lundi, 11 septembre 2023
De quelques larmes
Je fus naguère dans une boîte de nuit. Une chanson répétait à l'envi « I'm so lonely, please love me, but I can't make you love me », etc. L'idiote chanteuse ne savait pas, bien sûr, ce qu'elle serinait et n'avait pas écrit, mais j'ai fondu bêtement en larmes. Décidément, je suis trop sentimental.
11:26 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
Le jardin enchanté (5)
11:00 Écrit par Frédéric Tison dans Minuscules peintes | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
D'une envie
J'ai envie de devenir méchant et violent. Je ne parle pas évidemment d'une envie de violence physique, laquelle m'est toujours apparue comme le comble de la sottise. Non, je parle d'un ricanement qui monte de plus en plus en moi, d'un éclat de rire sardonique, d'une colère amusée, d'un haussement d'épaules appuyé, d'une moue sarcastique. Moi qui suis le plus doux, le plus poli, le plus gentil des hommes, je me sens devenir le plus méchant gentil et doux et poli des hommes dans ce monde.
10:58 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
D'un portrait
En faisant du tri sur mon blogue, je suis retombé sur cette photographie d'identité où j'avais environ vingt-deux ans, avec le petit air pincé de l'homme qui ne sait pas très bien où il va, qui sait néanmoins qu'il n'est pas tout à fait moche ni stupide mais qui hésite... Comme j'aurais aimé le conseiller maintenant !
07:03 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Des rencontres
J'ai rencontré des gens divers. La plupart fait mine de s'intéresser à la politique, à la géopolitique, à l'économie, à la bourse, bref, à des choses mortellement ennuyeuses. Quelques autres personnes sont plus intéressantes : elles parlent de beauté, de poésie, de musique, de peinture, d'amour, et même de spiritualité ; seulement, elles aussi deviennent ennuyeuses, le plus souvent, à la fin : c'est comme si elles avaient reçu un coup de poing de la beauté sur la tête et, après ce coup, elles étaient devenues complètement cinglées.
04:10 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Cube
01:03 Écrit par Frédéric Tison dans Minuscules peintes | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
dimanche, 10 septembre 2023
Du ciel bleu
Je cherchais quelques formules depuis longtemps. Le ciel bleu fait la gueule ; le ciel bleu se regarde et nous nargue ; le ciel bleu est stupide ; le ciel bleu est détestable ; le ciel bleu règne avec son épouvantable bleu. Le ciel bleu prétend aimer, il paraît même qu'il se prend pour Dieu. Pauvre imbécile, ô ciel bleu !
15:40 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Le jardin enchanté (4)
14:30 Écrit par Frédéric Tison dans Minuscules peintes | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Pour J. [35]
Frédéric Tison, Sans titre [Pour J.], peintures
sur papier grain moyen 300 gr., 10 x 15.5 cm,
feuillet extrait d'une suite de peintures pour accompagner l'ouvrage James au bord de la mer.
Septembre 2023.
10:25 Écrit par Frédéric Tison dans Minuscules peintes | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
De la réduction
On est très souvent réduit. Je prends mon cas : j'ai une passion pour tel musicien, pour tel peintre, pour tel poète : je suis donc exclusivement un fou de Maurice Ravel, je ne jure donc que par Nicolas de Staël et par Stéphane Mallarmé. J'aime les hommes, leur peau, leur présence, leur humour : je suis donc seulement un pédé. J'aime les livres bibliques : je suis donc un religieux intégriste. J'aime me vêtir élégamment : je suis donc seulement un narcissique. J'aime les bagues, les colliers, les broches : je suis donc précieux. Eh bien oui, je suis précieux, pédé, narcissique, amoureux de Maurice Ravel, de Nicolas de Staël et de Stéphane Mallarmé, je suis bien habillé et j'ai lu la Bible.
05:35 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
D'une promenade
Je rentre à l'instant d'une promenade nocturne dans mon quartier, ayant été en proie à une énième diabolique (hin hin hin) insomnie. Quelques fenêtres, rares, montraient de la lumière (il était trois heures du matin) ; il existait donc d'autres insomniaques. J'imaginais les personnes dans leurs appartements : y avait-il là un fou, un malheureux, un écrivain, un peintre, un musicien, un ivrogne (un silène devrais-je écrire), des amants tardifs, un ange égaré ? Moi, je marchais doucement, et j'avais l'impression d'être un peu chacun d'eux.
04:25 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
samedi, 09 septembre 2023
Le jardin enchanté (3)
17:51 Écrit par Frédéric Tison dans Minuscules peintes | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Des rencontres
J'ai rencontré des ours : l'un n'aimait pas les caresses, l'autre n'en prodiguait pas. J'ai rencontré un oiseau câlin mais il est mort du sida. J'ai rencontré une souris, mais elle eut peur de mes livres et de tout ce que je suis. J'ai rencontré un chat, égoïste parmi les égoïstes. Au fond j'ai rencontré beaucoup de charmants adorables animaux, mais aucun n'a tendu sa patte vers la mienne, et j'ai continué d'écrire et de peindre.
12:33 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
« Hin hin hin »
Je n'apprécie véritablement que la compagnie des personnes qui savent s'exprimer avec un « Hin hin hin » toujours à l'affût. Le reste m'ennuie. Je dois aimer le diable, sans doute.
11:24 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Du temps chaud
La chaleur qui règne à Paris depuis quelques jours n'est pas seulement insupportable : elle est idiote. Elle est sotte comme quelqu'un qui vous harcèle tandis que vous lui avez demandé de cesser de le faire, elle est sotte comme le ciel insolemment bleu, elle est sotte comme ma sueur, comme moi qui ne puis pas me vêtir tel que je le souhaiterais, et me contente d'une banale chemise pour sortir dans la rue, même si la chemise est belle.
10:57 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |