Une rencontre à la librairie Livressence

 

 

 

 

 

Une rencontre à la librairie Livressence

 

 

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Des fruits

 

 

Selon moi, manger des fruits consiste à manger de la beauté sans trahir celle-ci. Les fruits sont toujours beaux, avec les fleurs. Je ne mange pas de fleurs, et j'aimerais ne me nourrir que d'elles. Et inlassablement je cherche la beauté qui manque. Demeurent les fruits.

 

 

 

Sur la plage en 1985

 

 

 

 

L'auteur (vers 1985), à Biarritz,
sur la plage cuivrée.

Photographie de G. T.

 

 

 

Avec un doudou

 

 

 

L'auteur (15 avril 1979), à Arcueil, 
demeure de mes grands-parents paternels,
dans le jardin de leur maison de maitre,
en Île-de-France.

Photographie de G. T.

 

 

De l'accord

 

 

Je fus, un jour, malade ; je dus m'accompagner, pour marcher, d'une hideuse canne bleue. Lors de la récente pandémie, je dus porter un masque ; la plupart étaient d'un bleu affreux. (Même le ciel était insulté.)

"Non, Frédéric !" me dis-je.

J'achetai, dès lors, une belle canne noire dont le pommeau était recouvert d'argent. Je cherchai des masques noirs, des masques de couleur beige, assortis aux vêtements que je portais pour sortir dans la rue. 

Il était hors de question que je portasse des accessoires qui n'allaient pas avec la couleur des vêtements que je choisissais selon les jours.

Surtout : le monde est beau, le ciel, les oiseaux, les arbres, les fleurs, la terre, les nuages, la brume, tous les corps. Le paraître est la politesse que nous devons à l'être.

 

 

 

 

De l'autoportrait

 

 

 

Autoportrait, vers 2016.

 

 

Il ne faut pas croire sottement que tous les autoportraits relèvent du narcissisme selon la psychanalyse (et elle seule) ; d'ailleurs, nombre sont ceux qui n'ont jamais lu véritablement la légende de Narcisse, selon Hygin ou Ovide, notamment. Il s'agit certes, souvent, de se mirer dans un simple miroir ; mais il n'est pas question de se complaire, ni de s'admirer ridiculement, ni de tourner autour d'un centre qui serait soi. Il s'agit de s'interroger sur l'image, et de se regarder dans le temps pour s'apercevoir d'une histoire. Il s'agit de la vie, de la mort, de la suspension, et des galaxies éloignées qui se rejoignent inéluctablement — peut-être avec l'amour.

 

 

 

Souvenir de Maintenon (2008)

 

 

 

 

 

Le château de Maintenon (XVIIe s.), en Eure-et-Loir,
photographie : novembre 2008.

 

 

 

 

De la fenêtre

 

 

 

 

 

Au musée Eugène Delacroix, au premier étage,
vue sur l'atelier et le jardin,
au 6, rue de Furstemberg,
à Paris VI, photographie : janvier 2023.

 

 

 

 

Juxtaposition

 

 

 

 

 

Eugène Delacroix (1798-1863), Étude d'après un des Caprices de Goya, 
deux plats de reliures médiévales et une veste orientale (vers 1825),
au musée Eugène Delacroix,
à Paris VI, photographie : janvier 2023.

 

 

 

 

Autoportrait vieillissant

 

 

 

 

Janvier 2023.

 

(Le miroir est l'éternel doux ou lent naufrage, ou le navire avec quelque neuve boussole.)

 

 

 

 

Du triangle et des scintillements

 

 

 

Lorsque j'écoute la « Valse des flocons de neige » de Tchaïkovski, un morceau que j'aime tendrement, je m'aperçois parfois que je ne perçois pas assez le son du triangle, lequel reflète les scintillements discrets de la vie.

 

 

 

Deux phrases notées

 

 

Dans un ancien carnet mien, datant de 2011, que j'épluche en ce moment avant de le jeter, je retrouve ces deux phrases extraites de livres, phrases que j'avais notées sans mentionner alors leurs auteurs (J'étais moins méthodique qu'aujourd'hui, et j'ai complètement oublié où j'ai bien pu trouver ces mots) :

 

« Est égoïste celui qui ne pense pas à moi. » 

« Tout dieu dit : "Je déçois". » 

 

Je les retranscris ici pour m'en ressouvenir.

 

 

 

Dans le petit jardin

 

 

 

 

 

Jardin et atelier d'Eugène Delacroix,
au 6, rue de Furstemberg,
à Paris VI, photographie : janvier 2023.

 

 

 

 

F.

 

 

Que la cogi de mi huerto
toma niño esta naranja
no la partas con cuchillo
que mi corazón va dentro