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dimanche, 20 janvier 2019

Pages dans la forêt — Aperçus de la poésie française contemporaine

 

 

En guise d'introduction

 

 

« La plupart des gens ont de la poésie une idée si vague que ce vague même de leur idée est pour eux la définition de la poésie. » À ce constat toujours renouvelé de Paul Valéry s'ajoute aujourd'hui le fait (est-il cependant si nouveau ?) que la poésie française de qualité est très peu lue, voire mise sous le boisseau, sinon dans des cercles très étroits qui, d'autre part, sont hélas bien souvent étanches les uns aux autres.

On a trouvé toute sorte de raisons à cette désaffection : l'époque est tout entière dans la vitesse, le morcèlement et l'absence de concentration (tandis que la lecture, la lecture de poèmes en particulier, suppose quelque lenteur), la poésie intimide, la poésie ne s'ouvre pas assez à d'autres expressions propres à l'époque contemporaine (avec, en filigrane, toujours, ce dessein, naïf, de "dépoussiérer" la vieille dame comme on veut ailleurs "dépoussiérer" Bach et tout l'opéra, comme si Homère, Dante et Villon étaient couverts de poussière !), etc. Le diagnostic à mon sens est parfois juste, parfois inexact, certainement trop court, tout regard étant à jamais insuffisamment éloigné de son propre temps.

Je vois une autre raison : le nombre. Il se publie chaque année des centaines de livres ou de plaquettes de poésie, et le lecteur le plus affûté, le plus inlassablement curieux, serait bien en peine de les découvrir tous, encore moins de tous les distinguer ; il erre dans cette bibliothèque mouvante plus périlleusement encore que le prince parmi la forêt des ronces qui encerclent le château de la Belle au bois dormant. Nombre de lecteurs, peut-être moins avertis, se seraient-il vite découragés, et auraient-ils alors rebroussé chemin ? C'est bien possible.

Errant, le lecteur passe sans le savoir à côté de pages magnifiques, de pages curieuses, de pages fécondes (ou simplement de pages intéressantes), lesquelles témoignent d'une vitalité de la poésie de notre temps — Combien de fois nous sommes-nous avisés tardivement d'un livre passé inaperçu, et, comme la plupart de ceux qui sont publiés aujourd'hui, tombé dans l'oubli au terme de quelques semaines ! 

J'aime les florilèges, les anthologies, les revues de poésie, qui sont de merveilleux orpailleurs. Il me semble que chaque lecteur amoureux peut s'ajouter à eux, et verser les quelques pépites qu'il aura décelées ici et là, lesquelles donneront peut-être à d'autres lecteurs le désir de découvrir ce que le fleuve charriait, et que leurs mains, inévitablement trop petites, n'avaient pu tamiser.

Lors je me propose ici de faire découvrir, d'une manière totalement subjective (il s'agira du panorama partiel de mes lectures), quelques écrits de poètes contemporains — et de les faire découvrir sur un blogue, c'est-à-dire sur un support à la fois inéluctable aujourd'hui (ces pages virtuelles permettent une diffusion véritablement nouvelle) et éphémère (ces pages seront noyées, elles se seront totalement abîmées dans trente ans (Nous ne nous méfions pas assez du numérique en lui confiant notre mémoire.)). J'ai croisé personnellement certains de ces poètes dans le monde, je les rencontre encore et quelques-uns sont mes amis ; d'autres, bien plus nombreux bien sûr (et certains sont morts), ne me sont connus que par leurs livres ; il va de soi que mes choix ne sont pas dictés par ces hasards, mais seulement par le désir d'un partage — celui de la beauté, celui de la curiosité, celui de « l'enfant d'une nuit d'Idumée ».

 

 

F L O R I L È G E

 

 

 

 

12:38 Écrit par Frédéric Tison dans Pages dans la forêt | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

Le masque et la beauté

 

 

 

 

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Lorenzo Lippi (1606-1665), Allégorie de la Simulation (vers 1650),
au musée des beaux-arts d'Angers, en Maine-et-Loire, en Anjou,

photographie : avril 2018.

 

 

 

 

Pages dans la forêt — Aperçus de la poésie française contemporaine

 

 

Pages dans la forêt — Aperçus de la poésie française contemporaine

En guise d'introduction

 

 

Isabelle Lévesque

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La douleur étonnée facilite les rondes
que nous dansions
(autrefois).

Il faut
composer
les vers, les ballades un pantoum oublié,
réinventé sans cesse dans ta voix
où défaillent les ombres.

Nous avons les nuits
(mille moins une)
pour
désapprendre,
vivre un sol absent.

 
 
 
Isabelle Lévesque, « Ici, aux Andelys »,
in Isabelle Lévesque et Pierre Dhainaut, La Grande Année,
éditions L'Herbe qui tremble, 2018, p. 101.
 
 
 
 
 
 

samedi, 19 janvier 2019

La robe bleue brodée de lys d'or

 

 

 

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François de Troy (1645-1730), Portrait de Marie-Thérèse d'Autriche,
reine de France (vers 1670-1680),
au musée des beaux-arts d'Angers, en Maine-et-Loire, en Anjou,

photographie : avril 2018.

 

 

 

 

Le roi d'environ vingt ans

 

 

 

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Nicolas Mignard (1606-1668), Portrait de Louis XIV
avec les insignes royaux (vers 1660),
au musée des beaux-arts d'Angers, en Maine-et-Loire, en Anjou,

photographie : avril 2018.

 

 

 

 

vendredi, 18 janvier 2019

La surprise

 

 

 

Aujourd'hui, ce n'est pas la grossièreté qui surprend, mais la politesse.

 

 

 

 

18:55 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Minuscules | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

« Château transparent » : un livre d'artiste

 

 

Une parution

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Château transparent - Frédéric Tison - Damien Brohon.jpg

 

Château transparent

poèmes de Frédéric Tison

dessins de Damien Brohon

2018

(Livre d'artiste, 26 pages.)

Prix : 10 euros.

 

Pour vous procurer ce livre, veuillez m'envoyer un message ici.

 

 

 

 

 

Autoportrait du Maître

 

 

 

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Jacob Jordaens (1593-1678), Autoportrait (vers 1650),
au musée des beaux-arts d'Angers, en Maine-et-Loire, en Anjou,

photographie : avril 2018.

 

 

 

 

 

jeudi, 17 janvier 2019

Les Hommes sans Épaules n° 47, mars 2019

 

 

 

Parution, annoncée pour le 18 mars 2019, du numéro 47
de la revue Les Hommes sans Épaules.

 

Sommaire sous réserve en ligne.

 

 

 

17:27 Écrit par Frédéric Tison dans Revues, Une petite bibliothèque | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

Silène ivre

 

 

 

 

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Pierre Paul Rubens (1577-1640) ou entourage du peintre,
Silène ivre (milieu du XVIIe s.),
au musée des beaux-arts d'Angers, en Maine-et-Loire, en Anjou,

photographie : avril 2018.

 

Silène dans Les Lettres blanches.

 

 

 

mercredi, 16 janvier 2019

Descente de croix

 

 

 

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Colijn de Soter (1455-1540), La Descente de croix (début du XVIe s.),
au musée des beaux-arts d'Angers, en Maine-et-Loire, en Anjou,

photographie : avril 2018.

 

 

 

 

 

Le roi d'environ quinze ans

 

 

 

 

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Atelier de François Clouet (1522-1572),
Portrait de Charles IX, roi de France, enfant, âgé de quinze ans environ (vers 1565)
au musée des beaux-arts d'Angers, en Maine-et-Loire, en Anjou,

photographie : avril 2018.

 

 

 

 

 

La Dame de Beauté, peut-être

 

 

 

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Anonyme français du début du XVIe d'après un original perdu du XVe s.,
Portrait présumé d'Agnès Sorel,
au musée des beaux-arts d'Angers, en Maine-et-Loire, en Anjou,

photographie : avril 2018.

 

 

 

 

mardi, 15 janvier 2019

Les livres voyageurs

 

 

 

 

Je n'aime au fond que les livres que j'ai plaisir à apporter en voyage. Des centaines de livres qui gisent sédentaires sur les rayonnages de ma bibliothèque personnelle, peu se distinguent ainsi que des ouvrages pouvant voyager. Je pourrais les compter : ils sont trente, peut-être quarante, peut-être cent.

Un livre de valise (un livre de train, un livre de voiture, un livre d'hôtel, de banc public ou de terrasse de café) est comme cet ami en compagnie duquel tout séjour sait être enchanteur, et grâce auquel toute ville offre ses plus belles couleurs, toute rue son plus beau soleil ou ses plus tendres et profondes brumes, tout palais ses plus hautes fenêtres, toute route sa splendeur. Il se doit d'être bienveillant, intelligent, sagace, point trop impérieux, exigeant cependant ; riche et discret ; élégant et simple ; partial, passionné, mais inquiet ; à la fois complet (de ceux qui "font le tour" des choses, qui n'en ignorent aucune ou plutôt qui donnent cette sensation de les savoir toutes) et inachevé ; rêveur et précis...

Ce peut être, toujours, un livre de poésie ; souvent, un livre de contes ou de nouvelles ; quelquefois, un livre d'aphorismes ; moins souvent, un livre d'histoire, un essai sur un sujet bizarre ; plus rarement, un roman.

À Angers, j'apportai Diadème, de Pierre Jean Jouve ; L'Homme approximatif, de Tristan Tzara ; Rodolphe II de Habsbourg (1552-1612) (« Il n'aima que l'extraordinaire et le miraculeux »), de Philippe Erlanger ; les Chroniques d'art d'Apollinaire ; et bien sûr, pour le feuilleter encore, le Livre du Cœur d'Amour épris, du bon roi René, dans une édition de poche illustrée, au sein d'un cahier central, par quelques-unes des plus délicates enluminures tirées des anciens manuscrits de l’œuvre.

 

(J'ai toujours eu le désir d'écrire un livre qui voyagerait dans d'autres mains que les miennes.)

 

 

 

 

Les jardins intérieurs

 

 

 

 

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Dans la cour intérieure du château d'Angers, le châtelet (vers 1450)
et la chapelle Saint-Laud (XIIe-XIIIe s.)
en Maine-et-Loire, en Anjou,

photographie : avril 2018.