mercredi, 16 octobre 2019
Lecture par l'auteur
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Lecture, par l'auteur, d'un poème du livre d'artiste
Une autre ville,
poèmes de Frédéric Tison, encres de Chine et gravures de Renaud Allirand (2013)
(Avec un grand merci à Norbert Crochet, qui a réalisé la vidéo d'après mon enregistrement.)
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Où es-tu parce que les immeubles
Augmentent et que je t’ai perdu
C’est une harpe que l’on brise
Celle qui t’égare dans la ville
Mais tu vas tellement mourir
Qu’il a fallu que je te dise :
Je viens vers toi qui me souviens
De ton corps une fois tu –
Silence, silences sur silences et rues
Armées de fer où ta venue
Soudaine et souveraine fut vaincue
Si tes jambes peu à peu disparurent
Où es-tu parce qu’une ville s’achève
Où tu es nu
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09:56 Écrit par Frédéric Tison dans Lectures, Une petite bibliothèque | Tags : renaud allirand, frédéric tison, lecture, une autre ville | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
mardi, 07 octobre 2014
Entretien avec Jean de Rancé — Sur un poème mis en musique
Jean de Rancé. -. Cher Frédéric Tison, vos lecteurs ont pu découvrir récemment le poème d'Une autre ville mis en musique par Magali Fadainville et interprété par la formation musicale Le Fil du rêveur. Pourriez-vous nous retracer l'histoire de cette rencontre musicale ?
Frédéric Tison. -. Bien volontiers, cher Jean de Rancé. J'ai rencontré Magali Fadainville dans le cadre de mon travail, et — tandis que je ne savais pas encore qu'elle était musicienne et l'un des membres du Fil du rêveur, une formation musicale — elle eut la curiosité de se procurer et découvrir Une autre ville, un cahier de poèmes illustré par le peintre et graveur Renaud Allirand que l'artiste et moi avions conçu en 2013. J'appris ensuite son appartenance au Fil du rêveur, au premier spectacle duquel j'assistai au début de l'année 2014. Ce spectacle, alternance de mélodies traditionnelles "revisitées" et de compositions personnelles, entrecoupées elles-mêmes de courtes lectures, me plut infiniment, et j'y retrouvai d'autre part beaucoup de mes propres recherches, ou tout du moins certains échos me semblèrent évidents avec elles. Le terrain était fraternel, l'esprit tout autant. Aussi, lorsque j'appris que Magali Fadainville, pour le deuxième spectacle du Fil du rêveur, avait composé une mélodie sur l'un des poèmes d'Une autre ville, je fus à la fois très honoré — quel partage, quelle communion pouvais-je espérer de plus ? — et surpris sans être surpris, si j'ose dire : j'étais surpris que l'un de mes textes eût été élu, mais je ne l'étais pas que ce fût par la musicienne.
J. de R. -. Magali Fadainville vous avait-elle proposé une mélodie, et avez-vous découvert avant les autres cette œuvre ?
F. T. -. Pas du tout, et c'est parfait ainsi : je ne suis, hélas, pas musicien, écrire avec des notes une mélodie m'est impossible, mais je ne pouvais que faire confiance à la musicienne, j'étais là, comme je le disais, en terrain ami, fraternel, généreux... Rare. Il n'était même pas concevable que le poème fût trahi, si l'esprit de la rencontre lui était antérieur. Aussi bien j'ai découvert l'œuvre achevée.
J. de R. -. Quelles impressions en retirez-vous ?
F. T. -. Ma réponse ne peut être que délicate, si l'on peut toujours la soupçonner d'un évident parti pris favorable ! Mais enfin... La première impression est celle d'une dépossession, qui n'est pas désagréable, bien au contraire, dirai-je : de même que mes textes, une fois publiés, ne m'appartiennent plus tout à fait, un mien poème mis en musique prend le même large, et s'il ne m'encombre désormais plus, je puis l'écouter du même dehors, ou presque, que celui des autres auditeurs... C'est l'expérience belle de l'étrange, dans son sens pur. Ensuite, bien sûr, je me rappelle les mots que j'ai écrits, et je ne peux que constater que la musicienne se les est appropriés à merveille, selon son chant et sa mélodie, et qu'ils lui appartiennent autant qu'ils ne m'appartiennent plus... Tout cela m'apparaît aérien, rêveur, appuyé, selon une lenteur et une tension maîtrisées, comme il le faut (selon moi !). L'insistance, parfois, sur des mots précis, fait que le vers est comme "soulevé" soudain, et qu'est renouvelée la lecture de chacun de ses mots. Mallarmé avait dit à Debussy, en guise de boutade mais non seulement, qu'il avait déjà mis en musique L'Après-midi d'un Faune sans attendre le musicien, aussi ce dernier intitula-t-il son morceau Prélude à... Cela dit sans me comparer sottement à Mallarmé, bien sûr ! Mais à mon sens la mélodie de Magali Fadainville est parvenue à souligner mes mots et à les accompagner, avec la beauté. Une autre musique était possible que celle qui était déjà tissée dans les mots, silencieusement sur la page.
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Une autre ville, II., « Où fis-tu naufrage si »,
musique de Magali Fadainville,
par Le Fil du rêveur, 2014.
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15:29 Écrit par Frédéric Tison dans Entretiens | Tags : magali fadainville, frédéric tison, le fil du rêveur, une autre ville, entretien avec jean de rancé | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
dimanche, 05 octobre 2014
Si
(Après le spectacle, hier soir.)
Une autre ville, II., « Où fis-tu naufrage si »,
poème d'Une autre ville (2013),
musique de Magali Fadainville,
par Le Fil du rêveur, 2014.
(Mise en ligne avec l'autorisation de Magali Fadainville.)
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Où fis-tu naufrage si
Ce qui se tait là-bas te chante ici
Avec le vent de tes valeurs et de tes fables
Si je ne sais plus
Les cordes où tu étais le rêve
De la harpe qui s’est tue
Où es-tu – où te relèvent
Les vents, où te rêve
Une autre ville avec les temps ?
Si les sirènes que nul n’entendait plus
Parmi les bêtes de métal aux yeux blancs
À toi seul criaient la mort et la blessure –
Où es-tu selon le nombre de vents
Si je reviens où tu as disparu
Ainsi que souffrent les vagues
(F. T., décembre 2012.)
11:10 Écrit par Frédéric Tison dans Autour de la musique, Une petite bibliothèque | Tags : magali fadainville, frédéric tison, le fil du rêveur, une autre ville | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
jeudi, 03 avril 2014
Vitrine
Photographie (mars 2014) © Aliette Pechey / Bibliothèque Léon Deubel (Belfort).
Exposition "Écritures rebelles, encres, gravures & livres d'artistes" de Renaud Allirand (février-mars 2014) à la Bibliothèque Léon Deubel de Belfort, dans le cadre du Printemps des poètes 2014 : manuscrits du cahier Une autre ville (2013), poèmes de Frédéric Tison, encres de Chine et gravures de Renaud Allirand.
08:24 Écrit par Frédéric Tison dans Expositions, Une petite bibliothèque | Tags : frédéric tison, renaud allirand, une autre ville, manuscrits | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
mardi, 18 mars 2014
Lecture publique
À l'occasion de l'exposition "Écritures rebelles, encres, gravures & livres d'artistes" de Renaud Allirand (février-mars 2014) à la Bibliothèque Léon Deubel de Belfort, dans le cadre du Printemps des poètes 2014, et coïncidant avec la cérémonie de l'inauguration du nouveau nom de cette bibliothèque, anciennement "Bibliothèque des 4 As", lecture, par Frédéric Tison, du cinquième et dernier poème du cahier Une autre ville (2013), poèmes de Frédéric Tison, encres de Chine et gravures de Renaud Allirand, le samedi 15 mars 2014.
17:49 Écrit par Frédéric Tison dans Expositions, Une petite bibliothèque | Tags : exposition, écritures rebelles, renaud allirand, frédéric tison, une autre ville, lecture, belfort, bibliothèque léon deubel | Lien permanent | Commentaires (6) | Facebook |
dimanche, 26 janvier 2014
« Écritures rebelles » : expositions, rencontre & lecture
À l'occasion des expositions Écritures rebelles de Renaud Allirand à Montbéliard et à Belfort en février et mars 2014 (expositions d'encres et de gravures de l'artiste, ainsi que de ses livres conçus avec les poètes Jacques Robinet, Paul Louis Rossi, Florent Papin & votre serviteur), les manuscrits des poèmes du cahier Une autre ville (2013) seront présentés.
J'aurai également le plaisir de participer, en compagnie de l'artiste peintre et graveur et du poète Jacques Robinet, à une rencontre dans le cadre du "Printemps des poètes 2014",
le samedi 15 mars 2014
à 14h30
à la Bibliothèque municipale des 4 As
Forum des 4 As
90 000 Belfort
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(Cliquer pour agrandir l'image.)
Télécharger le PDF "Écritures rebelles".
*** Voir également la page 24 de ce document. ***
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(Cliquer pour agrandir les images.)
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Une autre ville (2013),
poèmes de Frédéric Tison,
encres de Chine et gravures de Renaud Allirand
09:32 Écrit par Frédéric Tison dans Expositions, Une petite bibliothèque | Tags : renaud allirand, frédéric tison, exposition, une autre ville, belfort, printemps des poètes 2014, écritures rebelles | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook |
mercredi, 09 octobre 2013
Une autre ville, poèmes de Frédéric Tison, encres de Chine et gravures de Renaud Allirand
Une autre ville,
poèmes de Frédéric Tison, encres de Chine et gravures de Renaud Allirand,
ou la rencontre entre des mots et des images, entre cinq poèmes et une suite d'encres de Chine et de gravures. Une autre ville : c'est une ville au sein des Villes, une ville dans leurs marges, une ville entr'ouverte par des portes et des fenêtres insoupçonnées, par les mots de passe du poème et la clef des images.
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Le tirage réunit une édition courante au prix de 10€ (12€ frais de port compris) et une édition de tête avec 30 exemplaires signés et numérotés de I à XXX et enrichis d'une encre originale de Renaud Allirand. Me contacter ici pour vous procurer l'ouvrage.
09:30 Écrit par Frédéric Tison dans Livres parus, Une petite bibliothèque | Tags : renaud allirand, frédéric tison, une autre ville | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
lundi, 16 septembre 2013
Interview with Jean de Rancé : "Une autre ville" at the Orléans Museum of Fine Arts
Ceci est la traduction en anglais, par Danny Rukavina, d'un entretien paru récemment ici-même.
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Jean de Rancé. -. Soon at the Orléans Museum of Fine Arts, an exhibition devoted to Renaud Allirand. Among the works by this artist includes a book, Une autre ville, for which you wrote the text. Frédéric Tison could you tell us about how this book came about ?
Frédéric Tison. -. Actually, Jean de Rancé, it’s not so much a book as a journal. In fact, it’s a collection of poems, 24 pages in large format, illustrated by Renaud Allirand, as a result of a marvellous meeting. The story behind this collaboration originates in a walk that dates to the winter of 2011. I sometimes go with a dear friend to visit contemporary art galleries in the different streets of the Marais in Paris. One day we entered Renaud Allirand’s workshop in rue Debelleyme and I was stunned by the beauty of some gouaches that were displayed in the window. I bought some postcard copies from a discreet young man who was there and whom I didn’t notice immediately. Later, in doing some research on the Internet, I realised that the young man I saw was in fact the artist. A little bit later, I went back and asked Renaud Allirand if I could take some photos of his gallery to post on my blog. He gave me his permission willingly and was very nice about it. I decided to put into writing my impressions about the artist & engraver to go with the photos, which I sent him. He invited me to come and see him again. This time, to expand on what I wrote with the goal of presenting his work in future exhibitions, which I did. And that’s how our friendship began. On his own initiative, he took an interest in my work and a few months later in the autumn of 2012 he asked me about a possible joint venture. I suggested using five unpublished poems I wrote entitled Une autre ville which were to his liking. He gave me a series of drawings in Indian ink and engravings to illustrate the poems. We then put together a mock-up of the work and looked for a publisher. In February 2013 the journal Une autre ville came out. The first thirty copies included an original drawing in Indian ink.
J. de R. -. In a few words, what attracted you in Renaud Allirand’s work ?
F. T. -. I particularly like in Renaud Allirand’s work that indeterminateness found in dreams, a mixture of abstraction and reality. Even if the material of a work is a very important element, one never ‘trips’ on it ; you can look at it and ask yourself : is it a window, a tree, a landscape seen or something imagined from afar, a city in the night, a shadow of a palace, an abandoned port, a shipwreck, a starry sky, or an open book ? Hardly has one decided on a possible interpretation when the image disappears or vanishes in the ‘traces’ of ink in the gouache or the contours of the lines. And then one sees the stain, the stroke, the colour of the tree or window that reveal themselves again. The sheer beauty of the works also resides there in their hard to pin down nature. In terms of the poems of Une autre ville which evoke fallen figures and hover around absence and loss, Renaud Allirand and I felt a harmony to exist between the images and the text.
J. de R. -. Do you have any joint projects in the future ?
F. T. -. Seeing that this first project was well received, I don’t see any reason why it should be the last.
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Une autre ville will be available at the Orléans Museum of Fine Arts bookshop to coincide with Renaud Allirand’s exhibition in the graphic arts department from September 5th to December 8th 2013.
Translation by Danny Rukavina.
11:21 Écrit par Frédéric Tison dans Entretiens | Tags : frédéric tison, jean de rancé, entretien, une autre ville, traduction, renaud allirand | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
dimanche, 01 septembre 2013
Entretien avec Jean de Rancé : sur "Une autre ville", au musée des beaux-arts d'Orléans
Jean de Rancé. -. Aura lieu bientôt, au musée des beaux-arts d’Orléans, une exposition consacrée à Renaud Allirand. Parmi les œuvres de cet artiste figure un livre, dont vous avez écrit les textes, Une autre ville. Pourriez-vous, cher Frédéric Tison, nous raconter la genèse de ce livre ?
Frédéric Tison. -. Il s’agit, cher Jean de Rancé, moins d’un livre que d’un cahier, puisque le volume, de grand format, comporte 24 pages, un cahier de poèmes qu’illustra Renaud Allirand, à l’occasion d’une rencontre magnifique. L’histoire de cette collaboration, en effet, prend sa source dans une promenade, qui remonte à l’hiver 2011. Je me rends quelquefois, en compagnie d’une amie chère, dans les rues du Marais, à Paris, afin de visiter les galeries d’art contemporain. Nous entrâmes un jour dans l’atelier de Renaud Allirand, rue Debelleyme ; j’avais été frappé par la beauté de certaines gouaches exposées dans la vitrine. J’achetai quelques reproductions en carte postale à un jeune homme discret qui était là et dont je m’aperçus ensuite, en faisant une recherche sur l’Internet, qu’il s’agissait de l’artiste lui-même ! Un peu plus tard, je retournai sur les lieux, et demandai à Renaud Allirand s’il m’autorisait à prendre quelques photographies de sa galerie afin d’en publier une sur mon blogue, ce à quoi l’artiste consentit très volontiers, avec beaucoup de gentillesse. Je décidai d’accompagner ma photographie d’un petit texte de présentation, impressions sur les œuvres du peintre et graveur que j’envoyai à l’artiste. Celui-ci m’invita à le visiter de nouveau, pour cette fois me demander d’étoffer mon petit texte, ce dernier étant destiné à présenter ses œuvres, lors de ses expositions à venir – ce que je fis. Notre amitié est née ainsi. Renaud Allirand s’était de son côté enquis de mes propres écrits, et quelques mois plus tard, à l’automne 2012, il me sollicita pour un éventuel livre à quatre mains. Je lui proposai les cinq poèmes inédits intitulés Une autre ville, qui surent lui plaire, et l’artiste me proposa une suite d’encres de Chine et de gravures destinée à illustrer les poèmes en regard. Nous avons ensuite élaboré la maquette de l’ouvrage, avons cherché un imprimeur et, en février 2013, paraissait le cahier Une autre ville, dont trente exemplaires de tête étaient enrichis d’une encre de Chine originale.
J. de R. -. Ce cahier est donc l’aboutissement d’un très heureux hasard !
F. T. -. Sans appartenir à l’Institut Métapsychique International, j’aime volontiers croire au hasard objectif…
J. de R. -. En quelques mots, qu’est-ce qui vous a séduit dans l’œuvre de Renaud Allirand ?
F. T. -. J’aime, particulièrement, chez Renaud Allirand, cette indécision, propice au rêve, entre l’abstraction et la figuration. Si, en effet, la matière de l’œuvre est une donnée très importante, on ne "bute" jamais sur elle, et le regard peut s’interroger : s’agit-il, selon, d’une fenêtre, d’un arbre, d’un paysage vu, ou d’un lointain imaginaire, d’une ville dans la nuit, de l’ombre d’un palais, d’un port abandonné, d’un navire brisé, d’un ciel d’étoiles ou d’un livre entrebâillé ? À peine a-t-on décidé d’une interprétation, à peine a-t-on élu telle représentation que l’image se dérobe ou s’efface dans le "grain" de l’encre, de la gouache ou du sillon de la ligne. Et voit-on, alors, la tache, le trait, la couleur, que l’arbre ou la fenêtre de nouveau s’entr’ouvrent. L’évidente beauté de ces œuvres est aussi là, dans ce caractère insaisissable. Et, en ce qui concerne les poèmes d’Une autre ville, qui évoquent des figures effondrées, et rôdent autour de l’absence et de la perte, l’harmonie entre l’image et le texte nous est apparue, à Renaud Allirand et moi, manifeste.
J. de R. -. Avez-vous des projets en commun pour l’avenir ?
F. T. -. Puisque ce premier projet a su plaire, je ne vois pas pourquoi il demeurerait le dernier.
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L'ouvrage Une autre ville sera présenté à la librairie du musée des beaux-arts d’Orléans, à l’occasion de l’exposition de Renaud Allirand au Cabinet des Arts graphiques, du 5 septembre au 8 décembre 2013.
18:24 Écrit par Frédéric Tison dans Entretiens | Tags : frédéric tison, entretien, jean de rancé, renaud allirand, une autre ville, musée des beaux-arts d'orléans | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook |