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lundi, 17 juillet 2023

De la solitude

 

 

Tous mes amis, toutes mes  connaissances les plus aimées s'éloignent de Paris. Ma famille la plus proche habite dans d'improbables villages que seuls les horribles RER et TER permettent d'atteindre, une fois sur deux, avec leurs cortèges d'attentes interminables comme dans les salles des hôpitaux, d'impérities et de retards. Je n'ai plus, près de moi,  de compagnon d'amour ; la tendresse s'est enfuie. Je n'ai plus de travail (même si j'avais, à force de mépris et d'indifférence et de fatigue, fini par le haïr). Est-ce cela que de vivre ? Oui, je sais que la galaxie d'Andromède s'approche de la nôtre, mais je crois bien que je n'aurai pas assez de temps pour que celui qui m'y attend sans doute puisse être saisi dans mes bras et mes yeux. On me dit quelquefois  de m'intéresser à la vie politique ; mais qu'ai-je à faire d'un prédisant de la Rébus-Inique, d'un gouvernement où ne gouvernent ni une Béquisette Bornée, ni quelques cyniques requins, qui n'ont que pour prétendus "opposants" qu'une Karine Aboyeuse ou, pire, un Baluchon aux mille vestes retournées, et une Mandarine Rouillée, complètement fanatisée et répétitive, qui ne mériteraient que la camisole de force ? On me dit de fréquenter d'autres personnes ; mais qu'ai-je à faire de passants apeurés, pressés, aux oreilles envahies d'écouteurs ? Alors, parfois, je regarde des peintures, j'écoute de la musique et lis des livres que j'aime, et je regarde les ciels rois, où j'attends naïvement les beaux nuages et quelques vaisseaux étincelants. Et je regarde, dans les rues violentes, des visages inconnus, qui peut-être se lèveront.

 

 

 

04:05 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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