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jeudi, 15 mai 2014

Ronde des visages (dans la ville)

 

  


Chaque homme porte un livre en lui, une page, un feuillet qui n'a pas eu l'heur d'être publié, un défet certainement, perdu dans la ville. Lorsque l'heure me permet de me promener dans Paris (mais ce pourrait être n'importe quelle ville) ou de paresser à la terrasse d’une brasserie, levant les yeux de mon livre, j'aime regarder les visages des passants que je croise ou qui défilent devant moi, et je les dévisage, je le crois, sans être indiscret ni importun, et sans une convoitise dont mon propre visage serait le miroir — et puis, il faut bien dire que dans la ville peu de gens s'aperçoivent que vous les regardez. J'aimerais, car il manque à ma bibliothèque, un livre d'images  et de mots dont l'objet seul serait le visage.

 

ou bien


Les visages sont des pages, leurs histoires furent des livres, leurs passages furent le défet qui tombe des livres, et la rue est souvent la bibliothèque de livres qui ne furent pas écrits. Je me propose d'en livrer quelques fragments ici (si je suis dans la ville) et tout sera à poursuivre.

 

*

 

Il y a toujours le visage qu'on retient. Il y a aussi celui qui passe et qu'on ne retient pas : on n'y voyait rien, on était trop occupé, on était atroce et seul,

  

Il y a – celui-ci est très représenté – le visage qui ne regarde personne, qui ressemble aux corps qui marchent, voûtés, le dos encombré d’on ne sait quelles ailes absentes, et cependant si lourdes,

  

Il y a le visage beau et tendre, rapide, qu'on aime et qu'on aimerait ainsi que...,

  

Le visage inconnu qu'on reconnaît même en passant, cependant,



Le visage odieux, qui n'est pas le visage laid,  

 

Le visage qui a soigné,

 

Le visage qui a lu des livres d'écrivains – c’est, tout du moins, ce qu’on pense en déduire,

 

Le visage qui a lu des historiens (ibid.),

 

Celui qui a lu des philosophes, des métaphysiciens, des théologiens, etc.,

 

Le visage qui baisse les yeux mais qui nous a vu,

 

Le visage qui n'en peut mais,


Le visage d'une si belle femme qu'on se demande si elle sait qu'elle est si belle en son visage, mais non, si elle savait qu'elle était si belle, elle le serait moins...


 

(à suivre)

 

 

17:02 Écrit par Frédéric Tison dans Minuscules, Ronde des visages | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

L'allée

 

 

 

 

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Vers le château de Keriolet (XIIIe s., transformé au XIXe s. en "folie" néo-gothique
par le comte de Chauveau et la princesse impériale russe Zénaïde Narischkine,
puis propriété du prince Félix Felixovitch Youssoupov, assassin de Raspoutine),
près de Concarneau,
photographie : février 2014.

 

 

 

mercredi, 14 mai 2014

Trinité

 

  

 

 

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Les trois arcades de l'ossuaire latéral de l'église de Perguet (XIIe-XVIe s.),
près de Bénodet, dans le Finistère,

photographie : février 2014.

 

 

 

 

Romane et gothique flamboyante

 

  

 

 

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L'église de Perguet (XIIe-XVIe s.), près de Bénodet, dans le Finistère,
photographie : février 2014.

 

 

 

 

mardi, 13 mai 2014

Trois souvenirs de Pont-Aven

 

à François.

 

 

 

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L'Aven, le port, à Pont-Aven, dans le Finistère,
photographies : février 2014.

 

 

 

lundi, 12 mai 2014

Trois bateaux

 

 

 

 

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La marée basse à la Pointe de Penmarc'h,
photographie : février 2014.

 

 

 

Moderne Raiponce

 

 

 

 

Il y a tant d'immeubles et tant de gratte-ciel que nous ne savons plus dans quelle tour demeure la princesse qui attend d'être délivrée.

 

 

 

 

08:40 Écrit par Frédéric Tison dans Minuscules | Tags : frédéric tison, minuscule | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

dimanche, 11 mai 2014

La plage d'os

 

 

 

 

 

frédéric tison,photographie,Pointe de Penmarc'h

 

 

À la Pointe de Penmarc'h, la "plage" de coquillages,
photographie : février 2014.

 

 

 

 

À la Pointe de Penmarc'h

 

 

 

 

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À la Pointe de Penmarc'h, le sémaphore,
et la chapelle fortifiée Saint-Pierre (XVIe s., réduite de moitié en 1835),
photographie : février 2014.

 

 

 

samedi, 10 mai 2014

Amers

 

 

  

 

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Près de la Baie d'Audierne, dans le Finistère, à la Pointe de Penmarc'h,
de gauche à droite : sémaphore, chapelle fortifiée Saint-Pierre (XVIe s., réduite de moitié en 1835),
ancien phare (qui sert aujourd'hui d'amer), et phare d'Eckmühl (inauguré en 1897),
photographie : février 2014.

 

 

 

 

Silhouettes

 

 

 

 

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Deux cormorans, Baie d'Audierne, Finistère,
photographie : février 2014.

 

 

 

vendredi, 09 mai 2014

Grève

 

  

 

 

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La Baie d'Audierne, dans le Finistère,
photographie : février 2014.

 

 

 

jeudi, 08 mai 2014

Bibliothèques

 

 

 

J'ai toujours eu la curiosité de détailler les livres de la bibliothèque d'un ami ou d'une connaissance que je visitai ; j'aime les livres montrés, sachant que certains sont cachés, peut-être, dans quelque Enfer délicieux, ou bien serrés dans quelque armoire fermée, à l'instar des livres de la Bibliothèque vaticane qui pour l'essentiel sont conservés dans des niches closes aux regards, à la lumière, à la poussière... Les livres montrés enseignent autant qu'ils masquent, et ils égarent, et c'est aussi dans cette pensée que j'eus naguère l'idée de transcrire tout l'inventaire de la bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427.

 

Mon Lecteur attentif aura constaté qu'il s'agissait de 80 livres. Quoi ? Quatre-vingts livres seulement, quand, aujourd'hui, un lecteur "moyen", qui n'est guère souvent un seigneur, ni même un érudit, en possède, mettons, quelques bonnes centaines, voire deux ou trois milliers, et cela, en raison de la prolifération des actuels livres de poche (lesquels ne sont que des codex "sécularisés", inévitables), nombre tout à fait ordinaire ? Je mime l'étonnement à dessein, naturellement : les livres des XIVe et XVe siècles étaient habituellement des livres coûteux, quand ils n'étaient précieux et rares, et bien sûr ils étaient copiés à la main avant que l'incunable vienne au jour ; ce ne sont pas nos livres ; et d'autre part il est hors de doute que le prince d'Orléans avait d'autres collections de livres, dans d'autres châteaux — mais à peine davantage de volumes à chaque fois, ce qui multiplierait le nombre des livres en sa possession par deux ou trois. La "librairie" de Charles V, qui était une bibliothèque royale (la première de son genre en France) avant que d'être véritablement privée, comptait, vers 1370, environ 1200 ouvrages, tous manuscrits. Deux siècles plus tard, combien de livres manuscrits et imprimés figuraient dans les bibliothèques de Maurice Scève, de Ronsard, de Montaigne ? Trois, quatre cents, tout au plus, peut-être, et encore... Et, franchissons encore un siècle, chez Racine, ou chez Bossuet ? Le double, peut-être. Il faut attendre les quelque 6000 livres de la bibliothèque de Voltaire (laquelle est conservée à Saint-Pétersbourg) pour voir un "particulier" (extraordinairement privilégié, certes) se mesurer aux grands de ce monde et à leurs bibliothèques princières. Au XIXe siècle, sans doute le développement considérable des bibliothèques publiques (inauguré dès la Révolution française) permit-il à un Baudelaire, à un Verlaine, de se constituer une bibliothèque mentale, sans que le transport fréquent, d'une mansarde à quelque autre logis, de centaines de livres, que de tels poètes ne pouvaient guère acquérir d'ailleurs, fût une difficulté. Mallarmé, lui, parle de ses bibliothèques vitrées, où patientent ses livres ; à combien se montaient ces derniers ? Je ne sais. Et lui était un professeur, obligé qu'il était de profession. Je me demande parfois le nombre de livres de la bibliothèque de Pierre Jean Jouve ; sans doute était-il comparable à celui du lecteur "moyen" contemporain que j'évoquais : de l'ordre de quelques milliers, même si j'ai pu lire une fois, je ne sais plus où, que le poète de Matière céleste, à la fin de sa vie, ne s'entourait plus guère, auprès de son bureau, que de ses livres véritablement aimés, Les Fleurs du mal, Mallarmé, Shakespeare ou les mystiques rhénans et espagnols... Et je me rappelle la photographie, qui m'avait frappé, de Georges Dumézil au milieu de ses livres, de ce désordre pléthorique, fertile, insensé ! Et je me la rappelle sachant qu'elle n'est pas représentative, certes ; c'est une belle image, seulement, elle figure à sa façon la bibliothèque particulière d'aujourd'hui.

 

J'aime regarder des immeubles les fenêtres éclairées, le soir, à Paris, lorsque je m'y promène, et j'y vois parfois, indiscrètement (mais l'indiscrétion n'est-elle pas plutôt du côté de ces gens qui ne voilent pas de rideaux opaques leurs fenêtres ?), les étagères des habitants, dont trois rayonnages contiennent le nombre de livres que possédait Charles d'Orléans, à Blois, en 1427. Aujourd'hui, quel serait le nombre de livres d'un écrivain, d'un historien ? Oui, combien de livres possèdent Paul Veyne ou Georges Minois ? Un ami mien, qui est un écrivain âgé, a chez lui ce que j'estime de l'ordre de 5000 livres derrière la vitre de ses belles bibliothèques de bois (mon estimation se fonde, par comparaison, sur la bibliothèque scolaire dont je suis responsable, et dont le fonds documentaire et littéraire se monte à 6000 livres environ, ce qui en fait une très modeste bibliothèque publique, aujourd'hui). Si  je mets à part, tout en les sachant essentielles, les conditions matérielles de tel ou tel, je pense que ce nombre correspond toujours à quelques milliers, et que ce chiffre est peut-être la limite de ce que notre monde "occidental" aura connu pour une collection de livres privée. La "dématérialisation" du livre marque peut-être désormais son seuil.

 

(Mais, et vous, mon cher Lecteur, combien possédez-vous de livres ?)

 

 

 

Fenêtres

 

  

 

 

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 Détail de la chapelle (fermée) Notre-Dame-de-Tronoën (1450-1460) dans le Finistère,
photographie : février 2014.

 

 

 

mercredi, 07 mai 2014

En costume du XVe siècle

 

 

  

 

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Les rois mages, détail du Calvaire de Notre-Dame-de-Tronoën (1450-1460), dans le Finistère,
photographie : février 2014.