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lundi, 13 janvier 2014

L'enchantement

 

 

 

 

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François Clouet (d'après ?) (vers 1505/1510-1572), Diane au bain,
Musée des beaux-arts de Tours, photographie : novembre 2013.

 

 

 

 

dimanche, 12 janvier 2014

Ponctuation

 

 

 

 

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Jardins de Diane de Poitiers, au château de Chenonceau,
photographie : novembre 2013.

 

 

 

La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (4)

 


Introduction.

 

 

 

 

« 8. Les trois Pélerinages de vie humaine, de Jhesu Crist et de l'ame, en françois, lettre courant, couvert de vieux cuir marqueté. »

   

Ces trois Pèlerinages (Le Pèlerinage de la vie humaine (1330-1331), Le Pèlerinage de l'Âme (1355-1358) et Le Pèlerinage de Jésus Christ (1358)) sont l'œuvre du poète et moine cistercien Guillaume de Digulleville (1295-après 1358). Cette trilogie est ici réunie en un seul livre. S'inspirant du Roman de la Rose, Guillaume de Digulleville développe de façon allégorique le thème de l'homme voyageur (homo viator), sur le chemin des vices et des vertus, entre tentations et séductions. Il dira avoir eu la vision de la Jérusalem céleste et de ceux qui y pénètrent. 

  

 

« 9.  Les Decretalles, en françois, lettre de forme, couvertes de veloux noir, à fermoers semblans d'argent dorés, esmailliés aux armes de monseigneur d'Orléans. »

  

Ces Décrétales sont un corpus de textes de droit canonique publiés en 1234  par le pape Grégoire IX (1145-1241, cent-soixante-dix-huitième pape en 1227).

Selon toute probabilité, il s'agit du manuscrit 7053 conservé aujourd'hui à la Bibliothèque nationale de France. 

  

 

« 10. La Somme le Roi, en françois, en lettre de forme, historiée au commencement des vices, couverte de veloux noir, à deux fermoers de cuivre, en la fin du quel est la vie saint Denis. »

  

Cet ouvrage, publié en 1279, est également intitulé Livre (ou Somme) des commandements de Dieu, ou Livre royal de vices et de vertus, ou encore Le Miroir du monde. Son auteur est frère Laurent du Bois, le confesseur dominicain de Philippe le Hardi (Philippe III de France, fils de Saint Louis et père de Philippe le Bel, roi de France de 1270 à 1285 (à ne pas confondre avec le fastueux Philippe le Hardi, le duc Philippe II de Bourgogne (1342-1404)...)). Beaucoup de laïcs, du XIIIe au XVe siècles, en usaient comme d'un manuel d'instruction religieuse et morale.

 

Il n’est pas possible (à mes yeux !) d’identifier la version des nombreuses Vies de saint Denis, l’un des saints les plus importants du Royaume de France, qui est reproduite à la fin de ce livre.



(à suivre.)

 

 

 

samedi, 11 janvier 2014

Regard du dernier visiteur d'un musée des beaux-arts (« On ferme ! »)

 

 

 

 

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Le musée des beaux-arts de Tours, ancien archevêché (XVIIe-XVIIIe s.), & son jardin,
 peu après six heures du soir,
photographie : novembre 2013.



 

Mercure

 

 

 

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Jean Restout (1732-1797), détail de Philémon et Baucis donnant l'hospitalité à Mercure (1769),
Musée des beaux-arts de Tours, photographie : novembre 2013.

 

 

 

vendredi, 10 janvier 2014

La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (3)



Introduction.



« 5. Le second volume de la Bible en françois, historiée, à lettre de forme, tout neuf, couvert de veloux noir, à deux fermoers semblans d'argent dorés, esmailliés aux armes de monseigneur d'Orléans. »


« 6. Le Livre de la naissance de toutes choses, en françois, lettre de forme, par l'inventoire baillié ainsi nommé [nommé ainsi dans l'inventaire présenté ici], et par la table d'icellui livre assavoir au comencement nommé : Le Livre du Trésorcouvert de veloux noir, à deux fermoers semblans d'argent dorés, esmailliés aux armes de monseigneur d'Orléans. »


« 7. Ung Livre de la naissance de toutes choses, avec les vices, escript en françois, couvert de veloux noir, en aucunes places historié. »


Le sixième et le septième livres de l'inventaire sont deux exemplaires de l'encyclopédie du maître et de l'ami de Dante,  Brunetto Latini (vers 1220-1294), Li Livres dou Tresor, écrite en picard et tentant de recenser l'ensemble des savoirs de son temps. L'érudit y expose également la théorie politique de la République de Florence. Le Livre de la naissance de toutes choses, et la Nature de vices et de vertus est le titre donné, avec des variantes selon les éditions, à la traduction française du Livre du Trésor.


(à suivre.)



 

Un regard

 

 

 

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Claude Monet, Un bras de Seine près de Vétheuil (1878),
Musée des beaux-arts de Tours, photographie : novembre 2013.

 

 

 

 

jeudi, 09 janvier 2014

L'inachevé

 

 

 

 

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Jules Desbois (1851-1935), Torse de Sisyphe (plâtre, 1908),
Musée des beaux-arts de Tours, photographie : novembre 2013.

 

 

 

 

Vers 1370, peut-être

 

 

 

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Niccolò di Tommaso ? (documenté à Pistoia et à Florence de 1346 environ à 1376),
Joseph d'Arimathie, détail, tempéra sur bois de peuplier,
Musée des beaux-arts de Tours, photographie : novembre 2013.

 

 

 

 

mercredi, 08 janvier 2014

La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (2)


Introduction.

 

 

« 3. Une Légende dorée en latin et lettre de forme, neufve, couverte de veloux noir, non historiée, sans fermoers. »


Que l'ouvrage (1261-1266) de Jacques de Voragine soit le troisième ouvrage recensé après la Bible et Les Métamorphoses semble naturel : le livre, une collection de Vies de saints, est une mine d'anecdotes amusantes, terrifiantes ou déconcertantes, et son caractère à nos yeux souvent extravagant ne doit pas faire oublier qu'il fut l'un des livres les plus lus de son temps. Moins d'un siècle seulement après sa composition, il était traduit en français par Jean de Vignay, et il fut, en 1476, à Lyon, le premier livre imprimé en langue française. Il suffit parfois, pour comprendre l'iconographie d'une cathédrale ou les motifs religieux d'un peintre flamand ou italien des XIVe et XVe siècles, de se munir de la Légende dorée. (Je signale à mon Lecteur que l'édition de la Bibliothèque de la Pléiade est excellemment faite, je pense notamment à son index très pratique.)

On remarquera que le mot désignant les fermoirs du livre est, dans le même texte, à deux lignes d'intervalle, écrit avec deux orthographes différentes : fermaulx et fermoers.

 

« 4. Unes Histoires scolastiques, en françois, déclarans [expliquant, élucidant] les histoires de la Bible, depuis le comencement du monde jusques à l'ascension de Nostre Seigneur, escriptes en françois, toutes neufves, à lettre bastarde, historiées et dorées en plusieurs lieux, couverte de veloux noir, à deux fermoers dorés, esmailliés aux armes de monseigneur d'Orléans. »


Le Roux de Lincy écrit que « les lettres bastardes constituaient un genre d'écriture fort usité au quatorzième et quinzième siècles, et qui tenait à la fois du caractère de forme et de la cursive ».

 

Il s'agit de l'Histoire scolastique de Pierre Comestor ou Pierre-le-Mangeur dit aussi Manducator (1100 ? - 1179 ?), chancelier de l'église de Paris. Jean Trithème nous apprend qu'il était nommé ainsi non parce qu'il était particulièrement gourmand, mais parce qu'il dévorait les livres. Son Histoire scolastique, destinée à un public scolaire, est un abrégé de l'Ancien et du Nouveau Testament, dont il comble les vides historiques par des citations de Flavius Josèphe et d'autres auteurs profanes. Guyars des Moulins, doyen de l'église de Saint-Pierre d'Aire en Artois, la traduisit en français en 1297.

 

 

(à suivre.)

 

 

 

mardi, 07 janvier 2014

L'arbre tourmenté

 

 

 

 

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Attribué à Pieter Molijn (1595-1661), Paysage avec figures,
Musée des beaux-arts de Tours, photographie : novembre 2013.

 

 

 

 

La maison semi-imaginaire


à François.



 

 

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Alexandre Millin du Perreux (1764-1843), La maison dite d'Agnès Sorel à Beaulieu-lès-Loches (1829), 
Musée des beaux-arts de Tours, photographie : novembre 2013.

 

 

 

 

 

lundi, 06 janvier 2014

La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427

 

 

J'eus naguère l'idée d'éditer, sous la forme d'un petit livre, les Onze Ballades du Puy de Blois, le fameux concours de poésie que proposa aux poètes de sa cour, vers 1457-1460, Charles d'Orléans sur le thème « Je meurs de soif auprès de la fontaine ». Afin de déceler quelque source livresque de ces poèmes, je m'étais notamment plongé dans l'inventaire de la « Librairie » de Charles d'Orléans, d'après un ouvrage tout à fait passionnant publié en 1843, chez les imprimeurs de l'Institut Firmin Didot Frères, à Paris, par Antoine Le Roux de Lincy (1806-1869), bibliographe à la Bibliothèque de l'Arsenal et secrétaire de la Société des Bibliophiles français, et intitulé La Bibliothèque de Charles d'Orléans à son château de Blois, en 1427, publiée pour la première fois d'après l'inventaire original

 

Lorsque les Anglais, en 1427, menacèrent le pays de Loire et, en particulier, la ville de Blois, son château, les livres de sa bibliothèque, les meubles et les objets d'art qui y étaient rassemblés, Charles d'Orléans, qui était alors prisonnier en Angleterre, ordonna à son premier chambellan, le seigneur de Mortemart, à « messire Jehan de Rochechouart, chevalier », et à son secrétaire et conseiller Pierre Sauvaige, de procéder au déménagement de ces objets à Saumur, en Anjou, où ils seraient mis à l'abri. C'est à cette occasion que cet inventaire fut réalisé, par Maître Jehan de Tuilières, « licencié en lois, et lieutenant de monsieur le gouverneur de Blois ».


Beaucoup de ces livres avaient été légués, comme c'était l'usage, à Charles d'Orléans par son père, le duc Louis d'Orléans, qui, pour certains d'entre eux, les avait fait composer à ses frais. Dès lors nous ne savons pas si Charles d'Orléans a réellement lu l'ensemble de ces livres, ni s'il les a relus, ou seulement vite feuilletés. Mais une bibliothèque en dit à la fois long et peu sur son propriétaire. Celle-ci, qui est d'un prince du XVe siècle, et d'un poète, est une trace de sa mémoire aussi bien que sa mémoire possible. En Angleterre, Charles d'Orléans avait sans nul doute parcouru des ouvrages dont le titre restera à jamais inconnu : n'est-ce pas encore ce que nous voile toute bibliothèque privée, laquelle ne reflète qu'en partie les lectures de son possesseur ? Le goût du détenteur peut également transparaître à travers une liste d'œuvres, naturellement ; mais comment savoir précisément lesquels de ces livres ont été particulièrement aimés ?

*


Je propose de livrer ici l'intégralité de cet inventaire, qui référence exactement 80 livres, la plupart très précieux ; mais je le ferai sous la forme de fragments, de petits billets qui présenteront un, deux ou trois ouvrages à la fois. Je respecterai l'ordre dans lequel Jehan de Tuilières, dans son petit cahier de six feuillets, nous en a laissé le souvenir ; je conserverai également l'orthographe de l'original, d'après la transcription effectuée par Antoine Le Roux de Lincy, auquel j'emprunterai parfois quelques annotations à propos de chacun des livres, en ce qui concerne leur description formelle.

*


La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427




« 1. Une Bible translatée en françois, neufve, historiée, à lettre de forme et à grans lettres et nombres     d'or. »

Ce premier livre est-il encore dans les collections de la Bibliothèque nationale de France ? La description est un peu vague, si l'on songe à la profusion de ce type d'ouvrage, alors.


La  « lettre de forme », autrement appelée "textura", était une écriture gothique, en lettre minuscule et en gros caractères, habituellement utilisée pour les Bibles. Cette Bible était enluminée, ornée de miniatures (historiée) et somptueusement décorée d'initiales (grans lettres) et de chiffres peints à l'or (nombres d'or).

On sait que Louis d'Orléans, à la fin du XIVe siècle, avait commandé des traductions françaises de la Bible. "Neuf" signifie plus particulièrement "récent" : un livre de 1395 pouvait-il être considéré comme "nouveau" en 1427 ? C'est que, nous autres modernes, nous sommes trop habitués à l'obsolescence d'une année, voire d'une semaine.



« 2. Ung Ovide Metamorphoseos, en françois et lettres courant, couvert de veloux noir ; et le dit livre tout neuf à deux fermaulx semblans d'argens dorés, esmailliés aux armes de monseigneur d'Orléans. »


Ce livre était composé en écriture cursive (lettres courant). Les riches « fermaulx » sont les fermoirs du livre, dont le transcripteur nous apprend qu'ils avaient été fabriqués par l'orfèvre Josset d'Esture, à Paris.


En 1843, la Bibliothèque royale possédait deux exemplaires de L'Ovide moralisé (daté du début du XIVe siècle,  « traduction moralisée » des Métamorphoses d'Ovide dans un ouvrage alors fautivement attribué au compositeur et évêque de Meaux Philippe de Vitry (1291-1361)), et Le Roux de Lincy pense qu'il s'agit de l'un d'eux.

Cet ouvrage fut très lu : c'est à travers cet Ovide-là qu'œuvrèrent alors peintres et poètes renaissants, et c'est pour cela qu'ils ne nous semblent pas toujours avoir lu le même livre que celui que nous lisons aujourd'hui...


(à suivre.)



Nuée

 

 

 

 

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Andrea Mantegna (1430/31-1506), détail du Christ au jardin des Oliviers (1459),
Musée des beaux-arts de Tours, photographie : novembre 2013.

 

 

 

dimanche, 05 janvier 2014

Le poète oublié

 

 

 

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François-André Vincent (1746-1816), Portrait du poète Antoine-Vincent Arnault (1801),
Musée des beaux-arts de Tours, exposition "François-André Vincent", photographie : novembre 2013.