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jeudi, 14 août 2014

N'écouter pas

 

 

 

Naguère, tandis que j'assistais à la représentation de Pelléas et Mélisande à l'Opéra Comique, dans la salle même qui accueillit, en avril 1902, la première du merveilleux drame lyrique, dont chaque phrase et chaque motif semblent solitaires et, disparaissant, laissent comme le souvenir d'une mélodie inachevée, voire d'une symphonie tout entière qui fut esquissée, je remarquai que, durant les interludes  musicaux conçus par Debussy entre certaines scènes (et qui, accessoirement, permettaient à l'origine aux machinistes de procéder aux changements de décor), des chuchotements s'élevaient entre les rangées de sièges, comme si le Drame qui avait lieu sous nos yeux et dans nos oreilles était en quelque sorte suspendu, puisque les personnages ne chantaient plus ni n'étaient plus présents sur la scène.

 

Or, même si le rideau était tombé, la musique de Debussy était encore là, elle, agissante, réfléchissante, passionnée, sublime ; j'observais certaines gens n'écouter pas ; je me croyais à la représentation de quelque opéra du passé, du temps de Haydn et de Mozart, où, ai-je lu, certains spectateurs bavardaient durant l'Ouverture d'un Don Giovanni, spectateurs qui croyaient sans doute que, sous les lustres éblouissants de la salle, l'opéra n'avait pas véritablement commencé, puisque personne encore ne chantait...

 

La musique de Debussy connaît parfaitement le silence ; quelques uns n'hésitaient cependant pas à en briser la profondeur en échangeant quelques propos, certes sussurés, mais à peine, de sorte qu'ils étaient malgré tout audibles dans l'air.

 

Il arrive à la musique ce qu'il arrive habituellement au poème, dont chaque mot suppose une lecture interminable, si j'ose dire (tout poème est une lecture infinie du langage) : on la croit strictement descriptive, et émotive, comme on croit que les mots du poème ne sont que les véhicules transparents d'un "sens" ; celle de Debussy, qui souligne, accompagne et dépasse l'action à la fois, semble victime de son propre pouvoir : je jurerais que certains spectateurs l'écoutaient alors comme ils écoutent une musique de film...

 

À la prochaine représentation de Pelléas et Mélisande, je me proposerais volontiers d'acheter toutes les places d'une soirée ; je les revendrais, par souscription, à tous ceux qui s'engageraient à écouter, à tout écouter, avec l'humilité des ombres silencieuses...

 

 

 

 

mardi, 15 juillet 2014

Injustice

 

 

 

 

La musique faite par les hommes résulte peut-être d'un reproche injuste fait à chaque oiseau, reproche selon lequel on lui signifierait le défaut de variété de son chant.

 

 

 

 

 

 

06:50 Écrit par Frédéric Tison dans Autour de la musique, Minuscules | Tags : frédéric tison, minuscule | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mercredi, 19 mars 2014

Anton Bruckner et quelques oiseaux

 

 

 

Dans le petit passage que j'habite à Paris, il arrive souvent que les piafs, les merles et les pigeons qui y vivent également, et qui se posent de temps à autre sur le rebord de la fenêtre de mon salon, ou sur le toit de la maison de ville qui se situe de l'autre côté de ma rue, se taisent soudain quand j'écoute un disque et que ma fenêtre est ouverte. Or voici que j'écoute, maintenant, la Neuvième et grandiose Symphonie de Bruckner, et voici que j'observe deux tout petits oiseaux perchés sur la rambarde à côté de mon bureau (ils y viennent souvent, sachant que je ne les dérangerai pas...) : ils sont là immobiles, silencieux, et ils me semblent écouter la musique qui passe par la fenêtre... Je suis certain qu'ils l'écoutent, et sans doute en sont-ils étonnés : comment expliquer autrement qu'ils soient si stupéfaits, et si calmes à la fois ?... Anton Bruckner, assurément, doit leur apparaître un fort étrange oiseau.

 

 

 

dimanche, 09 mars 2014

De la musique

 à quelque ami mélomane.

 

 

 

Au moins pouvons-nous feuilleter, et même lire presque tous les livres d'importance (et regarder, du moins voir, dans ces livres, à défaut de visiter toutes les villes des beaux-arts, les images immenses). Mais la musique, mais la musique ! Seul un dieu saurait écouter avec les temps tout ce qu'en ont proposé les hommes musiciens.

 

 

 

 

22:08 Écrit par Frédéric Tison dans Autour de la musique, Minuscules | Tags : frédéric tison, minuscule | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mercredi, 26 février 2014

Après

 

  

 

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À l'issue de la représentation de Pelléas et Mélisande,
de Claude Debussy, direction de Louis Langrée, mise en scène de Stéphane Braunschweig, avec Phillip Addis (Pelléas), Karen Vourc'h (Mélisande), Laurent Alvaro (Golaud), Jérôme Varnier (Arkel), Sylvie Brunet-Grupposo (Geneviève), Dima Bawab (Yniold), Luc Bertin-Hugault (Un médecin, le berger), chœur Accentus, Orchestre des Champs Élysées,
photographie : mardi 25 février 2014, peu avant minuit.

 

 

 

Autoportrait en homme invisible assis dans une baignoire

 

 

 

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 Porte 10, Baignoire de côté, rang 1 (siège à gauche), à l'Opéra Comique (Paris II),
juste avant la représentation de
Pelléas et Mélisande
,
de Claude Debussy, direction de Louis Langrée, mise en scène de Stéphane Braunschweig, avec Phillip Addis (Pelléas), Karen Vourc'h (Mélisande), Laurent Alvaro (Golaud), Jérôme Varnier (Arkel), Sylvie Brunet-Grupposo (Geneviève), Dima Bawab (Yniold), Luc Bertin-Hugault (Un médecin, le berger), chœur Accentus, Orchestre des Champs Élysées,
photographie : mardi 25 février 2014, vers huit heures du soir.

 

 

 

 

(Extraits du spectacle)

 

 

 

À l'Opéra Comique

 

 

 

 

P1000835.JPG

 

Devant l'Opéra Comique (Paris II), peu avant la représentation de Pelléas et Mélisande,
de Claude Debussy, direction de Louis Langrée,
photographie : mardi 25 février 2014, vers sept heures du soir.

 

 

 

 

lundi, 09 décembre 2013

Parterre, Allée 17, Place 6 (après la Féerie)

 à Monsieur et Madame Paul Farellier.

 

 

 

La Belle au bois dormant - bastille.jpg

 

À l'issue de la représentation du ballet La Belle au bois dormant (1888-1889),
de Piotr Ilitch Tchaïkovski,
chorégraphie et mise en scène de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa (Opéra national de Paris, 1989),
Ezio Frigerio, décors, Franca Squarciapino, costumes, Vinicio Cheli, lumières
& les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet de l'Opéra de Paris,
Orchestre de l’Opéra national de Paris dirigé par Fayçal Karoui, à l'Opéra Bastille,
le dimanche 8 décembre 2013.

 

 

dimanche, 28 avril 2024

Oreilles ourlées

 

 

J'ai les oreilles d'un faune qui aime la lyre autant que la flûte.