mardi, 07 juillet 2015
Retour d'une promenade
Déjà le passant curieux connaissait, dans la ville, ces si nombreux visages qui ne regardent pas, qui ne croisent aucun regard, qui ne lèvent pas les yeux vers les arbres, le ciel, l'harmonie des façades ou le pittoresque d'un détail. Désormais se multiplient les visages qui n'écoutent pas, affublés qu'ils sont d'« oreillettes » comme de laisses canines ; les corps passent, insensibles, pressés, indifférents à tout ce qui n'est pas eux. L'homme dans la ville moderne est devenu un obstacle, et c'est à peu près tout. À Paris, la progressive disparition des bancs publics, dans les rues, ajoute encore à cette hostilité froide qui se prétend fluidité. Et dire que l'on déplore la raréfaction de l'amitié, du poème, et des amis du poème, comme si cette dernière ne trouvait pas là quelque mauvaise source ou quelque accompagnement !
16:56 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Sur le poème | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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