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mardi, 07 juin 2016

D'un monde muet

 

 

 

Et si le poème était aussi le socle, et la fidélité, et la constance ?  Je ne serais pas étonné de comprendre ainsi pourquoi le monde le néglige à ce point, n'en parle pas, en détourne si souvent les yeux constat que l'on fait dès qu'on s'avise d'écouter du monde ses "nouvelles", qui en sont si peu...

 

 

 

06:10 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Sur le poème | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

jeudi, 19 mai 2016

Détresse

 

 

 

La plupart de nos faiblesses et de nos peurs sont des poèmes que nous n'avons pas su écrire et qui se sont abîmés dans le monde.

 

 

 

 

17:19 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Sur le poème | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mardi, 12 avril 2016

Entretien avec Jean de Rancé — Sur le poème, et le poème en prose en particulier

 

 

 

Jean de Rancé.-. Cher Frédéric Tison, vous venez de publier un nouveau livre de poésie, Le Dieu des portes, aux éditions Librairie-Galerie Racine. En le feuilletant tout d'abord j'ai été surpris : c'est là un livre entier de poèmes en prose, ce qui est une première pour vous, si je ne me trompe.

 

Frédéric Tison.-. Vous avez tout à fait raison, cher Jean de Rancé. J'ai bien écrit, naguère, ou plutôt jadis, des livres entiers de prose (Histoires amnésiques, puis Les Contemporains intérieurs), mais il ne s'agissait pas véritablement de poèmes en prose, plutôt de courts récits ou de contes.

 

J. de R.-. Précisément, pourquoi le poème en prose ?

 

F. T. -.  Le vers, que je creuse par ailleurs et qui m'est très cher, laisse parfois de côté certains états de la pensée et de l'émotion. Le poème en prose est propice à quelque traduction nouvelle, m'est-il apparu. Son exigence n'est pas moins grande que celle du poème en vers, et son rythme particulier me tentait depuis longtemps.

D'autre part, j'essaie de construire des livres qui ne soient pas de simples recueils de poèmes épars, mais qui possèdent une cohérence interne forte, où chaque poème trouve sa place unique, et dont la fluidité suppose une lecture continue, et "logique", de la première à la dernière page. Adopter d'abord une même forme pour l'ensemble des textes m'a semblé, dans le cas précis de ce livre, l'une des conditions de cette cohérence, même si, naturellement, il me serait tout à fait envisageable de composer un livre de poèmes en prose et en vers mêlés, de même qu'il n'entre pas ici de considérations exclusivement formelles. Disons tout simplement, à la fin, que tout le livre s'est écrit dans l'intention d'en faire un livre de poèmes en prose.

 

J. de R.-. Le sous-titre du Dieu des portes est "Histoires en peu de phrases" : est-ce à dire qu'il s'agit là de contes rapidement narrés ?

 

F. T.-. Vous pouvez très bien entendre le mot histoire dans le sens de conte, en effet, et plusieurs textes ont pour trame une "histoire", un "récit", ou plutôt un fragment d'histoire ou de récit, même s'ils n'en sont pas à proprement parler. Mais histoire possède également le sens d'image (songeons aux manuscrits historiés des monastères médiévaux ou à ceux de la Librairie de Jean de Berry, par exemple). Quant au reste du sous-titre, il s'agissait, notamment, de souligner la brièveté des textes : il me semble en effet qu'un poème en prose, de même qu'un poème en vers, a plus de force quand il tient sur une page, quand le regard peut l'appréhender tout ensemble immédiatement. Dès lors, me direz-vous, les épopées en vers de jadis et de naguère, de la Chanson de Roland à Victor Hugo en passant par Agrippa d'Aubigné, ne pourraient plus faire aujourd'hui figure de poèmes ! Il serait stupide de le dire, bien sûr, mais il me semble (je précise que ceci ne vaut que pour moi) que notre époque appelle le poème court, lequel est de nature à dire ce qui nous arrive : le morcellement, la déréliction, la fluidité, l'extase, le moment saisi dans sa verticalité, mais aussi le tâtonnement, au sein de (et contre) la vitesse et la surcharge. Certains poèmes en prose selon Baudelaire, dans Le Spleen de Paris, me semblent tendre parfois vers la nouvelle, voire vers l'étude ; je pense au "Mauvais Vitrier", ou à "La Solitude", tandis qu'un texte comme "Le Port" atteint d'emblée la dimension du poème, sans que l'on se préoccupe, pour le définir en tant que poème, qu'il soit de vers ou de prose. De même, "Frisson d'hiver" ou "Réminiscence", chez Mallarmé, me semblent tendre davantage vers le "véritable" poème en prose que, par exemple, "La Déclaration foraine", qui est pourtant présenté comme tel par le poète — où je ne dis pas, faut-il le préciser, que ce dernier texte n'est pas en tout point admirable. Chez les modernes, c'est du côté de Pierre Reverdy, Antonin Artaud, Robert Desnos ou Louis Guillaume que se trouvent, selon moi, les plus belles réussites de ce genre à part.

 

J. de R.-. Le poème en prose n'est pas, bien sûr, de la prose poétique...

 

F. T.-. ... Non pas !

 

J. de R.-. ... mais il n'est pas non plus comparable à une suite de versets, dont l'origine est biblique, voire védique, et que l'on retrouve à l'époque moderne, notamment, chez des poètes tels que Paul Claudel ou Saint-John Perse, et aujourd'hui chez Pierrick de Chermont. 

 

F. T. -. Il est vrai qu'il n'est ni l'une ni l'autre, même si le rythme particulier du verset peut s'y manifester parfois, je pense par exemple à certaines anaphores. Mais le poème en prose, est-ce une hésitation entre le verset et la prose française classique ? Je ne le crois pas ; ce n'est pas un genre hybride ; il s'agit d'une possibilité infiniment fertile, d'une autre solution du rythme de la langue.

Et de même que le vers dit "libre" de la poésie moderne est l'objet de très nombreuses métamorphoses, d'ailleurs plus ou moins heureuses, le poème en prose peut être réinventé par celui qui en use.

Quant à la "prose poétique", j'y reviens, cela n'a bien sûr rien à voir : le poème en prose n'est en rien une prose ornée, ni une prose qui imiterait lointainement le vers : chacune de ses phrases doit pouvoir se tenir solidement de telle sorte qu'en modifier un mot en amoindrirait la structure tout entière. Je ne parle pas seulement d'une syntaxe forte, que je crois absolument nécessaire par ailleurs, mais aussi du fait que le poème en prose doit proposer un autre Chant. Un bon poème en vers est celui dont les vers ne tremblent plus, et il en est de même pour les phrases du poème en prose — et si le poème ralentit le regard, je veux dire toutes nos lectures, en élargissant, en espaçant.

 

J. d. R.-. Je reviens à cette idée d'histoire au sens de récit. Déjà, Les Ailes basses, un livre que vous avez publié en 2010, avait pour sous-titre "Poèmes pour un Narrateur". Quelle serait la relation entre le poème et la narration ?

 

F. T.-. Cette relation est essentielle et lointaine à la fois. Le poème ne raconte pas comme un récit, une nouvelle ou un roman le feraient, mais il se nourrit de récits et d'histoires, de légendes et de mythes tout aussi bien. L'une de ses trames profondes, ou l'une de ses lames de fond, est le temps, où se déploie l'histoire, où s'amorcent, se développent et s'achèvent des histoires, et non seulement celles de l'auteur. Il est dans mes projets de composer un jour un livre de ballades en prose ; et dans toute ballade n'entre-t-il pas les éléments d'une histoire vécue ou légendaire ?

 

J. de R. -. Vous avez évoqué Mallarmé. Avez-vous lu ce qu'on écrit de vous à propos du « souci mallarméen » de vos écrits ? Qu'en pensez-vous ?

 

F. T. -. Oui, je l'ai lu bien sûr, ce sont les mots louangeurs de Paul Farellier. M'inscrirais-je dans une lignée mallarméenne ? J'en serais bien aise, et honoré — cependant ce n'est pas à moi de dire si mes écrits sont dignes ou non de ces mots.

Vous connaissez sans doute ce qu'écrivit Paul Léautaud, au lendemain de la mort de Mallarmé, le 10 septembre 1898, dans son Journal littéraire

« Les journaux, ce matin, annoncent la mort de Mallarmé, hier, subitement, dans sa petite maison de Valvins. Celui-là fut mon maître. Quand je connus ses vers, ce fut pour moi une révélation, un prodigieux éblouissement, un reflet pénétrant de la beauté, mais en même temps qu'il me montra le vers amené à sa plus forte expression et perfection, il me découragea de la poésie, car je compris que rien ne valait que ses vers et que marcher dans cette voie, c'est-à-dire : imiter, ce serait peu digne et peu méritoire. (…) Les vers de Mallarmé sont une merveille inépuisable de rêve et de transparence. (…) Mallarmé est mort. Il a enfoncé le cristal par le monstre insulté. Le cygne magnifique est enfin délivré. Et quelle qualité : il était unique. »

Je n'ai nullement été « découragé », pour ma part, de la poésie, devant un modèle ; même les plus beaux vers de Charles d'Orléans, de Scève, de Hugo, de Baudelaire, de Verlaine, de Mallarmé, de Jouve, de Reverdy ou d'Aragon n'ont su entamer ni briser mon désir d'écrire des mots qui tentent de former un poème. Jamais je n'ai voulu imiter, tout du moins jamais après mon adolescence. Je n'ai jamais pensé que « rien ne valait que » les vers de l'un ou de l'autre, même si j'étais ébloui par eux ; mais précisément, ils étaient si différents les uns des autres, ils exprimaient tant, et cela, avec des moyens si souvent étrangers les uns aux autres, qu'il ne m'a pas semblé que je ne pusse entreprendre d'ajouter, même modestement, ma voix aux leurs — fût-ce au prix d'une naïveté ou d'un orgueil, peut-être, mais qu'importe, à la fin, si cela est un désir.

Vous voyez que j'ai cité Mallarmé parmi d'autres poètes que j'aime : il ne faudrait pas croire que sa figure éclipse selon moi toutes les autres, bien au contraire.

 

J. de R.-. Pourriez-vous tout de même préciser ce que représente, en particulier, pour vous la poésie selon Mallarmé ?

 

F. T.-. J'ai déjà, à la fin d'un précédent entretien, évoqué avec vous sa troublante définition selon laquelle

« La Poésie est l’expression, par le langage humain ramené à son rythme essentiel, du sens mystérieux des aspects de l’existence : elle doue ainsi d’authenticité notre séjour et constitue la seule tâche spirituelle ».

Cette fameuse « tâche spirituelle », qu’il est très délicat de définir exactement selon les termes généraux du poète, n’est-elle pas elle-même fort troublante ? Qu’entendait le poète par là ? Et ce « sens mystérieux », renvoie-t-il à l’énigmatique trouble "commun", dirai-je, celui auquel le monde nous soumet, par notre seule présence, d’abord insensée, au monde, ou bien également, ou premièrement, au Mystère médiéval chrétien, auquel fait référence le poème d’Hérodiade, Mystère en tant que scène théâtrale, où se joue, se rejoue plutôt, quelque épisode décisif, ultime et sacré, quelque Drame, écho lui-même des antiques tragédies grecques données au cœur de la cité ? Ces mots de Mallarmé sont si gorgés, voire si saturés de sens qu’il nous appartient, selon moi, de les examiner avec autant de soin que nous examinons le sonnet en yx. C'est cette exigence que j'aime chez Mallarmé, et l'élégance étonnante qui en résulte. Il nous resterait encore à examiner l'autre proposition de Mallarmé selon laquelle tout, au monde, existe pour aboutir à un Livre. Il est indéniable que cette pensée m'a profondément troublé, et que je n'ai jamais achevé l'un de mes ouvrages sans y songer. Mais ceci nous mènerait trop loin aujourd'hui, dans cet entretien qui est déjà peut-être trop long...

 

J. de R.-. Eh bien, nous aurons l'occasion d'y revenir. Avant de clore cet entretien, j'aimerais revenir au Dieu des portes. Il me semble que de nouveaux thèmes y sont abordés, et certains passages pourront peut-être apparaître un peu surprenants sous votre plume...

 

F. T.-. Une poésie accomplie (ou plutôt, en train de s'accomplir) est celle qui peut tout accueillir en son sein sans se trahir ; le poème sait coucher dans le lit de sa voix le murmure de la rivière comme le haut chant du torrent, l'ordure comme la grâce. Mais elle ne saurait le faire qu'en y soufflant, comme on souffle sur une braise pour faire un grand feu rougeoyant. 

 

 (Propos recueillis le lundi 11 avril 2016.)

 

 

17:36 Écrit par Frédéric Tison dans Entretiens, Sur le poème | Tags : frédéric tison, jean de rancé, entretien | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

mardi, 22 mars 2016

L'invisible

 

 

 

Le poème : n'est-il un hommage ignoré ?

 

 

 

 

 

20:11 Écrit par Frédéric Tison dans Minuscules, Sur le poème | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mercredi, 27 janvier 2016

Le trobar

 

 

 

J'ai souvent pensé que Mallarmé avait tenté, à sa manière, de proposer les trois facettes, les trois "styles" du trobar médiéval : le trobar leu, cet art léger du poème, clair, "facile", serait illustré par ses vers de circonstance ; le trobar ric, ce style resplendissant, puissant, aux arcanes complexes et raffinés (si bien qu'il est souvent difficile de le distinguer du troisième style) par Hérodiade et une bonne moitié de ses Poésies ; le trobar clus, alchimique, clos, "hermétique", celui de Raimbaut d'Orange, par le Faune, et les Sonnets, parmi lesquels, bien sûr, celui du ptyx.

 

 

 

 

06:55 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Sur le poème | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

jeudi, 21 janvier 2016

Le lecteur, ses livres et ses lectures

 

 

 

Quelqu'un, me voyant attablé à une terrasse de brasserie, se joint à moi et, constatant que je lis Les Entretiens du Bouddha, me dit : « Ah, tu es bouddhiste ? »... Mais bien sûr, lorsque je lis les Propos de table ou Du serf arbitre de Luther je suis en train de me convertir au protestantisme, et le lendemain, tandis que je feuillette les Hymnes delphiques ou les Chants à Orphée j'ai bien l'intention de renier mon baptême, interroger la Pythie, devenir quelque myste d'Éleusis ou sacrifier à Cybèle.

 

 

 

lundi, 28 décembre 2015

Miroir du poème

 

 

 

Il est des moments où nous pensons nous être trompés depuis toujours ; les pensées, les lectures, les images, tout ce que nous pensâmes nôtres, tout cela nous semble vain, ridicule, amer. Et puis nous relisons un poème immortel, le dizain CCCXXXV de Délie, par exemple, ou « La Vie antérieure », et l'horizon du livre se double d'un horizon de terrasse, où nous reprenons notre promenade et nous ressouvenons de nos danses.

 

 

 

05:55 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Sur le poème | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

lundi, 21 septembre 2015

Le Fil du rêveur — Un premier disque

 

 

 

 

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Le Fil du rêveur est un ensemble vocal et instrumental (Magali Fadainville : chant, lecture - Sébastien Liman : violoncelle, chant, lecture - Étienne Orsini : chant, lecture - Matteo Pittoni : guitare, chant, lecture - Mathilde  : violon, chant).

 

Vient de paraître le premier disque du Fil du rêveur,
L'Échappée perpétuelle
.

 


Dans ses spectacles, l'ensemble mêle chants du monde et compositions aux sonorités des poèmes d'Étienne Orsini, l'un des membres du groupe.

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Le disque reprend certaines de ces œuvres,
ainsi que des mélodies sur des poèmes de Ingeborg Bachmann et J. W. Goethe.

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Il contient également l'interprétation d'une mélodie composée par Magali Fadainville sur l'un des poèmes d'Une autre ville, cahier de poèmes illustré que je publiai en février 2013.

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Pour se procurer le disque :

c'est ici.

 

 

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CAELO MVSA BEAT.

 

 

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Entretien avec Jean de Rancé sur une mise en musique.

 

 

 

mercredi, 19 août 2015

Cellula quae meminit

 

 

 

« Cellula quae meminit est cellula deliciarum » (« La petite cellule qui se souvient est une petite chambre des plaisirs »).

 

Geoffrey de Vinsauf, Poetria Nova (Nouvel Art poétique) (vers 1210), cité et traduit par Mary Carruthers, Machina memorialis : méditation, rhétorique et fabrication des images au Moyen Âge (400-1200), Paris : Gallimard, 2002, p. 155 (Bibliothèque des histoires).

 

 

 

 

11:18 Écrit par Frédéric Tison dans Album des phrases, Sur le poème | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mercredi, 08 juillet 2015

Minuscule

 

 

Le poème est l'acte le plus difficile au monde.

 

 

 

 

 

19:12 Écrit par Frédéric Tison dans Minuscules, Sur le poème | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mardi, 07 juillet 2015

Retour d'une promenade

 

 

 

Déjà le passant curieux connaissait, dans la ville, ces si nombreux visages qui ne regardent pas, qui ne croisent aucun regard, qui ne lèvent pas les yeux vers les arbres, le ciel, l'harmonie des façades ou le pittoresque d'un détail. Désormais se multiplient les visages qui n'écoutent pas, affublés qu'ils sont d'« oreillettes » comme de laisses canines ; les corps passent, insensibles, pressés, indifférents à tout ce qui n'est pas eux. L'homme dans la ville moderne est devenu un obstacle, et c'est à peu près tout. À Paris, la progressive disparition des bancs publics, dans les rues, ajoute encore à  cette hostilité froide qui se prétend fluidité. Et dire que l'on déplore la raréfaction de l'amitié, du poème, et des amis du poème, comme si cette dernière ne trouvait pas là quelque mauvaise source ou quelque accompagnement !

 

 

 

 

16:56 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Sur le poème | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

dimanche, 14 juin 2015

Multiplication heureuse

 

 

 

Il est des poèmes qui en déclenchent d'autres, sans même que ces derniers soient influencés par les premiers.

 

 

 

19:15 Écrit par Frédéric Tison dans Minuscules, Sur le poème | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook |

jeudi, 21 mai 2015

D'un iconoclasme

 

 

 

Notre temps est peut-être celui d'un iconoclasme nouveau : la prolifération d'images de toute sorte, sans hiérarchie, vide et détruit à la fin toutes les images, et parmi elles les plus belles et les plus fécondes, entraînées dans une danse macabre où l'icône, où les visages, les paysages ne sont plus que les ombres d'eux-mêmes, ne sont plus que des moments vite remplacés, vite oubliés.

 

(C'est de la même façon qu'est ensevelie la parole du poème.)

 

 

 

lundi, 09 février 2015

Absence, présence

 

 

 

Que le silence s'écoute, voilà bien, sans doute, ce qu'il faut rappeler — qu'il s'écoute avec la même oreille qui souffre ou s'enchante des bruits, avec la même ferveur qui nous étreint et nous emporte lorsque nous écoutons la musique, et semblablement au chant lointain qui est en nous, qui revient parfois, l'indicible chant que pourtant la tâche du poème est de tenter de dire. Il semble alors certain que le silence est une source, dont l'origine indéchiffrable, énigmatique, se cherche et remonte en nous, comme le chant que nous traquons.

 

 

samedi, 13 décembre 2014

Et pendant ce temps...

 

 

 

 

Tous les lieux magnifiques, toutes les sonates, toutes les symphonies, tous les opéras, toutes les peintures, tous les dessins, tous les livres et tous les poèmes sont là, qui nous attendent mais n'ont pas besoin de nous attendre et sont, tandis que l'on discute et que l'on "débat" d'à peu près tout ce qui n'est pas lieu, musique, peinture ni poésie. Le monde les a bien souvent considérés comme des marges, mais aujourd'hui ces limbes atteignent des proportions immenses, proportions qu'elles n'ont peut-être jamais connues.