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mardi, 15 mars 2022

Saint Jean du XIIIe siècle

 

 

 

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Saint Jean (bois de chêne, Hainaut, vers 1220-1230),
détail d'un ancien Calvaire provenant de l'église Saint-Sulpice de Ramousies (Nord),
musée du Louvre, Paris, photographie : janvier 2022.

 

 

 

 

lundi, 14 mars 2022

Glané (9)

 

 

Florilège de paroles entendues dans ce monde, notées dans mon premier carnet de 2022 (en cours).

 

« Tu as écrit des poèmes ? Ah merde, je compatis. » (Dans un bar.)

 

« Tu veux un coup de blanc, ma couille ? » (Dans une brasserie.)

 

« Les nuages, tu sais, ce sont des conneries blanches. » (Dans une boîte de nuit.)

 

 

 

13:35 Écrit par Frédéric Tison dans Album des phrases, Marginalia | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

dimanche, 13 mars 2022

Miroirs

 

 

On se perd dans l'escalier de l'esprit de l'escalier.

 

 

 

 

12:10 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (3) |  Facebook |

La proposition magnifique d'Erkki-Sven Tüür

 

(Remise en ligne, avec quelques coupures et corrections, d'un billet que je publiai le 20 octobre 2008 sur mon premier blogue.)

 

 

L’oreille curieuse sait reconnaître immédiatement la musique d’Erkki-Sven Tüür.

Je me souviens d’avoir été à la fois, au sens propre, bouleversé, intrigué, et quelque peu déconcerté par quelques musiques : ce furent, notamment, la musique et le chant de Pelléas et Mélisande de Claude Debussy, puis les opéras Salomé ou Elektra de Richard Strauss, ou encore l’œuvre de Janacek et celle de Berg, musiques que je reçus comme extraordinaires, puis quasi effrayantes dans leurs infinis… Je leur associerais volontiers ma découverte récente de la musique, assez difficile, du compositeur estonien Tüür (lequel est né en 1959), qui en moi surgit d’abord tel un magnifique et terrible scandale sonore.

 

Tüür est l’auteur de nombreuses musiques symphoniques et de quelques œuvres de chambre, que je n’ai évidemment pas eu le loisir d’écouter dans leur ensemble. J’évoquerai ici quelques œuvres orchestrales : l'étonnante Symphonie n°3 (1997), le beau Concerto pour violon et orchestre (1998) et les superbes pièces symphoniques Lighthouse (1997) et  Exodus (1999), ainsi que le Requiem (1994).

Cette musique peut apparaître tout d’abord éclatée, éparpillée — on pourrait parler d’un brio de Tüür tout à fait particulier, quasi juvénile — une explosion de sève désordonnée — mais non sans métier (Tüür ne nous fait pas le coup de la déconstruction...) ; une écoute attentive en perçoit l’unité profonde, après quelque temps. Une première impression, très naïve, pourrait être celle, très curieuse, d’une musique classique parfois jouée à l’envers !  Puis on se laisse gagner par la succession de motifs assez courts, qui reviennent pour s’annuler et revenir encore, comme la mer ; et ce brio peut masquer, à l’oreille superficielle, une réelle richesse harmonique.

Une autre impression, laquelle perdure, est celle d’un flux (Flux est d’ailleurs le titre générique du disque qui, en 1999, regroupa plusieurs compositions du musicien). Dans la Symphonie n° 3, dans l'exceptionnel Lighthouse, dans l'enthousiasmant et nerveux Exodus, des lames de violons se superposent à d’autres lames ; violons aigus, cristallins et cascadant, gong, clochettes, marimba, violoncelles furieux ou rêveurs participent d’un Rythme, ou plutôt d’une succession de Rythmes souverains, où le son de chaque instrument est transfiguré dans une harmonie nouvelle, decrescendos et crescendos ne cessant de se succéder, de façon étourdissante ; on pourrait volontiers entendre l’expression d’une crise rythmique dans cette musique — une crise qui serait critique de l’intérieur et non de l’extérieur. Cette jeune musique que l’on dirait parfois en colère, d’une colère tantôt froide tantôt exaltée, est l’extase d’une lyre heurtée. Le Requiem est, lui, un torrent de voix et de violons enchevêtrés, que de fines pluies scintillantes viennent un instant briser.

La saturation de l’espace sonore apparaît encore, à mon sens, comme l’une des caractéristiques de la musique de Tüür ; ces violons, quasi omniprésents, très denses, veulent emplir l’air jusqu’à l’éclatement —  mais l’impression n’est pas celle d’un étouffement, au contraire elle est celle d’une danse exponentielle —  à la façon d’ondes.

Cette musique se déploie parfois comme suspendue dans l’air, elle apparaît sans racines et pourtant… cette musique se souvient. Cette musique est emplie de souvenirs — musique entre terre et ciel, épousant un vent étrange sans jamais se poser ni trop s’élever cependant, sinon en elle-même : la musique surgit d’un vent qui se situe juste au-dessous des nuages. Elle se maintient étonnamment toujours à la même altitude intermédiaire.

Car voici une musique véritablement jeune et moderne, c’est-à-dire qu’elle apparaît, qu’elle surgit, telle ce qu’on attendrait d’une jeune esthétique, c’est-à-dire audacieuse, cultivée, consciente et rebelle, ironique et passionnée à la fois —  et retenons, j’y insiste, qu’elle est cultivée : la musique de Tüür sait. Et l’auditeur que je suis sait, et entend qu’elle sait. Elle sait notamment se détacher de ses aînées parce qu’elle les connaît parfaitement ; elle n’a pas besoin d’une rupture systématique, ou plutôt elle peut y accéder dans la mesure où elle est parfaitement instruite du passé. Ainsi Rimbaud sut-il composer de parfaits sonnets classiques et aboutira aux déconcertantes proses rythmiques des Illuminations, lesquelles, certes inégales, offrent un splendide nouveau regard. D’ailleurs, ne pourrait-on dire que, tel Rimbaud, Tüür fait une proposition magnifique ? Musique de transition, non d’aboutissement peut-être ; sûre d’elle-même, elle s’imposera peut-être tel un classicisme moderne ; musique qui se répercute sur les vitres des gratte-ciel...

Surtout, c’est une musique selon. J’entends par musique selon une musique totale, et personnelle à la fois, qui sache englober, dire l’amour, la perte, l’abandon, la colère, la quête…

 

***

À écouter, je veux dire à écouter sans préjugés — c’est-à-dire sans l’attente d’une harmonie connuevérifiée, cette attente en laquelle consiste hélas le drame de tant de mélomanes contemporains (et j’en fis partie !), ne cherchant que le même qu’ils ont tant aimé, et convaincus que la musique s’interrompt au commencement du XXe siècle, malgré quelques concessions dédaigneuses —, à écouter vraiment l’œuvre d'Erkki-Sven Tüür nous en sortons conquis.

 

 

06:42 Écrit par Frédéric Tison dans Autour de la musique | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

vendredi, 11 mars 2022

Sur Wozzeck d'Alban Berg (Fragments)

 

 

 

Il y a de cela de nombreuses années, j'ai assisté à une représentation de Wozzeck d'Alban Berg, et je dois bien reconnaître que j'avais été particulièrement dérouté par cette œuvre, pour ne pas dire que je n'y avais pas compris grand' chose — je veux parler de la musique, non du livret d'après la pièce de Buchner : mais, précisément, je n'avais pas alors compris que musique, sons et mots sont ici tellement imbriqués les uns dans les autres que c'est bien l'ensemble qu'il faut appréhender, plus encore que pour un autre opéra, peut-être.

 

*

 

L'opéra m'avait résisté jadis, et j'en étais presque vexé. Je me suis rendu le jeudi 10 mars 2022 à sa représentation, et j'étais excité comme une puce à l'idée que j'allais redécouvrir cette œuvre. Il me fallait, je le savais, la revoir sur une scène.

 

*

L'approche holistique dont j'ai parlé m'a fait comprendre qu'il ne s'agit pas de comprendre — si j'ose dire. Il s'agit de deviner, de renoncer, d'aimer.

 

*

 

Quelle musique ! Musique de cris et de larmes... Notes d'extase. Sonorités folles (On dirait qu'elles savent tout). Musique d'un chant qui s'effondre sur lui-même, et cependant se relève en tremblant, délirant sur lui-même, et qui s'éloigne parfois de sa propre profondeur, la creuse, la rêve, la prolonge et la renouvelle à chaque instant. Musique d'un miroir, de milliers de miroirs. Musique d'un grondement murmuré. Musique en guerre contre elle-même. — Une musique qui, semble-t-il, ne peut se tolérer elle-même. Elle s'enlace en se repoussant tout à la fois. Cet opéra est un corps qui cherche la vie dans la mort de la vie et de l'amour.

 

*

Il s'agit d'accepter que quelque chose se dérobe à jamais.

 

*

Pierre Jean Jouve, poète de l'inconscient freudien s'il en est (même s'il ne s'agit pas de circonscrire ses poèmes à cette dimension), écrit superbement dans son Wozzeck d'Alban Berg (en collaboration avec Michel Fano) : « Il y a certainement dans l'œuvre des éléments secrets. Ils sont là comme ces peintures des tombes des Pharaons, dont on sait qu'elles étaient faites pour n'être vues par les yeux d'aucun mortel. Nous avons passé parfois sur les places de ces éléments secrets, nous avons pu les désigner. Ils ne sont pas sensibles à l'audition ? bien évidemment, car ils sont secrets. Mais nous savons que s'ils n'étaient pas écrits à leur place, ce que nous entendrions ne serait pas semblable à ce que nous entendons. » (Pierre Jean Jouve et Michel Fano, Wozzeck d'Alban Berg, Christian Bourgeois éditeur, 1999, p. 250-251.)

 

*

 

Ainsi Wozzeck est possible et impossible à la fois — N'est-ce pas l'amour ? 

 

 

 

Premier Balcon, rang 1, place 2

 

 

 

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Avant elle, et à l'issue de la représentation de Wozzeck d'Alban Berg, à l'Opéra-Bastille,
Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris,
Maîtrise des Hauts-de-Seine / Chœur d’enfants de l’Opéra national de Paris,
photographies : jeudi 10 mars 2022.

 

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Madame de Pompadour

 

 

 

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François Boucher (1703-1770), Portrait de la marquise de Pompadour, détail,
musée du Louvre, Paris, photographie : janvier 2022.

 

 

 

jeudi, 10 mars 2022

De l'amitié

 

 

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Avec S.
Au musée de Montmartre,
photographie par une gentille personne, novembre 2021.

 

 

 

16:38 Écrit par Frédéric Tison dans Photographies solitaires | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

L'enfant et la tortue

 

 

 

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Au centre, Enfant jouant avec une tortue (vers 1850-1858), par Pierre Hébert (1804-1869),
musée du Louvre, Paris, photographie : janvier 2022.

 

 

 

mercredi, 09 mars 2022

De la caresse

 

 

Il n'y a que la musique qui m'a jamais caressé.

 

 

 

10:06 Écrit par Frédéric Tison dans Autour de la musique, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

L'arbre et le visage absent

 

 

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Paris, photographie : mars 2022.

 

 

 

09:45 Écrit par Frédéric Tison dans Photographies solitaires | Tags : frédéric tison, photographie | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

De la laideur

 

 

 

Lorsqu'on n'est pas beau et qu'on peut laisser des traces de sa laideur, il s'agit de fuir.

 

 

 

07:24 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

De l'amour

 

 

L'amour est de croire qu'une douceur est possible.

 

 

 

04:42 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

mardi, 08 mars 2022

Qui suis-je ?

 

 

J'ai eu plusieurs vies, dont aucune ne fut pleinement mienne.

 

 

 

13:28 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

lundi, 07 mars 2022

Des planètes

 

 

Les livres sont des planètes.

 

 

 

10:15 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |