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samedi, 22 février 2014

La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (19)

  

 

 

 Introduction.

 

 

 

« 49. Logique, couvert de vert, sans aiz [« ais », feuillet de bois utilisé pour la reliure], historiée et paragraffée à or [avec l’ajout de signes dorés destinés à marquer le début d’un passage], escript en lettre courant, en latin. »

 

Voir le livre 42.

 

 

« 50. Le livre d’Horace, avecques plusieurs Sommes et Traictiés de droit canon et autres vieilles choses, couvert de cuir vert, en lettre de forme ancienne, en latin. »

 

Le laconisme de cette description empêche de connaître lesquelles des œuvres d’Horace (65-8 avant J.-C.), s’il s’agit bien du poète latin, étaient éditées dans ce livre, ainsi que la nature de ces Sommes, Traités et autres vieilles choses… Je ne vois d’ailleurs pas très bien, voire pas du tout !, pourquoi des œuvres de droit canon étaient éditées avec les œuvres d’Horace. (Trouver Horace…)

 

 

« 51. Le grant Chaton, couvert de rouge, sans aiz [« ais », feuillet de bois utilisé pour la reliure], escript dessus .j. Chanteprime, intitulé de Senectute, avecques .i. [un] autre livre intitulé Asinarius, escript en lettre courant, historié et enluminé. »

 

Le traité Caton l’Ancien ou De la vieillesse (« grant Chaton », « de Senectute »), en latin Cato Maior de Senectute, est une œuvre de Cicéron, publiée en 44 avant J.-C. Il s’agit d’un dialogue imaginaire entre les deux vieillards Caton l’Ancien et Atticus et leurs jeunes amis Lélius (Caïus Laelius Sapiens) et Scipion Émilien, dialogue où l’éloge de la vieillesse, âge de sagesse, est à la fin proclamé.

J’ai trouvé la trace d’un certain Jehan Chanteprime, « Trésorier & Gardes des Chartres du Roy » vers 1405, dans les Ordonnances des Rois de France de la troisième race, contenant notamment des lettres de Charles VI. Peut-être Louis d’Orléans lui avait-il acheté ce livre sur la couverture duquel figurait encore son nom ?

Asinarius est un livre qui a conservé malgré mes recherches tout son mystère. Il ne figure pas parmi les titres des œuvres de Cicéron ayant traversé les siècles. Le plus curieux est que le terme, qui désigne « ce qui est relatif à l’âne » ou l’ânier, le conducteur d’ânes, fut utilisé, au début du christianisme, par les adversaires de la jeune religion qui surnommaient ainsi les chrétiens, accusés d’adorer une tête d’âne. Ce n’est peut-être pas un ouvrage de Cicéron, mais alors ?...

 

  

(à suivre.)

 

 

 

 

jeudi, 13 février 2014

La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (18)

 

 

Introduction.

 

 

 

« 47. Le livre d’Aristote, en lettre de forme, neuf, historié et enluminé, en latin, de Secretis secretorum, et Regimine principum, couvert de cuir rouge marqueté, en latin. »

Le Secret des Secrets est une encyclopédie, écrite sous la forme d’une vaste lettre, traduite d’un livre anonyme arabe du Xe siècle, le Kitâb sirr al-‘asrâr (Le Livre des secrets) et faussement attribuée à Aristote : ce dernier aurait là composé un « miroir du prince », conseils divers à destination d’Alexandre le Grand, dont le Stagirite avait été le percepteur, au moment de la conquête de la Perse. Le livre a été traduit en latin par un clerc nommé Philippe de Tripoli, dont nous ignorons tout, après 1227. On y trouve des exposés de politique, de morale, d’alchimie, d’astrologie, de médecine, de magie… C’était en quelque sorte la référence encyclopédique du bas Moyen Âge.

La mention « et Regimine principum » désigne un chapitre de ce texte, consacré aux principes d’hygiène de vie (le « régime »).

 

 

« 48. L’Istoire de la vie et naissance d’Alixandre, avecques poetes, escript en lettre ancienne, couvert de cuir vert, en latin. »

Il me semble que cet ouvrage désigne l’une des versions du Roman d’Alexandre du Pseudo-Callisthène, un écrivain inconnu, égyptien, ou grec d’Égypte (IIe ou IIIe siècle après J.-C. ?), ou d’un ensemble d’auteurs anonymes réunis sous ce même nom. Du véritable Callisthène (né vers 360 avant J.-C. et mort vers 327), contemporain et biographe d’Alexandre le Grand, les chroniques étaient perdues depuis longtemps, et de nombreux textes apocryphes, versions légendaires de la vie du conquérant macédonien, naquirent de ce manque.

La mention « avecques poetes » signifie-t-elle que l’on trouvait, à la suite des légendes, des œuvres telles que Li Romans d’Alixandre d’Alexandre de Bernay (ou Alexandre de Paris) (XIIe siècle), récit en vers dodécasyllabes qui prirent là pour la première fois le nom d’alexandrins ?

 

 

(à suivre.)

 

 

 

mardi, 11 février 2014

La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (17)

 

 

 Introduction.

 

 

 

« 42. Le commencement de Logique, en papier. »

 

« Les Traités de logique au moyen âge se composaient des traductions latines faites par Boèce, d’après les livres d’Aristote. C’étaient ordinairement de petits livres tracés dans une écriture extrêmement fine et extrêmement abrégés. Lorsqu’ils sont complets, ces livres contiennent les Catégories, le livre Peri Ermenias, les Analytica priora et posteriora, les Topiques, le de Sophisticis elenchis. » (Le Roux de Lincy)

Ces derniers livres sont issus du corpus aristotélicien, l’Organon, titre qui sert à désigner l’ensemble des traités de logique écrits par le philosophe grec ou qui lui sont attribués.

 

 

« 43. L’Apocalipce figurée [ornée de figures, de symboles], couverte de parchemin. »

 

Il s’agit naturellement du livre qui clôt le Nouveau Testament, l’Apocalypse selon Jean.

 

 

 « 44. La Légende dorée, en françois, couverte de cuir blanc, en lettre de forme, historiée. »


Voir le livre 3. de cet inventaire.


 

« 45. Un Messel [Missel] qui estoit escript en l’inventoire dont cestui [celui-ci] est extrait et est couvert de cuir rouge marqueté, sans fermoers, escript en lettre de forme, historié, tout neuf. »

 

Il existait ainsi un inventaire précédent dont celui-ci s’inspire ou qu’il parachève.

 

 

« 46. Ung livre de Boesce, de Consolacion, tout neuf, couvert de cuir rouge marqueté, en lettre courant, enluminé, en latin. »

 

Voir le livre 24. On notera que Boèce est orthographié Boece et Boesce dans le même document.

 

 

 

(à suivre.)

 

 

dimanche, 09 février 2014

La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (16)

 

  

 

Introduction.

  

 

 

« 38. Les Chroniques Martiniennes, en latin, couvert de veloux noir, en lettre de forme ancienne, à deux petiz fermoers de cuivre. »

 

 

Les Chroniques martiniennes désignent la Chronicon pontificum et imperatorum (vers 1275), une chronique historique composée par le dominicain Martin d’Opava (ou Martinus Polonus, « Martin de Pologne » (?-1278)) : cet ouvrage pédagogique très utilisé dans les écoles médiévales présente la chronologie détaillée de treize siècles, s’étendant du ministère de Jésus au pontificat de Jean XXI, éphémère cent-quatre-vingt-cinquième pape de 1276 à 1277.

 

  

« 39. Ung livre couvert de veloux vermeil et unes heures escript en thiois ; à chacun deux petiz fermoers semblans d’argent dorés. »

 

 

Le mot « thiois » est l’équivalent du terme « deutsch » ; il s’agit donc là de deux manuscrits écrits en allemand dont l’un semble un livre d’Heures. Le laconisme de cette mention interdit d’en savoir davantage.

 

  

« 40. Unes Heures de Nostre Dame, à l’usage de saint Ambroise, couvertes de cuir blanc, à trois petiz fermoers d’argent. »

  

Ce type d’ouvrage liturgique, le Livre d’Heures, était destiné aux laïcs.

 

 

 

« 41. La Vie de Nostre Dame, toute historiée, en un roule de parchemin, couvert de drap [étoffe] d’or, en françois, et le Noveau Testament et Exposicion [commentaire, explication] des Evangilles. »

 

 

Fait notable, ce précieux livre de dévotion, qui devait être fort beau, n’était pas un codex, mais un volumen, un rouleau de parchemin, à la manière des livres antiques, que l’on déroulait d’une main. Ce type de livre se présentait sous la forme d'un rouleau de trente centimètres de large et de sept mètres de long environ, et contenait l'équivalent de soixante pages d'un livre moderne.

 

 

 

(à suivre.)

 

 

 

jeudi, 06 février 2014

La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (15)

 

 

Introduction.

 

 

 

« 35. Le livre des propriétés de toutes choses, en françois, lettre courant, historié à chacun livre, couvert de veloux noir, à deux semblans d’argent dorés, esmailliés aux armes de Monseigneur. »

Il s’agirait d’« un recueil de notions sur l’histoire naturelle, la médecine et l’art culinaire, qui a joui jusqu’au seizième siècle d’une grande célébrité. Composé en latin au commencement du quatorzième siècle, par un moine anglais, Barthélémy de Glanwill, ce recueil fut traduit en français vers 1362 par Jehan Corbichon, chapelain du roi Charles V, et d’après les vœux de ce prince. Il a été imprimé plusieurs fois aux quinzième et seizième siècles. » (Le Roux de Lincy)

On sait aujourd’hui que Barthélémy de Glanwill (un moine franciscain mort vers 1360) n’est pas l’auteur de ce livre, et que celui-ci est l’œuvre de Barthélémy l’Anglais (ou Bartholomeus Anglicus, qui vécut au XIIIe siècle) avec lequel Barthélémy de Glanwill a été longtemps confondu.

Barthélémy l’Anglais composa ce livre en 1230-1240 et le publia sous le titre Liber proprietatibus rerum.

 

 

« 36. Les Epistres saint Pol, glosées en latin, lettres de forme toutes neufves, couvertes de veloux noir, sans histoires, à deux petis fermoers de cuivre. »

 

Même note que pour le livre 33.

 

 

« 37. Les Fables de plusieurs poettes notables, en latin, lettre de forme, couvert de veloux noir, non historiées, à deux petis fermoers de cuivre. »


On sait d’après une quittance que Louis d’Orléans avait acheté à son chambellan le chevalier Guillaume de Tignonville, le 22 juin 1396, un livre désigné comme les Fables d’Ysopet ; or Ysopet (Isopet) est le nom donné, au Moyen Âge, à des recueils d’apologues, courts récits dont se dégage une « moralité » ou une « sentence », et dont la matière est attribuée à Ésope, le fabuliste grec (VIIe-VIe siècles avant J.-C.) qui inspira en France La Fontaine, Benserade et Charles Perrault. S’agit-il de l’un de ces livres ? Les « poettes notables » ayant composé les fables de ce recueil n’en seraient cependant guère identifiables pour autant. S'agit-il de Phèdre, le fabuliste latin (fin du Ier siècle av. J.-C.-vers 50 ap. J.-C.) ? De Babrius, un fabuliste romain de la fin du IIe  et du début du IIIe siècle  ? D’Avianus, un poète romain de la fin du IVe et du début du Ve siècle ? Tous étaient les auteurs de fables imitées ou inspirées d’Ésope.

Il y eut également des moines du bas Moyen Âge qui composèrent des fables à la manière d’Ésope, tel l’Anglais Eudes de Cheriton (1185-1246/47), qui usa de ces récits dans ses prédications.


(à suivre.)

 

 

 

mardi, 04 février 2014

La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (14)

 
 

 

Introduction.

 

 

 

 

« 32. Le livre du Mirouer historial, en quatre grans volumes neuf, en françois et lettre de forme, historiés à mi, couvers de veloux noir ; chacun livre à deux fermoers esmailliés, armoiés. »

 

 

Ce Miroir de l’histoire ou Miroir historial (Speculum historiale) est une encyclopédie rédigée par le frère dominicain Vincent de Beauvais (vers 1184/94-1264), et traduite en français par Jean de Vignay ; l’ouvrage recense les « faits et gestes historiques selon la chronologie » (comme l’auteur l’écrit dans son « Prologue ») depuis la Création du monde jusqu’au XIIIe siècle.

  

 

« 33. Les Gloses sur les Epistres saint Pol, en latin, escriptes en lettre de forme, couvert de veloux noir, à deux petiz fermoers de cuivre. »

 

Les plus fameuses Gloses des Épîtres de saint Paul furent, au Moyen Âge, celles du théologien et philosophe Gilbert de Poitiers (ou Gilbert de la Porrée) (1076-1154), Glosa Giliberti (1130-1140), et du théologien et évêque Pierre Lombard (vers 1100-1160), Glosa Lombardi (1150-1160). Sans doute s’agit-il de l’une ou l’autre de ces éditions.

  

 

 « 34. Le livre de Catholicon, en ung grand volume, lettre de forme, neuf, sans histoires, couvert de veloux noir, à deux petis fermoers de cuivre. »

  

Le Catholicon (Summa grammaticalis quae vocatur catholicon) est un dictionnaire latin et une grammaire latine dont la publication date de 1286. Son auteur est Jehan de Gênes ou Giovanni Balbi (?-1298) qui s’inspire des travaux de Papias le Lombard, un lexicographe italien de langue latine (XIe siècle), auteur d’un dictionnaire latin, Elementarium doctrinae rudimentum, et du glossaire d’Hugutio de Pise, un érudit du XIIe siècle, intitulé Glossarium sive dictionarium (vers 1161).

 

Le Catholicon est le premier dictionnaire latin composé dans un ordre systématiquement alphabétique, et il servit de dictionnaire dans les écoles jusqu’au XVIe siècle.

 

 

 

(à suivre.)

 

 

 

dimanche, 02 février 2014

La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (13)

  
 

 

Introduction.

 

 

 

 

 « 30. L’Appostille de maistre Nicole de Lire, en trois grans volumes tous neufs, historié et enluminé d’or et d’azur, en lettre de forme toute neufve, à chacun iiii [quatre] fermoers de cuivre, couvers de cuir rouge marqueté. »

Le théologien et inquisiteur Nicolas de Lyre (vers 1270-1349), le « Docteur clair » (doctor planus), est l’auteur de cette Apostille (« explication »), dont le titre entier serait, d’après mes recherches, soit Postillae perpetua sive brevia commentaria in universa Biblia, soit Postilla litteralis super totam Bibliam (1322-1331), soit encore Postilla moralis seu mystica (1339) ; ou bien ces trois volumes réuniraient ces ouvrages. Ces livres sont une exégèse approfondie de la Bible hébraïque et du Nouveau Testament. Les commentaires bibliques de Nicolas de Lyre sont considérés comme fondamentaux par tous les théologiens des XIVe, XVe et XVIe siècles.

Une quittance a été conservée qui indique que Louis d’Orléans avait acheté ces volumes en 1398.

 

 

« 31. Les Problesmes Aristote, en françois, couvert de cuir rouge marqueté, à deux fermoers de cuivre, escripts en lettre courant. »

 

« Les Problèmes d’Aristote avaient été traduits en français à la fin du quatorzième siècle, par Évrard de Conty, médecin du feu roi Charles V. (…) Ce livre avait été vendu à Louis d’Orléans le 20 janvier 1398, par Me Jehan Doche, étudiant à Paris. » (Le Roux de Lincy)

On sait aujourd’hui que ces Problèmes, une collection de questions et de réponses sur des sujets très divers (médecine, musique, sciences naturelles, mathématiques, etc.), ne sont pas l’œuvre d’Aristote, mais plutôt une compilation de son école, même si certains passages sont du philosophe.

 

 

(à suivre.)

 

 

vendredi, 31 janvier 2014

La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (12)

 

 

Introduction.

 

  



« 28. Le livre de Christine, fait por feue madame d’Orléans [Valentine Visconti ; cf. livre 25.], couvert de cuir rouge marqueté, faisant mencion de la description de la preudomie de l’omme, escript en françois, en lettre courant, à deux fermoers de cuivre. »

Il s’agit du Livre de la Prud’homie de l’homme, ou Livre de Prudence, écrit par Christine de Pisan en 1405-1406. La « prud’homie » ou « prod’homie » signifie l’honnêteté, la probité, la moralité, la respectabilité. La « prudence » est à la fois la « sagesse », la « clairvoyance », et le « savoir-faire ».

 

 

« 29. Les livres de Chatonnet, Facet et Cartula, en ung petit volume en lettre de forme, couvert de cuir rouge marqueté. »

Chatonnet ou Catonnet renvoient au « petit Caton », par référence à Dionysius Caton, un écrivain latin du IIIe ou IVe siècle, qui écrivit quatre livres de distiques à caractère moral qui eurent un grand succès au Moyen Âge. Facet et Cartula sont deux recueils paraphrasant ces distiques, et ils furent de nombreuses fois traduits en français. La plupart des bibliothèques médiévales possédaient leur « petit Caton ».

 

 

 

(à suivre.)

 

 

 

mercredi, 29 janvier 2014

La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (11)

 

 

Introduction.

 

  

 

« 25. Le Livre du prieur de Salon, fait pour excuser feue madame d’Orléans et autres des charges à eulx imposées sur le fait de la maladie du roy [Charles VI] ; couvert de cuir rouge, escript en françois, rimé, historié à mi [à moitié : l’ouvrage n’est décoré de miniatures que pour moitié : est-ce délibéré, ou bien est-ce un travail inachevé ?], tout neuf, à deux fermoers d’argent dorés, escript dessus Ave Maria. »


N’ayant rien trouvé de plus, je me contente ici de recopier partiellement et d’annoter ce qu’en dit Le Roux de Lincy : « Voici un livre d’une assez grande importance, tant à cause de l’auteur dont il est l’ouvrage, qu’à cause des circonstances dans lesquelles il fut composé. Le prieur de Salon, ici nommé, n’est autre qu’Honoré Bonnet, prieur de l’abbaye de Salon en Provence, si connu par son livre de l’Arbre des batailles, qu’il dédia à Charles VI. Feue madame d’Orléans, qu’il avait défendue des charges à elle imposées sur le fait de la maladie du roi, c’est Valentine de Milan*, accusée en effet d’avoir entretenu par des maléfices la folie de Charles VI. »

*Valentine de Milan (vers 1370-1408) est Valentine Visconti, la mère de Charles d’Orléans, enfant issu de son mariage avec Louis de France (Louis d'Orléans), fils de Charles V et frère de Charles VI.

 

« 26. Les Epistres saint Pol, glosées en lettre de forme, historiées, toutes neufves, en latin, à deux fermoers semblans d’argent dorés, esmailliés aux armes de Monseigneur, couvert de soie figurée [ornée de figures, de symboles]. »

 « Les Épîtres de saint Paul avaient été acquises par Louis d’Orléans, le 23 septembre 1394, d’un nommé Jehan de Marson, scelleur [« celui qui appose le sceau »] de l’université de Paris, moyennant la somme de vingt francs or. » (Le Roux de Lincy)

 

« 27. Le livre de Thérence, neuf, avec l’exposicion [commentaire, explication], en latin, à lettre courant, couvert de rouge, marqueté, à deux fermoers de cuivre. »

Térence, né à Carthage vers -190 avant J.-C. et mort vers -159, était beau, et il était brillant : esclave dès son enfance, il fut vite affranchi. Durant sa vie brève, il composa six comédies qui, par extraordinaire, sont parvenues jusqu’à nous. Ce fait rare l’était déjà du temps de Charles d’Orléans.


 

(à suivre.)

 

 

 

 

lundi, 27 janvier 2014

La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (10)

 

Introduction.

 

  

 « 23. Le livre du corps de police, escript en françois, lettre bastarde, couvert de cuir rouge marqueté, neuf, à deux fermoers de cuivre, fait par Christine. »


Christine de Pisan est l’auteur de ce Livre du Corps de Policie [« gouvernement », « organisation politique »] (1404-1407), sorte de « miroir du prince ». Selon l’auteur, le peuple de France est issu des Troyens, ce qui place la France au-dessus des autres pays et royaumes du monde ; elle développe alors des considérations sur la manière de gouverner et le prince « idéal », qu’incarna la figure du « bon » roi Charles V (dont le fils Charles VI règne alors sur la France ; le père de Christine, Thomas de Pisan, avait été au service de Charles V).

 

 

« 24. Le livre de Boece de consolacion, neuf, historié, escript en françois, rimé, couvert de soie ouvrée [ornée de broderies], à deux fermoers semblans d’argent dorés, armoyés. »


La Consolation de la philosophie (524) du poète et philosophe Boèce (vers 470-524) fut, après la Bible, le livre le plus lu, ou du moins le plus célèbre, durant tout le Moyen Âge. Boèce a été emprisonné sur l’ordre de Théodoric le Grand, roi des Ostrogoths, qui l’accusait de trahison. Seul et désespéré, il reçoit la visite d’une dame allégorique, Philosophie, qui lui apportera le réconfort, par le savoir et la sagesse.

Une quittance a été conservée qui indique que Louis d’Orléans avait acheté ce livre le 9 septembre 1394 à Olivier de Lempire, libraire à Paris.



(à suivre.)

 

 

 

samedi, 25 janvier 2014

La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (9)

 

 

 

Introduction.

 

 

 

« 21. Les Institutes de l’empereur Justinien, en lettre de forme ancienne, en françois, couvert de cuir vert, à deux petiz fermoers de cuivre. »

 

Le manuel de droit Institutiones Justiniani (publié en novembre 533) fut composé par les érudits Tribonien, Théophile et Dorothée sur ordre de l’empereur byzantin Justinien Ier (vers 483-565, empereur en 527). Ce recueil de lois en quatre parties aborde les questions du droit de la personne, puis de la propriété (les « biens »), ensuite des contrats et des héritages (les « obligations »), enfin des crimes et des délits (la « justice »). Il s’inspire directement des Institutes du juriste romain Gaïus (120-180), ensemble de manuels de droit romain datant de 160 environ.

 

« 22. Ung petit livret appellé le Voyage d’oultre mer, en françois, lettre de forme, couvert de cuir blanc. »

Je ne sais pas ce qu’est ce petit livre. Il existe bien un Voyage d’Oultre-mer, mais il fut rédigé au moins six ans après cet inventaire.

(Son histoire est intéressante, et je la résume ici : l’écuyer Bertrandon de la Broquière ou de la Brocquière (fin du XIVe ou début du XVe siècle – 1459 ?) écrivit ce livre au retour d’un voyage effectué entre 1432 et 1433 en Terre Sainte à la demande de Philippe le Bon, duc de Bourgogne (1396-1467). Son voyage le mena de Gand à Jérusalem, en passant par Rome, Venise, Rhodes, Chypre et Jaffa. Bertrandon de la Broquière revint par voie de terre, à travers l’Empire turc. La relation de cette aventure avait pour objectif de fournir au prince des informations de première main sur la possibilité d’une nouvelle croisade.)

Une possibilité – très incertaine – serait que ce Voyage d’oultre mer désignât un extrait du Livre de merveilles du monde (1355-1357), de Jehan de Mandeville (?-1372), chevalier et explorateur anglais. Ce livre, également connu sous les titres Un Roman sur les merveilles, Voyages ou Une Geste, est le récit d’un voyage mi-réel mi-légendaire en Afrique du Nord, en Terre Sainte et en Asie. On connaît également de Mandeville un manuscrit intitulé Le Livre des parties d’Oultre mer.


________

Note : J'ai oublié de préciser, dans mon Introduction, que j'ai tenté tout d'abord de découvrir les auteurs et les sources des livres de cet inventaire sans recourir aux précisions de Le Roux de Lincy. Ce fut quand mes recherches restaient infructueuses que je les consultai. Mais il arrive à Le Roux de Lincy lui-même de rester coi : ce Voyage d'oultre mer, par exemple, l'embarrasse manifestement : il cite la ligne de l'inventaire pour immédiatement passer à la ligne suivante...

 

(à suivre.)



jeudi, 23 janvier 2014

La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (8)

 

 

 

Introduction.

  

 

 « 18. Le Livre de Vegece de chevalerie, en françois, lettre de forme, sans histoire, couvert de cuir rouge marqueté, à deux petiz fermoers de cuivre. »


« 19. Le Livre de Vegece de chevalerie, avecques le testament de maistre Jehan de Meun, escript en françois, lettre de forme, historié, couvert de veloux noir, à deux petiz fermoers de cuivre. »

 

Ces deux livres contiennent la traduction augmentée du livre De re militari, un ouvrage de tactique militaire composé par l’écrivain romain Végèce (fin du IVe siècle-Ve siècle). Si cet ouvrage fut traduit de nombreuses fois, notamment par l’érudit Jean de Vignay (vers 1283-après 1340, cf. le livre 3. de cet inventaire), la mention du « testament » qui suit le texte traduit indiquerait qu’il s’agit, du moins pour le livre 19., de la traduction, publiée en 1284, du continuateur (après Guillaume de Lorris) du Roman de la Rose, Jehan de Meung (vers 1240-vers 1305).

 

« 20. Le Psautier, en françois, en deux volumes, à lettre de forme, sans histoires, couvers de veloux vermeil. Chacun volume a deux fermoers semblans d’argent dorés, dont l’un est esmaillié et armoyé aux armes de Monseigneur. »

 

Il me semble curieux que ce recueil de Psaumes n’ait pas été enluminé, comme c’était l’usage, du moins pour la collection de tels seigneurs ; sa qualité de traduction en français explique peut-être cela, seul le texte latin (ou grec) méritant un tel embellissement.


(à suivre.)





mardi, 21 janvier 2014

La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (7)

 

 

 

Introduction.

 

 

 

« 16. Le Livre du chemin de long estude, en lettre courant, en françois, couvert de cuir rouge marqueté, à deux fermoers en cuivre. »

Christine de Pisan (1364-1430) est l’auteur de ce beau livre en vers, Le Chemin de Longue Étude (1403), dédié à Charles VI. La narratrice, nommée Christine, raconte comment, alors qu’elle était seule et désespérée, elle reçut durant son sommeil, dans une vision, la visite de la Sybille de Cumes. Celle-ci l’entraîne dans un voyage extraordinaire (le « chemin de Longue Étude ») : Christine découvre le monde, les lieux bibliques et légendaires, elle s’approche du paradis terrestre dont l’entrée est toujours interdite, puis elle gravit, par le moyen d’une échelle, l’air, l’éther, le feu, l’Olympe et le firmament (les cinq ciels). Au firmament, elle assiste à un débat animé entre plusieurs Dames, personnifications de la Sagesse, de la Noblesse, de la Chevalerie et de la Richesse, au sujet du remède à apporter aux guerres incessantes entre les hommes et à leur cortège de malheurs et de destructions. Dame Raison, leur reine, décrète qu’il faut trouver un homme parfait à même de gouverner harmonieusement le monde. Chaque Dame plaide sa cause : Sagesse décrit l’homme parfait sous l’aspect de la bonté et du savoir incarnés, Noblesse souhaite que cet homme soit issu d’une illustre lignée, Chevalerie insiste pour qu’il soit preux et invincible, Richesse pour qu’il soit l’homme le plus riche du monde. Le conseil de Raison, malheureusement, ne peut trancher en faveur du héros de l’une ou l’autre Dame. C’est alors qu’il décide de confier la résolution du débat à une cour terrestre, la plus grande et la meilleure étant la cour de France (c’est l’évidence même). Christine sera chargée par la Sybille d’être la messagère de la cour de Raison auprès des princes français.

Il s’agirait de l’exemplaire conservé à la Bibliothèque nationale de France : le manuscrit B, coté 1643.

 

« 17. Le Reclus de Morléans, contenant plusieurs aultres traités en lettres de forme, neuf, couvert de cuir rouge marqueté, à deux fermoers de cuivre, historié, et à lettres d’or partout. »

Il s’agit, d’après le bibliothécaire, conservateur à la Bibliothèque nationale et érudit français d’origine flamande Joseph Van Praët (1754-1837), d’un livre de morale ascétique, en vers, Le Roman de Charité, écrit, au XIIe ou au XIIIe siècle, par un auteur qui se nomme « le Reclus de Morléans », ou « de Morlians » ou encore « de Moliens » (s’agit-il de la commune française picarde ?). On trouve sous sa plume un autre ouvrage intitulé Le Miserere.

 

 

(à suivre.)

 

 

dimanche, 19 janvier 2014

De l'inventaire

 

 

 

 

Dans les petits exercices auxquels je me livre dans mon carnet, reproduits ici, et qui consistent à décrypter tant bien que mal l’inventaire de la bibliothèque de Charles d’Orléans au château de Blois, en 1427, il m’apparaît que décider du choix des informations contenues dans mes petites notices est une tâche plus difficile que dénicher les sources elles-mêmes des livres de cet inventaire.

 

 

Mon Lecteur, en effet, n’est pas un enfant dont je serais le professeur, ni une personne inculte dont l’esprit caligineux attendrait mes lumières… Me voilà néanmoins qui précise ingénument que les Métamorphoses d’Ovide sont, en Occident,  un livre aussi essentiel que la Bible et Homère, et que Jean Froissart est né vers 1337 et qu’il est mort vers 1404, et me voilà encore expliquant ce qu’est la Légende dorée… Mais à qui donc suis-je censé m’adresser ? Et, dès lors, quelles précisions donner, lesquelles éluder, quelle complicité supposer entre mon Lecteur et moi, quelles réminiscences, quelles coïncidences livresques, quelles affections et connaissances communes ? Aussi bien tous les éléments que j’indique me seraient-ils, d’abord, des aide-mémoire — c’est en les écrivant dans les pages virtuelles de ce carnet que je les retiendrais. (Or je vérifie ce point chaque jour : consigner par écrit quelque chose me permet presque immanquablement de me le remémorer.)

 

 

La question de savoir ce que je préciserais dans mes notes apparaît alors sous un autre jour : j’en dirais trop, ou pas assez ; trop, si mon Lecteur sait déjà qui est Froissart, et je pourrais rayer la mention « (vers 1337-vers 1404) » ; pas assez, si je considère que mon entreprise est celle d’un "dépôt", d’une "consigne", d’une tentative de mémoire écrite, moins fragile qu’une autre, et, parfois, la condition de celle-ci.

 

 

La première solution aboutirait à des notes plus sèches et plus elliptiques que des articles de dictionnaires ; la seconde, à des recherches infinies — à des sentiers, des carrefours, des tropismes rêveurs, à l’inépuisable… (Mais mon Lecteur, qu’il se rassure... (s'il s'inquiétait), me verra, dans la suite de l’inventaire des livres de Charles d’Orléans, conserver la même présentation. Je ne fais là qu'interroger des chemins.)

 *

 

Si j’évoque, comme à propos du livre 2. de l’inventaire de Blois, les Métamorphoses, ne devrais-je pas, outre donner sa date de composition (on pense que le poète commença à les écrire en l’an 1 après Jésus-Christ— ce que j’ai toujours trouvé extraordinairement évocateur ou symbolique — pour les achever vers l’an 10) et les dates de naissance et de mort de son auteur, décrire le contexte dans lequel elles naquirent ? Ne devrais-je pas raconter en détail la vie d’Ovide ? Ne m’emploierais-je pas à recenser les diverses traductions de ses hexamètres dactyliques, « moralisées » ou pas ? J’analyserais d’abord la métrique latine, je commenterais les métaphores. Je dresserais le sommaire de l’ouvrage. Et, pour être assez complet, j’en donnerais, à la suite de ma présentation, le résumé de toutes les légendes, et je citerais tous les personnages qui apparaissent dans ce livre, et toutes les variantes de leurs aventures, selon Pausanias ou Apollodore, et d'autres, dont les livres sont perdus, et je pourrais tout inventer, tout imaginer encore. Ensuite, il me faudrait proposer du poème le texte original, puis le texte intégral de toutes ses traductions anciennes et modernes. Je ne manquerais pas d’établir une table des concordances, deux ou trois index thématiques, un glossaire, une bibliographie détaillée, un sommaire enfin.

 

 

Mais cela ne suffirait certes pas. Il me faudrait noter les sources livresques des Métamorphoses, Hésiode, Homère, les fragments des Parthénées d'Alcman, et les Hymnes orphiques… Je parlerais encore d'Aulu-Gelle et de ce qu'il trouva, comme il le narre dans ses Nuits attiques, sur les quais d'un port en compagnie d'un ami, un peu plus tard... Mais je remarquerais aussi que le Livre I. des Métamorphoses ressemble, pour une part, et curieusement, au commencement de la Genèse, et il me faudrait parler de ce livre-là, examiner les correspondances, et le Déluge et l’Arche… M’appartiendrait alors de citer tout le premier livre du Pentateuque, en hébreu puis en grec, en copte pourquoi pas, en latin, et toutes ses traductions françaises, de celle de Jean Le Bon, au XIIIe siècle, à la Bible de Charles V par Raoul de Presles (1377), de celle de Jean de Rély (1487) à la Traduction œcuménique, aujourd'hui, à la Bible de Jérusalem, à celle du chanoine Crampon, à celle d’André Chouraqui…  J’indiquerais, en des notes de bas de page, tout l’embrouillamini des variantes, des couches de rédaction, des interpolations. Et je pourrais alors me demander, au terme de la présentation des commentaires (et des commentaires de commentaires, cela va de soi) de la Genèse par les Pères de l’Église d'Occident et d'Orient, quand Yahvé a créé les anges, si c’est avant le Premier Jour ou bien au même moment que les oiseaux… Ces bribes d’angélologie savante m’entraîneraient sur les chemins des pseudépigraphes, des manuscrits de Qumrân, des traités extravagants, des Apocalypses bizarres, des apocryphes fragmentaires, des livres perdus, ceux que citent les auteurs des livres hébraïques "canoniques" ; puis j’évoquerais les hérésiarques, et Marcion, pour commencer. (Une note de bas de page rêverait alors de la gnose au nom équivoque, pour évoquer ensuite, avec l'esprit de l'escalier (un escalier d'Escher, et dès lors j'évoquerais les "objets impossibles" du grand artiste), Origène, Irénée de Lyon, et, plus tard, en empruntant un autre escalier, les mystiques rhénans, Nicolas de Cues, Maître Eckhart, Henri Suso, Jean Tauler, etc. (une note de cette note (mais elle deviendrait un livre) rappellerait la lecture d'Érasme (mais, pour bien entendre l'érudit magnifique, quelques rappels à Luther seraient nécessaires (à Melanchthon, à Calvin)).)

 

(J'ajouterais des parenthèses, des italiques, des astérisques, des "(sic)" et de vraies étoiles mortes, comme dans la Voie lactée.)

 

 

Pour éclairer encore mon propos, me reviendrait de présenter, à travers des photographies que j’aurais prises (il est si facile, pour les auteurs de beaux-livres, de faire appel aux photographes assermentés par les musées !), une merveilleuse sélection de tableaux peints d’après Ovide, par Poussin, par Le Brun, par Coypel, par Rubens encore, par d’innombrables peintres, dessinateurs, sculpteurs, qui firent voir les épisodes de l’un des plus riches ouvrages qui fussent.  

 

 

Alors je parlerais également, par exemple, des Six Métamorphoses d’après Ovide, pour hautbois, qu’en 1951 composa Benjamin Britten, et qui célèbrent Pan, Phaéton, Niobé, Bacchus, Narcisse et Aréthuse. (Et je dirais pourquoi tout le livre d'Ovide parle de l'oiseau.)

 

 

Ainsi je me ferais historien, exégète, philologue, épigraphiste, mythographe, théologien, iconographe et musicologue. Il me faudrait encore tracer des cartes, car je n’aurais pas encore parlé des territoires, des villes, des paysages ; mes complexes atlas seraient géographiques et historiques… Il me faudrait tant et tant de pages et de croquis et d’annexes et d’appendices que, certainement, le monde entier ne suffirait pas pour les contenir.

 

 

 

 

 

 

Benjamin Britten (1913-1976),
Six Métamorphoses d'après Ovide (1951),
"Pan", "Phaéton".

Nancy Ambrose King, hautbois.

 

 

 

 

samedi, 18 janvier 2014

« Veloux noir »

 

 

 

Depuis que je me suis replongé dans l'inventaire de la bibliothèque de Charles d'Orléans, à Blois, en 1427, j'ai envie de recouvrir tous mes livres de velours noir.

 

 

 

10:48 Écrit par Frédéric Tison dans Autour du livre, Minuscules | Tags : frédéric tison, minuscule | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |