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mercredi, 16 février 2022

Pages éphémères

 

 

Je note mille et un mots dans des carnets que je jette au fur et à mesure. Un jour, je me souviens, je m'étais rendu chez un ami qui disposait, dans son bel et vaste appartement, d'une cheminée, qui alors était un âtre incandescent. J'en ai profité pour jeter dans ses flammes un carnet dont j'avais fini de recopier ailleurs l'essentiel (selon moi, pour de futurs livres ou pour ce blogue). Cet ami, qui revenait dans le salon avec des verres de vin, en fut consterné ; il tenta de sauver du feu les pages qui se consumaient. Je le retins, en lui disant : « Non, ne fais rien, laisse, voici un autre de mes livres ou l'une de leurs constellations, mais en cendres, tout cela est périssable, dispersable ». L'ami m'a regardé avec un air un peu triste ; mais il avait compris l'éphémère, et que tout auteur est souverain.

 

 

 

23:11 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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