tiroir étaient l'occasion de ranger ses mots et ses images en associant chacun d'eux à ces lieux précis pour ensuite, lors d'un exercice de la pensée qui parcourait ces lieux à nouveau, retrouver à volonté sans effort mots et images. Cet art s'est perdu, et nous n'en avons qu'un aperçu, sans le secours du rappel des techniques précises alors nécessaires à son acquisition.

J'y songe, en feuilletant mes albums de photographies : ma mémoire contient et se représente à elle-même ad libitum certaines de mes images, celles que j'ai placées dans les corridors de mes pages.

 

 

 

 

lundi, 24 décembre 2018

Écrire

 

 

 

Écrire, c'est, aussi, vouloir ajouter à la beauté du monde, ou, tout du moins, souhaiter la souligner.

 

 

 

 

06:14 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

jeudi, 20 décembre 2018

De silences

 

 

 

Les silences qui séparent la publication de l'un et l'autre de ses livres font partie de l'œuvre d'un auteur.

 

 

 

 

 

05:25 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

vendredi, 14 décembre 2018

Habiter la terre

 

 

 

Quelqu'un, un jour, naguère, habita cette terre terrible, indifférente et magnifique, et toujours menacée, la nôtre, et il inventa, il construisit le château de Champs ; dans son esprit était la splendeur, qu'il souhaita manifester avec des pierres, avec des ordonnancements, avec l'espace et l'eau, avec des silences de statues, des bassins rêveurs et des tapis d'herbes vides et rêveurs pour répondre à la splendeur naturelle, pour répondre au chant qu'il entendait. Quelqu'un, ai-je dit ? Ce fut sans doute moi, dans une vie antérieure ! Je m'en souviens, oui, c'était bien moi...

 

 

 

 

mardi, 13 novembre 2018

La princesse Naguère

 

 

(Lecture d'un conte, avec des élèves de onze et douze ans.)

 

— « Il existait naguère une princesse... » Que signifie "naguère" ?

— C'est le nom de la princesse ?

 

 

 

15:50 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

jeudi, 08 novembre 2018

Respiration

 

 

 

L'odieuse chaleur a cessé de se répandre dans Paris... J'ai su, encore, que beaucoup de la terreur d'être au monde lui appartient : la chaleur excessive est petitesse, étroitesse, puanteur, décomposition déjà. Tout vent frais balaye la laideur : il ouvre les fenêtres, il rêve et glisse sur les terrasses, il est air, santé, espace, immensité. Il est selon lui-même cette salle de dalles sonores où son esprit résonne.

 

 

 

 

17:02 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

L'amitié manuscrite

 

 

 

Il est si rare aujourd'hui de recevoir une lettre manuscrite que c'est une émotion d'ouvrir l'enveloppe et de découvrir des caractères qui semblent autant de signes d'amitié vive et de complicité.

 

 

 

 

16:34 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook |