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mercredi, 23 mars 2022

De la musique

(Formulation provisoire.)

 

 

La musique n'exige pas de nous que nous l'aimions. Elle est souveraine, et lointaine. Elle ne reproche rien, elle s'en va. Elle se moque éperdument de ce que nous ne l'écoutions pas, de ce que nous ne soyons pas là ; la musique est, et elle le sait. — Elle répand en nous, lentement, si nous le souhaitons avec quelque constance, des clefs qu'il nous faut peu à peu rassembler en un trousseau étincelant et sombre à la fois. Alors, elle nous laisse l'approcher, tandis que nous sommes munis de nos maigres sésames. 

 

 

 

dimanche, 13 mars 2022

Miroirs

 

 

On se perd dans l'escalier de l'esprit de l'escalier.

 

 

 

 

12:10 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (3) |  Facebook |

mercredi, 09 mars 2022

De la caresse

 

 

Il n'y a que la musique qui m'a jamais caressé.

 

 

 

10:06 Écrit par Frédéric Tison dans Autour de la musique, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

De l'amour

 

 

L'amour est de croire qu'une douceur est possible.

 

 

 

04:42 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mardi, 08 mars 2022

Qui suis-je ?

 

 

J'ai eu plusieurs vies, dont aucune ne fut pleinement mienne.

 

 

 

13:28 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

lundi, 07 mars 2022

Des planètes

 

 

Les livres sont des planètes.

 

 

 

10:15 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

dimanche, 06 mars 2022

Ouaf !

 

 

Si l'on me parle d'amour ou de tendresse, désormais, j'ai envie d'aboyer.

 

 

 

08:30 Écrit par Frédéric Tison dans Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

lundi, 28 février 2022

Connaître

 

 

On ne connaît nullement quelqu'un, même si l'on a marché parfois côte à côte, épaule contre épaule, main dans la main dans la rue, même si l'on a partagé quelques surprises, quelques voyages, et échangé mille et un rires — On sait en filigrane qu'il va mourir, lui aussi. — On le savait depuis ce toujours qui commença lors de la première rencontre. Et peu à peu les côtes s'éloignent, les épaules se défont ou s'écroulent, les mains se retirent. Les yeux de quelqu'un, soudain, fuient. Sa voix bavarde ou s'absente. La musique qu'on a écoutée ensemble ne peut plus s'écouter que dans la solitude, le tableau admiré demeure dans la salle vide du musée qui l'expose, le poème tant aimé s'est refermé dans son propre livre. On va à l'Opéra seul, bien habillé dans la salle soudain plongée dans le noir, pour les seuls regards du compositeur et de Dieu ; on se rend à quelque exposition pour admirer des tableaux parfois sortis de coffres-forts, et l'on se prend à rêver aux trésors inconnus des collections particulières, plus jalouses et anxieuses que n'importe quel Harpagon ; on lit à haute voix, pour soi seul, quelque poème dont on aimerait qu'il s'épanche dans l'air ainsi que des plumes soufflées. On se prend à ne plus pouvoir supporter les paroles méchantes, méprisantes, dénonciatrices, reprochantes, blessantes  — ou le silence indifférent, qui n'est souvent que leur miroir. On souhaiterait être compris ; on souhaiterait une gentillesse qui réponde à la nôtre, une caresse attentive. Nous sommes condamnés à la pauvre solitude, à la maladie prochaine, et à la mort qui attend, dans chacune des secondes qui s'égrènent. « Comment quelqu'un a-t-il pu me jeter dans ce monde horrible ? », se demande-t-on. La mort apparaît comme plus élégante que la vie, parfois  — si elle ne s'accompagne pas de la souffrance physique, faut-il le préciser ? (Oui. Et j'envie les pilules de cyanure que portaient toujours sur eux, si j'en crois les historiens antiques, les empereurs romains, en cas d'inéluctables déroutes.) Au fond, lorsqu'on est un seul, un être seul, veux-je dire, et non seulement un solitaire (lesquels sont bienheureux), une seule chose compte, avant la mort attendue : la contemplation ininterrompue des nuages —  absolution. — Non : j'oublie le vent.

 

 

 

18:35 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mardi, 22 février 2022

Du Oui et du Non

 

 

Je n'ai que très rarement entendu le monde me dire Oui. Les choses étranges que j'ai rencontrées en ce monde ne m'ont que rarement dit Non.

 

 

 

17:01 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

Demeurer

 

 

Le poème est le langage qui demeure.

 

 

 

 

vendredi, 18 février 2022

Au-dessus

 

 

 

On se regarde parfois soi-même au-dessus de son épaule.

 

 

 

04:09 Écrit par Frédéric Tison dans Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mercredi, 16 février 2022

Pages éphémères

 

 

Je note mille et un mots dans des carnets que je jette au fur et à mesure. Un jour, je me souviens, je m'étais rendu chez un ami qui disposait, dans son bel et vaste appartement, d'une cheminée, qui alors était un âtre incandescent. J'en ai profité pour jeter dans ses flammes un carnet dont j'avais fini de recopier ailleurs l'essentiel (selon moi, pour de futurs livres ou pour ce blogue). Cet ami, qui revenait dans le salon avec des verres de vin, en fut consterné ; il tenta de sauver du feu les pages qui se consumaient. Je le retins, en lui disant : « Non, ne fais rien, laisse, voici un autre de mes livres ou l'une de leurs constellations, mais en cendres, tout cela est périssable, dispersable ». L'ami m'a regardé avec un air un peu triste ; mais il avait compris l'éphémère, et que tout auteur est souverain.

 

 

 

23:11 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

vendredi, 11 février 2022

De l'évidence

 

 

Tout château est une évidence.

 

 

 

 

01:07 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mercredi, 09 février 2022

Soufflet

 

 

Décidément, le ciel est trop bleu, lorsqu'il règne seul insolemment. Il faudrait toujours quelques nuages pour l'adoucir, ou bien, pour le dire autrement, lui mettre une gifle composée de nuages.

 

 

 

10:39 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

dimanche, 06 février 2022

Des clefs

 

 

J'aime les clefs, toutes les clefs ; les clefs sont toujours belles, elles racontent chacune, immobiles, une histoire mystérieuse et possible. (Et je préfère écrire le mot avec la lettre f, car il m'apparaît ainsi plus élégant.) J'ai toujours conservé, lorsque j'en ai eu le loisir, toutes les clefs qui furent entre mes mains ; je me souviens, notamment, que, tandis qu'on remplaçait la serrure et la clef de la bibliothèque dont j'étais le responsable, j'émis le souhait de garder l'ancienne clef du lieu, ce qui me fut accordé. J'ai dès lors, parmi les objets accrochés à mon porte-clefs, quelques clefs qui ne servent à rien, qui n'ouvrent plus aucune porte (ô portes mortes), que je pourrais jeter ou perdre sans dommage. Mais non : j'aime ces clefs pour des portes absentes, lesquelles reviendront peut-être parmi les arbres, les rues et les murs.

 

 

 

12:25 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |