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vendredi, 16 août 2013

De la douceur et du murmure

 

 

Parler de poésie, c'est comme risquer d'effrayer un oiseau ; il est de s'en approcher tout doucement, à tâtons, murmurant, et de regarder.

 

(Un grand poète que je connais me racontait naguère qu'un poète de ses amis lui avait dit que Saint-John Perse, qu'il avait personnellement connu, lisait en murmurant ses poèmes. Les Éloges, les Vents ! murmurés...)

 

 

En-dessous

 

  

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 Sentier de Venosc, en Isère, photographie : juillet 2013.

 

  

jeudi, 15 août 2013

La rose du jardin (Interlude)

 

  

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 Dans un jardin auvergnat, photographie : août 2013.

 

  

16:22 Écrit par Frédéric Tison dans Photographies solitaires | Tags : frédéric tison, photographie, rose | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

Être la rose

 

 

Celui qui se soucie du poème aujourd'hui ne peut que constater ceci : la poésie a très peu d'interlocuteurs, et le poème, qui est son apparition dans le langage, parfois, gît dans la marge — il est pour ainsi dire dans les limbes, si le latin limbus indique la marge, la frange, le lieu indistinct où quelque chose veille et patiente. Est-il question du poème ou de la poésie que c'est rarement d'eux que l'on parle, mais plutôt de leurs caricatures ou de leurs masques jolis. C'est qu'ils semblent de trop ; leur présence est l'importune, la futile ou l'ignorée, selon. Cependant elle rappelle irrésistiblement l'histoire du sage Abdulkadri, à Bagdad, au XIe ou XIIe siècle, je ne sais plus, je n'ai pas ma source sous la main : lorsque Abdulkadri entra pour la première fois dans la ville de Shéhérazade, les cheikhs bagdadis, envieux et jaloux de son savoir, lui firent envoyer un verre d'eau rempli à ras bord, lui signifiant là qu'il n'y avait plus de place pour un autre homme de savoir dans la ville. Abdulkadri déposa délicatement un pétale de rose sur l'eau, sans renverser une seule goutte, et renvoya le verre.

 

 

 

11:28 Écrit par Frédéric Tison dans Minuscules, Sur le poème | Tags : frédéric tison, abdulkadri, poème, poésie | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

Un sentier

  

 

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 Sentier de Venosc, en Isère, photographie : juillet 2013.

 

 

 

mercredi, 14 août 2013

Une autre horloge

 

  

Les numéros qui se succèdent, s'égrènent au bas ou bien au haut des pages d'un livre m'ont toujours fait penser au temps qui passe.

 

 

 

10:18 Écrit par Frédéric Tison dans Minuscules | Tags : frédéric tison, temps, numéro de page, livre | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

Jaune, blanc, orange sur vert

 à François.

  

 

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 Sentier de Venosc, en Isère, photographie : juillet 2013.

 

 

mardi, 13 août 2013

Seule

 

  

La vraie Rose des fleurs des montagnes n'est-elle pas celle dont divine est la simplicité ?


 

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Sentier de Venosc, en Isère, photographie : juillet 2013.

 

 

Une autre vue

  

 

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Au Col du Glandon, en Savoie, photographie : juillet 2013.

 

  

lundi, 12 août 2013

Paysage avec un monde

 

 

Il m'arrive souvent, devant un beau tableau de paysage flamand, d'en contempler tout d'abord les montagnes, au loin, qui se détachent blanches ou bleutées sur le ciel, oubliant presque les figures, les toits, les arbres aux premier et second plans. Et lors de mes promenades, face au grandiose panorama des montagnes qui s'offre depuis les cols, il me semble parfois qu'un fragment de peinture s'est détaché pour envahir le monde entier.

 

 

 

11:17 Écrit par Frédéric Tison dans Minuscules | Tags : frédéric tison, paysage, montagne, peinture | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

Au haut

 

 

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Au Col de la Croix de Fer, en Savoie, l'Aiguille de l'Épaisseur, les Aiguilles d'Arves (3364, 3519 et 3514 mètres), les Aiguilles de la Saussaz, la Cime des Torches et le lac Guichard, photographie : juillet 2013.

 

  

dimanche, 11 août 2013

Très haut petit lac

  

 

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Au Col de la Croix de Fer, en Savoie, le lac du Laitelet, photographie : juillet 2013.

 

 

 

Les livres et la montagne

 

 

Je connaissais Konrad von Gesner (1516-1565) pour sa Bibliotheca Universalis datant des années 1545-1555 et qui se proposait de dresser le catalogue exhaustif des quelque mille huit cent anciens auteurs grecs, latins et hébreux jamais publiés et de leurs œuvres connues, fournissant une notice pour chaque auteur et un résumé pour chacun de leurs ouvrages. Il faisait là œuvre plus rigoureuse que tous les encyclopédistes anciens, même si Jean Trithème (1462-1516) avait déjà tenté d'établir des listes raisonnées de livres imprimés, dans son abbaye Saint-Jacques de Würzburg, en Bavière. Mais la bibliographie, au sens "scientifique", date bien des travaux de Gesner.

 

J'ignorais que Gesner pouvait être également considéré comme l'inventeur de qu'on nomma ensuite l'alpinisme. Certes, Pétrarque, en 1336, avait bien escaladé le mont Ventoux, au haut duquel il lut des extraits des Confessions de saint Augustin qui mettaient en garde les promeneurs de haute montagne contre les trop grandes séductions naturelles, détournant l'homme de la contemplation intérieure... Et Léonard de Vinci, en 1511, était monté au haut du mont Bo, dans le Piémont, et en avait rapporté toute sorte de considérations esthétiques et d'observations naturalistes. Mais Konrad von Gesner est, selon toute vraisemblance, le premier à composer une sorte d'hymne à la gloire de la montagne, de son ascension et de la beauté renouvelée du regard que celle-ci permettait :

 

« Si vous désirez étendre votre champ de vision, jetez un regard circulaire et fixez loin et largement toutes choses. Il ne manque pas de points d'observation ou de rochers sur lesquels vous puissiez déjà vous sentir vivre la tête dans les nuages. Si, par contre, vous préférez resserrer votre vision, vous verrez des prairies et des forêts verdoyantes, et y entrerez de même ; si vous la contractez plus encore, vous observerez des vallées sombres, des rochers ombragés et des sombres cavernes... En vérité, nulle part ailleurs qu'en montagne on ne trouve une aussi grande variété de paysages à l'intérieur d'un espace aussi restreint ; dans lequel (...) on peut, en un seul jour, voir et connaître les quatre saisons de l'été, l'automne, le printemps et l'hiver. En outre, depuis les crêtes les plus hautes, c'est la voûte du ciel tout entière qui s'offrira à vos yeux et vous apercevrez facilement et sans obstacle le lever et le coucher des constellations ; et vous observerez que le Soleil se couche beaucoup plus tard, et de même se lève plus tôt. » (Cité par Daniel Boorstin, Les Découvreurs, coll. Bouquins, 1983.)

 

 

 

samedi, 10 août 2013

Perte dans la fontaine

 

 

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Fontaine de Venosc, en Isère, photographie : juillet 2013.

 

 

Deux songes faits à Thèbes


 

Dans le Livre IX de sa Description de la Grèce, Pausanias raconte que Pindare, qui était alors dans son vieil âge, fit un rêve où Perséphone lui apparut : la reine des morts lui reprochait d'être la seule divinité en l'honneur de laquelle il n'avait pas composé d'hymne, et  elle lui annonça qu'il en ferait un lorsqu'il serait auprès d'elle. Peu après, le poète mourut. Il apparut bientôt dans le songe d'une vieille femme qui était sa parente, et il lui chanta l'hymne à Perséphone. La vieille femme, aussitôt qu'elle fut éveillée, transcrivit ce qu'elle venait d'entendre ; mais le manuscrit s'est sans doute perdu... On sait seulement que le poète donna à Hadès le surnom de Chrysénios, qui signifie "aux rênes d'or", et qui évoque l'enlèvement de Perséphone.

 

Que le poème "posthume" de Pindare soit consacré à la déesse des ombres, que sa teneur exacte ne nous soit pas connue, c'est peut-être là une leçon de poésie : le dernier poème sera voué à l'Ombre ; mais tous ses prédécesseurs devront s'efforcer dans la lumière, dont le dernier conservera quelque parcelle d'or.

 

 

12:18 Écrit par Frédéric Tison dans Sur le poème | Tags : frédéric tison, pausanias, pindare, perséphone, poème | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |