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samedi, 10 août 2013

Deux songes faits à Thèbes


 

Dans le Livre IX de sa Description de la Grèce, Pausanias raconte que Pindare, qui était alors dans son vieil âge, fit un rêve où Perséphone lui apparut : la reine des morts lui reprochait d'être la seule divinité en l'honneur de laquelle il n'avait pas composé d'hymne, et  elle lui annonça qu'il en ferait un lorsqu'il serait auprès d'elle. Peu après, le poète mourut. Il apparut bientôt dans le songe d'une vieille femme qui était sa parente, et il lui chanta l'hymne à Perséphone. La vieille femme, aussitôt qu'elle fut éveillée, transcrivit ce qu'elle venait d'entendre ; mais le manuscrit s'est sans doute perdu... On sait seulement que le poète donna à Hadès le surnom de Chrysénios, qui signifie "aux rênes d'or", et qui évoque l'enlèvement de Perséphone.

 

Que le poème "posthume" de Pindare soit consacré à la déesse des ombres, que sa teneur exacte ne nous soit pas connue, c'est peut-être là une leçon de poésie : le dernier poème sera voué à l'Ombre ; mais tous ses prédécesseurs devront s'efforcer dans la lumière, dont le dernier conservera quelque parcelle d'or.

 

 

12:18 Écrit par Frédéric Tison dans Sur le poème | Tags : frédéric tison, pausanias, pindare, perséphone, poème | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |