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jeudi, 16 février 2017

Où l'on voit parler Maurice Ravel

 

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Je ne résiste pas au plaisir de partager ce document trouvé par hasard, où l'on entend Maurice Ravel interpréter ses merveilleux Oiseaux tristes au piano, à Londres, en 1922, et qui nous montre, en une séquence qui nous est connue par un film muet, le Maître s'entretenant avec Olin Downes, critique musical au New York Times, dans les années 1930.

 

 

 

14:51 Écrit par Frédéric Tison dans Autour de la musique | Lien permanent | Commentaires (4) |  Facebook |

vendredi, 08 juillet 2016

Parenthèse

 

 

 

Il m'a souvent semblé que, dans la musique moderne la plus haute (je parle de Claude Debussy, de Maurice Ravel, de Richard Strauss, de Jean Sibelius notamment), fut introduite, parmi les thèmes et les motifs, la figure de la parenthèse, que la ligne mélodique emprunta à l'écrit.

 

 

 

lundi, 20 juin 2016

Une autre lenteur

 

 

La plus exquise lenteur, parsemée de silences, traverse la musique de Satie : c'est de celle-ci que nous avons besoin, un jour de pluie, c'est ce jour auquel elle répond, et c'est celle-ci que nous appelons pour redoubler la pluie la plus douce. On dirait que chaque note précède, retarde et attend à la fois chaque goutte de pluie qui touche nos toits.

 

 

 

Érik Satie, florilège par Branka Parlic.
(Le dernier morceau est estompé et coupé, mais l'interprétation est si belle et si neuve...)

 

 

 

vendredi, 11 mars 2016

Mélodie de tuyaux et de bois

 

 

 

 

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L'orgue (1683 et 1727) de l'abbatiale Saint-Robert de la Chaise-Dieu (XIVe s.),
en Haute-Loire, photographie : août 2015.

 

 

 

 

samedi, 13 février 2016

L'attente de la valse

 

 

 

 

Tandis que j'écoutais, tout à l'heure, Casse-Noisette et notamment la si merveilleuse Valse des Fleurs, je me disais que c'étaient là, aussi, des cendres, hélas, celles d'une certaine beauté lyrique. Certes Ravel, avec sa Valse, énorme, terrible et pulvérisée, sut prolonger encore le mouvement ; il y eut encore la bouleversante Valse coda de la Cendrillon de Prokofiev, mais il semble que la valse est définitivement morte depuis ce temps (Prokofiev composa son ballet entre 1941 et 1944).

Sommes-nous si naïfs d'attendre le nouveau compositeur d'une valse plus extrême encore que celle de Maurice Ravel ?

 

 

 

 

mardi, 02 février 2016

Et Schubert

 

 

 

Parfois, lorsqu'on écoute quelque Rondo ou Sonate de Mozart, on se dit : « Il n'est rien de plus beau... » Et puis, on écoute Schubert, par exemple la Fantaisie en fa mineur, et l'on se dit : « Tout de même... »

 

 

 

vendredi, 29 janvier 2016

Die Lorelei

 

 

 

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Le rocher de la Lorelei, dans la vallée du Rhin,
dans la Rhénanie-Palatinat, photographie : août 2015.

 

 

Ich weiß nicht was soll es bedeuten,
Daß ich so traurig bin ;
Ein Märchen aus alten Zeiten,
Das kommt mir nicht aus dem Sinn...

(Heinrich Heine, La Lorelei, 1824, première strophe)

 

 

 

Friedrich Silcher, Die Lorelei (1837), d'après Heinrich Heine,
par Richard Tauber, ténor et Percy Kahn, piano (1939).

 

 

 

 

mardi, 12 janvier 2016

Musique pour un mardi soir

 

 

 

 

 

Joseph Haydn, Symphonie n°53 en ré majeur, dite L'Impériale (1777-1780),
direction : Sigiswald Kuijken, La Petite Bande.

 

 

(La plupart des Symphonies de Haydn ne semblent-elles pas avoir été composées dans un beau parc, non loin d'un château ?)

 

 

 

mardi, 24 novembre 2015

Le maître

 

 

 

Il arrive que nous écoutions les nouvelles affreuses du monde, et que nous soyons suspendus à des lèvres laides. Mais Jean Sibelius ne nous tient-il pas mieux au courant de ce qui arrive à ce monde, aujourd'hui ? Il est mort en 1957 ; il y a peu de temps... Il fut notre Beethoven.

Ouvrons l'une de ses splendides et terribles Symphonies, n'importe laquelle : celle-ci ne dit-elle pas toute la beauté des choses et des êtres, toute leur impuissance, toute l'espérance, toute la clairière et toute la forêt, toute la noblesse et l'excellence, mais aussi l'impéritie des Puissants qui gouvernent ce monde, leur cynisme, leur criminelle cécité toute symphonie de Sibelius n'est-elle pas le rappel à la grandeur négligée, au dieu abandonné, au sacré bafoué, à la terre oubliée, au langage méprisé, à tout ce qui hante, tout ce qui, dans le silence ou le bruit, n'est pas écouté ?

 

 

 

 

mercredi, 04 novembre 2015

L'étrange

 

 

 

Il paraît qu'il y a des hommes qui ont des opinions. Quant à moi, j'écoute Nuages, de Claude Debussy, selon l'interprétation magnifique de Désiré-Émile Inghelbrecht, et il me semble voir toutes les opinions passer dans un ciel mobile, sombre et superbe, avec les nuages.

 

 

 

mardi, 13 octobre 2015

1902, année inaugurale

 

 

 

Point de hasard : c'est lorsque le monde a commencé même si timidement, alors d'être rapide et d'être pressé, et de suivre frénétiquement quelque « actualité », que fut créé l'opéra Pelléas et Mélisande, dont la musique est suprêmement lente, lointaine et attentive.

 

 

 

 

lundi, 12 octobre 2015

Relativité de la relativité

 

 

 

Je ne sais qui, un jour, affirma qu'il existait parmi les hommes, depuis la création de Pelléas et Mélisande, de Claude Debussy, des « pelléastres » inconditionnels, ou bien des contempteurs de l’œuvre, c'est-à-dire des ironiques, ou des indifférents, comme d'ordinaire.

 

Les seconds souscriraient volontiers aux propos de ceux qui, lors de la première de l'opéra, renommèrent celui-ci Pédéraste et Médisante, avec la méchanceté des cuistres ou des blasés, ou bien de ceux qui ne trouvent guère que fadeur, mièvrerie, ennui dans les lignes et les images d'une musique extrême, lointaine et pure.

 

Les premiers demeurent des fous, c'est entendu : ils possèdent plus d'une dizaine d'enregistrements de l'opéra sublime ; ils se rendent à chaque représentation nouvelle ; dans les loges, ils prennent les meilleurs places ; adorateurs conscients, ils ne peuvent même pas entendre que l'on puisse émettre un soupçon de réserve à l'encontre de cette musique sublime, unique, fière et souveraine. Un cheveu de Mélisande leur serait la suprême relique, et la tour où elle se pencha, un pèlerinage. Et toute l'ironie, ou presque, serait pour le jeune Yniold...

 

Aimez-vous Pelléas et Mélisande ? « Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur » (Évangile selon Luc, 12, 34).

 

 

 
 

 

20:28 Écrit par Frédéric Tison dans Autour de la musique, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

lundi, 21 septembre 2015

Le Fil du rêveur — Un premier disque

 

 

 

 

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Le Fil du rêveur est un ensemble vocal et instrumental (Magali Fadainville : chant, lecture - Sébastien Liman : violoncelle, chant, lecture - Étienne Orsini : chant, lecture - Matteo Pittoni : guitare, chant, lecture - Mathilde  : violon, chant).

 

Vient de paraître le premier disque du Fil du rêveur,
L'Échappée perpétuelle
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Dans ses spectacles, l'ensemble mêle chants du monde et compositions aux sonorités des poèmes d'Étienne Orsini, l'un des membres du groupe.

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Le disque reprend certaines de ces œuvres,
ainsi que des mélodies sur des poèmes de Ingeborg Bachmann et J. W. Goethe.

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Il contient également l'interprétation d'une mélodie composée par Magali Fadainville sur l'un des poèmes d'Une autre ville, cahier de poèmes illustré que je publiai en février 2013.

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Pour se procurer le disque :

c'est ici.

 

 

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CAELO MVSA BEAT.

 

 

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Entretien avec Jean de Rancé sur une mise en musique.

 

 

 

mercredi, 16 septembre 2015

Des nouvelles de Marcellus

 

 

 

Lorsque Pelléas demande à Arkel de quitter la terre d'Allemonde afin d'aller visiter Marcellus, son ami, qui est mourant, le roi le lui interdit, arguant qu'il lui faut attendre le retour de son frère Golaud, qui vient mystérieusement d'épouser Mélisande.

 

Il est tout de même étonnant que nul ne se soit inquiété, de 1902 jusqu’aujourd’hui, du sort de cet ami qui avait nom Marcellus.

 

Ne seraient-ce que la lassitude et l'inconstance ; je n'y vois certes que cela ; quoi d'autre ?

 

 

 

 

lundi, 31 août 2015

En pensant à un musicien qui naquit à Honfleur

 

 

 

Aux amoureux de la beauté et aux Tristes peut-être faudrait-il (non : cela est certain) seulement une salle sobre, haute et solitaire, dont les fenêtres seraient ouvragées, splendides et calmes ; dans un coin, un vieux coffre ; un sol quasi nu ; une table, une chaise, un fauteuil ou deux, si l'être aimé est de passage, ou quelque ami s'il comprend, ou même s'il ne comprend pas ; de loin en loin, montant parmi les rayonnages de la bibliothèque jusqu'au plafond, tous les livres aimés dans ce monde, de poche ou en édition originale ; du papier, de l'encre ; quelques beaux dessins et photographies rêvant sur les murs, qui attendraient les regards profonds ; et, résonnant dans le silence parcouru d'oiseaux et de vents, lorsque n'importe quel pont-levis serait enfin levé, la musique la plus lente, la plus ironique, la plus tendre et la plus belle d'Érik Satie.