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lundi, 31 août 2015

En pensant à un musicien qui naquit à Honfleur

 

 

 

Aux amoureux de la beauté et aux Tristes peut-être faudrait-il (non : cela est certain) seulement une salle sobre, haute et solitaire, dont les fenêtres seraient ouvragées, splendides et calmes ; dans un coin, un vieux coffre ; un sol quasi nu ; une table, une chaise, un fauteuil ou deux, si l'être aimé est de passage, ou quelque ami s'il comprend, ou même s'il ne comprend pas ; de loin en loin, montant parmi les rayonnages de la bibliothèque jusqu'au plafond, tous les livres aimés dans ce monde, de poche ou en édition originale ; du papier, de l'encre ; quelques beaux dessins et photographies rêvant sur les murs, qui attendraient les regards profonds ; et, résonnant dans le silence parcouru d'oiseaux et de vents, lorsque n'importe quel pont-levis serait enfin levé, la musique la plus lente, la plus ironique, la plus tendre et la plus belle d'Érik Satie.

 

 

 

 

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