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vendredi, 31 décembre 2021

Des noms de rues

 

 

Les noms des rues, dans les villes et les villages, sont des pensées précieuses. Celui de la rue où j'habite, à Paris, n'est pas vilain, mais il est quelconque. J'eusse aimé habiter, pour le rêve, passage de la Main d'Or, rue de la Forge royale, passage du Génie, ou bien rue du Regard.

Et si j'avais eu quelque pouvoir sur les choses, j'aurais créé une rue du Désir.

 

 

 

05:55 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

jeudi, 30 décembre 2021

Les nuages

 

 

 

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Georges Michel (1763-1843), Vue de Paris depuis Meudon,
à l'exposition "Sur le motif. Peindre en plein air, 1780-1870",
à la Fondation Custodia, à Paris VII,

photographie : décembre 2021.

 

 

 

mercredi, 29 décembre 2021

Une lecture par Charles Gonzalès et Frédéric Tison

 

 


 

 

Lors de la remise des Prix Louis-Guillaume du Poème en prose 2020 et 2021,
le mercredi 22 décembre 2021, à l'Hôtel Blémont, Maison de Poésie, Paris IX,
lecture,
par Charles Gonzalès (écrivain, comédien et metteur en scène), que je remercie vivement,
et Frédéric Tison (lauréat du Prix 2021 pour
La Table d'attente).
Vidéo par C. T., que je remercie également.

 

 

 

mardi, 28 décembre 2021

Nuages encore

 

 

 

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Anonyme français du XVIIIe siècle, Nuages traversant une vallée
à l'exposition "Sur le motif. Peindre en plein air, 1780-1870",
à la Fondation Custodia, à Paris VII,

photographie : décembre 2021.

 

 

 

De nouvelles mesures extraordinaires

 

 

J'ai découvert hier soir le Projet de loi adopté par le Conseil des ministres extraordinaire qui s'est tenu le 27 décembre 2021. Je le trouve lacunaire, et peu exigeant. Si le citoyen que je suis avait été consulté, voici les propositions que j'aurais faites :

- Interdiction de porter des masques de couleur rose, à l'exception du rose fuchsia, mais alors seulement de dix heures du matin à une heure de l'après-midi. 

- Possibilité d'ôter son masque uniquement lorsque trois personnes sont réunies (mais si elles se connaissent mal, maintenir un mètre de distance ; deux mètres, si ces personnes ne se connaissent pas).

- Lors des soirées de gala, possibilité d'alterner le masque couvrant la bouche et le nez, avec le loup des bals masqués.

- Création de "sas sanitaires" (que l'on pourra également nommer "enceintes (ou passages) sanitaires") dans les trains. Possibilité d'y déguster son casse-croûte (composé de dinde ou de jambon uniquement (salade acceptée, mais "bio" sans exception ; le chou rouge est également autorisé) et d'y boire de l'eau (uniquement minérale (l'eau gazeuse sera acceptée sur prescription médicale)), mais seulement lorsque le train atteint la vitesse de 150 km/h.

- Dans les bars, interdiction de boire une tasse de café debout au comptoir ; mais uniquement à genoux. Les tasses de thé et les verres de vin ne pourront être consommés que sur le trottoir, à un mètre minimum de distance de la porte d'entrée de l'établissement. S'il pleut, un parapluie par personne sera requis.

- Dans les restaurants, une seule personne par table ; deux personnes, si elles se connaissent et se sont embrassées à l'entrée de l'établissement. Il sera exigé du gérant un Certificat d'embrassade (composé d'une photographie datée, avec des témoins), sous peine d'une amende pouvant aller jusqu'à 5 000 euros.

- Lors des dits "meetings" politiques, en vue de respecter le bon déroulement de la démocratie et des futures élections, passage du nombre de 2 000 personnes autorisées à y assister à celui de 50 000. Leurs masques devront être de couleur verte, sous peine d'une amende pouvant aller jusqu'à 3,5 euros.

- De cinq heures du matin à huit heures du soir, possibilité (mais cela reste à préciser lors d'un prochain Conseil extraordinaire) de regarder le ciel, sauf le mardi soir et le samedi matin.

- À l'Opéra, seuls les masques de couleur auburn seront autorisés (sauf si le spectacle s'achève après minuit).

- Création d'un Guide à destination du Citoyen ignorant et irresponsable.

 

 

 

18:00 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Marginalia | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

Apollon Pythien (Souvenir de Courances)

 

 

 

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Dans le parc du château de Courances,
dans l'Essonne, photographie : août 2020.

 

 

 

Un secret d'en haut

 

 

 

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Hyppolite Moulin (1832-1884), Un Secret d'en haut (1879), détail,
au musée d'Orsay, à Paris VII,
photographie : novembre 2021.

 

 

 

lundi, 27 décembre 2021

Pour une petite anthologie de traductions

 
 
Mon projet est celui-ci : publier sur ce blogue des traductions de mes poèmes dans toutes les langues possibles. Cela formerait une petite anthologie, qui pourrait être lue par des lecteurs non-francophones.

Pour l'instant, j'ai été traduit en italien, en espagnol et en anglais, dont voici la présentation sur mon blogue :
http://leslettresblanches.hautetfort.com/traductions/

Si un visiteur de ce blogue est intéressé, il pourrait traduire un poème issu d'un livre mien qui serait en sa possession, ou bien l'un (ou deux, ou trois, ou l'ensemble !) de ces poèmes déjà publiés en ligne :
http://www.terreaciel.net/Frederic-Tison#.Ybi3Sb3MKM9
ou
 
 
Vous pouvez me contacter ici.
 
 
 
 

19:09 Écrit par Frédéric Tison dans Traductions, Une petite bibliothèque | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

Le temps gris

 

 

 

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Albert Marquet  (1875-1947), La Seine, temps gris, dit aussi
Quais des Grands-Augustins : quais à Paris (vers 1908),

à l'exposition "Signac collectionneur", au musée d'Orsay, à Paris VII,
photographie : novembre 2021.

 

 

 

 

La famille

 

 

 

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Frédéric Bazille (1840-1871), Réunion de famille (vers 1867-1868),
à l'exposition "Signac collectionneur", au musée d'Orsay, à Paris VII,
photographie : novembre 2021.

 

 

 

samedi, 25 décembre 2021

Dans la salle (3)

 

 

 

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Paul Farellier lisant son texte de présentation sur La Table d'attente
lors de la remise des Prix Louis-Guillaume du Poème en prose 2020 et 2021,
le mercredi 22 décembre 2021, à l'Hôtel Blémont, Maison de Poésie, Paris IX.

Photographie par Sylvestre Clancier, qui m'a autorisé à la reproduire ici.

 

 

 

Pour Noël

 

 

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Chez moi, à Paris, photographie : décembre 2021.

 

 

 

00:02 Écrit par Frédéric Tison dans Photographies solitaires | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

vendredi, 24 décembre 2021

L'aréopage

 

 

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 Lors de la remise des Prix Louis-Guillaume du Poème en prose 2020 et 2021,
le mercredi 22 décembre 2021, à l'Hôtel Blémont, Maison de Poésie, Paris IX.
De gauche à droite : Frédéric Tison (lauréat du Prix 2021), Paul Farellier (poète et critique littéraire),
Sylvestre Clancier (poète, écrivain, éditeur, directeur de la Maison de Poésie),
Anne Lorho (lauréate du Prix 2020), Charles Gonzalès (écrivain, comédien et metteur en scène).
Photographie par C. T. 

 

 

 

Un navire à venir

 

 

 

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Frédéric Tison, Un Navire à venir,
encres et pastels sur papier noir, 21 x 29.7 cm, décembre 2021.

 

 

 

 

14:01 Écrit par Frédéric Tison dans Minuscules peintes | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

De Paul Farellier

 

Le mercredi 22 décembre 2021 me fut remis le Prix Louis-Guillaume du Poème en prose 2021 pour mon livre La Table d'attente ; à cette occasion, Paul Farellier écrivit et lut ce texte de présentation qu'il m'a autorisé à reproduire ici. Je lui suis infiniment reconnaissant, pour tout.

 

___________

 

Quand on aborde ce livre pour la première fois, et que, bien évidemment, on ne connaît pas encore la richesse poétique que sa lecture va révéler, on se trouve sur un chemin d’apparence modeste. L’auteur nous y accueille d’abord par un titre d’aspect plutôt « tranquille » – La Table d’attente –. Puis la définition académique qui nous en est donnée, assure elle aussi une sérénité relative :

 

Table d’attente. Plaque, pierre, planche, panneau sur lequel il n’y a encore rien de gravé, de sculpté, de peint. Fig : C’est une table d’attente, ce n’est qu’une table d’attente, se dit d’un jeune homme dont l’esprit n’est pas entièrement formé, mais qui est propre à recevoir toutes les impressions qu’on voudra lui donner.

 

En réalité, dès le premier poème (Je suis ici le chemin dévorant – et cette offrande-là, unique soleil parmi les herbes, entre les pierres, c’est mon ardente éclipse), on découvre très vite que l’on va avoir affaire à des enjeux immenses. Et tout d’abord, le poète se posera la question fondamentale de sa propre existence et de sa présence au monde :

 

J’avais vingt-quatre ans, et je veillais près d’un château. Et je me disais : « Je suis sur une terrasse, à ne toujours pas savoir. Suis-je en ce monde un regard ? Suis-je une pensée ? Suis-je un monde d’os et de sang qui passe en écartant quelques voiles, ne suis-je que cette ombre, cette écume-là, vaine sur les dalles ?

 

Car la table d’attente n’a rien de la mythique page blanche qui, dans la légende littéraire, impatiente si souvent l’inspiration. Elle est le lieu d’une recherche héroïque de soi-même, lieu faste parfois, riche de découvertes revivifiantes, mais aussi lieu pouvant devenir hostile et désertique. Là, sur cet écran de voyance, se nourrit l’invincible mélancolie dont le poète évoquera les ombres multiples, les fera monter sur l’horizon de son histoire.

 

Que sont-elles, ces ombres ? Elles sont lui-même : regardées, rejointes à plusieurs âges de la vie, chacune témoignant d’une étape de la connaissance, d’une étape de la sensibilité, d’une étape aussi vers « l’autre ami », celui de cet autre visage ardemment recherché bien que le poète craigne qu’il « ne se rencontre peut-être pas ». Car ce livre est en quête perpétuelle d’un amour jamais rejoint, alors même que sa présence peut être si forte à travers les évanescences du rêve :

 

Une respiration, un baiser sur mes lèvres : est-ce toi qui viens jusqu’à mon corps troublé ?

Jadis je caressais tes oublis — J’attends le jour où je mettrai tes mains au creux des miennes : fuira-t-il assez cet oiseau qui est toi, loin de mes bras ?

(Il paraît que la haute mer connaîtra son corps épuisé — ses regards, ses saisons, ses années — dont les eaux feront des vents et des chansons.)

Un doigt sur tes lèvres et je viens m’y échouer.

 

Le poète lui-même se tient dans un espace d’ombre dont il dit qu’il lui est infiniment précieux (approfondir ma pénombre est mon entier trésor). Dans cet espace, sa ressouvenance est discontinue : non pas un flot de mémoire, mais un archipel d’étincelles où le passé regarde intensément le visage de l’avenir, et où se remémorer n’est qu’une suite de morts à l’éternel désir, à la beauté toujours mystérieuse, où chaque fois persévère malgré tout un espoir réenchanté.

 

Au terme, certainement provisoire, que constitue la dernière page de ce livre, le poète se trouve enseigné de son mode d’être au monde ; rien ne le fixe, rien ne l’arrime – se mouvoir, devenir, passer, mais tenir le monde par la mémoire et le regard :

 

Je suis ici le rythme et l’élan d’un autre vent, d’un autre chant, d’un autre temps.

Nuages ! Haltes incessantes, je suis ici le mouvant.

Je suis ici l’eau vivante — Mort ! Que je te peigne sur fond d’or ou d’océan… Soirs ! Que je vous baigne dans mes miroirs et mes rouges… Amour ! Que je t’invente…

Je serai là l’image qui manque, la ressouvenance, la pleine fenêtre et l’innombrable passant.

 

La vérité de ce très beau livre ne réside ni dans le caractère introspectif de sa démarche, ni dans le semblant d’autobiographie auquel on aurait grand tort de le réduire. Intemporelle, cette vérité n’a pu naître cependant que de la fluidité du temps et de la présence-absence du poète à chacune des étapes de son âge et dans leur entremêlement. De là dérive, pour ce livre, avec ces mots qui descendent vers nous dans leur tremblement et leur écho, la grâce de ce que Bonnefoy appelait « vérité de parole » et qui est seul garant de vraie poésie.

 

C’est à quoi nous avons été particulièrement sensibles. Il faut ajouter qu’en couronnant ce livre, notre jury s’est sans doute également souvenu qu’il avait à distinguer un ouvrage de poèmes en prose, c’est-à-dire un ouvrage composé d’authentiques poèmes, eux-mêmes écrits dans une véritable prose. La Table d’attente est, à cet égard, tout proche de ce qu’on pourrait appeler « notre idéal » : les quatre-vingt-dix-neuf pièces qui le composent sont indiscutablement d’admirables poèmes ; mais, de surcroît, la prose qui en forme le corps nous est apparue comme l’une des plus éblouissantes qui se puissent rencontrer dans la poésie de langue française d’aujourd’hui, en même temps que l’une des plus musicales. Lire ou écouter ce livre est un rare plaisir de l’esprit.

 

Paul Farellier