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mercredi, 24 novembre 2021

De la laideur

 

 

J'ai lu qu'une association, nommée Paysages de France, désignait chaque année les "villes les plus moches de France" en décernant des "Prix de la France moche" — déjà, le seul usage de l'adjectif moche, qui est laid, en l'occurrence, m'avait semblé suspect, quant à la qualité de ce classement. L'objectif de cette association est certes louable : il s'agit dans son esprit de pointer, notamment, la hideur des innombrables panneaux didactiques, affiches publicitaires et autres bannières signalétiques qui défigurent nos villes (et nos campagnes et nos châteaux), ce à quoi je souscris entièrement.  Mais je découvris que Le Havre était, dans la liste dressée, la quatrième ville la plus "moche", donc, de France. L'association décrétait qu'il en était ainsi. Or, je me suis rendu au Havre récemment. Non seulement la ville n'est pas laide, mais elle est belle : d'une part, je n'y ai pas vu ces abusives affiches que décriait l'association (s'il était question des seuls panneaux publicitaires greffés, sous verre, sur les parois des abribus, Paris serait vraiment la ville la plus laide qui fût !) ; d'autre part, voici de longues avenues, spacieuses, propres, ponctuées de beaux immeubles, et non seulement ceux qui furent épargnés par les bombardements allemands ; pour ma part, je trouve que la solution architecturale qu'imagina Auguste Perret après la guerre, avec l'élégance de ses bâtiments rectilignes et sobres, est une réussite admirable. Le Havre est, comme j'aime à le dire, une ville bien rangée. Cela dit, j'aime aussi les villes en désordre, qui ont leur propre beauté. Cela dit également, je n'aurais peut-être pas dû écrire ce billet, car Le Havre, avec cette mauvaise réputation, ne souffre pas du tourisme de masse comme Honfleur ou Étretat, par exemple, si bien que le voyageur s'y promène en toute quiétude, loin de l'horrible foule, de la fureur bruyante et de tout ce qui est étroit. (Chut ! Laissons Le Havre en paix, ne signalons rien !)

Mais, non, Le Havre n'est pas une ville laide, et encore moins "moche". Le Havre est une ville précieuse, si bien que le dieu des portes peut l'ajouter à sa liste enchanteresse.

 

 

 

Le port de plaisance

 

 

 

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Au Havre, photographie : novembre 2021.

 

 

 

 

En italien

 

 

Non basta il tuo ardore : bisogna che il giorno ti sogni.

Impari dalla nuvola la lezione bianca e leggera, la lira trasparente che suona da sola ; le soste e la fretta ; la dispersione.

Anche nella città ci sono questi urti, questi sospiri — improvvisi silenzi, sirene audaci —, tanti astri che derivano.

 

Frédéric Tison, Nuages rois,
éd. Librairie-Galerie Racine, collection Les Hommes sans Épaules, 2021,
« Ciels II », poème XVIII. Traduction de Claire Boitel.

 

 

 

17:29 Écrit par Frédéric Tison dans Traductions, Une petite bibliothèque | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook |

En italien

 

 

Una regina sfugge in questi luoghi.

Aveva lasciato questo paesaggio ; le sue lacrime erano cadute come offerte.

Qui giace il suo viso, che si rivela senza parlare, come la neve sui tetti.

 

Frédéric Tison, Nuages rois,
éd. Librairie-Galerie Racine, collection Les Hommes sans Épaules, 2021,
« Ciels I », poème XIX. Traduction de Claire Boitel.

 

 

 

17:28 Écrit par Frédéric Tison dans Traductions, Une petite bibliothèque | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

La jeune fille de la cour du roi de Navarre

 

 

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École française du XVIIe siècle, Portrait d'une jeune fille de la cour du roi de Navarre,
au musée d'art moderne André-Malraux, au Havre, photographie : novembre 2021.

 

 

 

 

mardi, 23 novembre 2021

Du vent

 

 

Le vent violent fut bienfaisant à Paris, aujourd'hui, qui m'apporta le son des cloches d'une église située  non loin de chez moi, mais trop loin pour que je puisse d'ordinaire les entendre (Il s'agit des cloches de l'église Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts, à Paris XII), et que ma vie ne m'a pas permis de côtoyer, faute de pouvoir exister en un endroit privilégié. Pauvreté et triomphe mêlés en cet instant, grâce au vent.

 

 

 

De l'extraordinaire

 

 

 

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Eugène Boudin (1824-1898), Étude d'un ciel sur le bassin d'un port (vers 1888-1895),
au musée d'art moderne André-Malraux, au Havre, photographie : novembre 2021.

 

 

 

 

dimanche, 21 novembre 2021

Et parfois je ne sais plus que dire

 

 

 

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Frédéric Tison, Et parfois je ne sais plus que dire,
encres et pastels sur papier grain nuage, 24 x 30 cm, novembre 2021.

 

 

 

16:21 Écrit par Frédéric Tison dans Minuscules peintes | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

Les bateaux

 

 

 

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Johan Barthold Jongkind (1819-1891), L'Escaut à Anvers (1866),
au musée d'art moderne André-Malraux, au Havre, photographie : novembre 2021.

 

 

 

 

Rue des Galions

 

 

 

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Rue des Galions, au Havre, photographie : novembre 2021.

 

 

 

« Peindre hors du monde »

 

 

 

Je recommande vivement la visite de la belle exposition « Peindre hors du monde. Moines et Lettrés des dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1644-1912) », au musée Cernuschi, à Paris VIII. Les photographies n'y sont pas autorisées, aussi bien toutes ces magnifiques peintures et ces poèmes délicatement calligraphiés demeureront sous mon seul crâne, et non inscrits sur un écran de cristaux liquides.

 

 

 

10:03 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Musée d'un regard | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

Les blancs du ciel

 

 

 

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Eugène Boudin (1824-1898), Le Croisic (1898),
au musée d'art moderne André-Malraux, au Havre, photographie : novembre 2021.

 

 

 

 

samedi, 20 novembre 2021

Il était une fois

 

 

Je me souviens, alors que j'avais travaillé durement pour obtenir un CAPES, je fus envoyé dans une banlieue sinistre. J'étais sincère : je pensais que j'allais transmettre quelque chose. J'aimais lire et faire lire des contes et des poèmes, faire découvrir et prêter des livres. Mais non : je fus avant tout un policier, qui devait faire régner l'ordre ; un jour, je reçus même une chaise lancée dans mon dos ; on aurait dû, à l'IUFM, me donner des cours d'auto-défense. J'attendis huit ans pour quitter cette médiocrité, cette violence. Je fus muté à Paris. Mais là encore, la situation fut triste. J'étais encore, non pas le bibliothécaire, mais le flic du "Centre de Documentation et d'Information". J'ai certes rencontré des élèves aimables et curieux, mais tout a toujours été submergé par le bruit, la fureur et la surprise malfaisante. La bibliothèque que je gère est calme ; mais c'est au prix d'un qui vive permanent, épuisant, lassant. Je ne travaille pas : je veille, je surveille, je suis comme un serpent à sonnettes. Me concentrer deux minutes d'affilée est impossible, et cela, sept heures durant. J'ai tenté d'en parler à quelques proches, qui m'ont ri au nez et m'ont dit que j'étais chanceux. Or, je ne suis certes pas pauvre, mais je ne suis pas riche, et j'ai été maltraité. Je ne sais rien faire d'autre que ce travail : mes diplômes ne sont pas reçus ailleurs, hélas, et je ne suis pas un politicien ni un scientifique. Je voulais seulement, ce qui m'a été refusé, dire et lire tranquillement à des enfants la phrase superbe des contes : « Il était une fois ».

 

 

 

 

05:42 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

Quai de la Seine

 

 

 

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Albert Marquet (1875-1947), Quai de la Seine à Paris (vers 1905-1906),
au musée d'art moderne André-Malraux, au Havre, photographie : novembre 2021.

 

 

 

 

vendredi, 19 novembre 2021

De la mémoire

 

 

Je m'attache, lorsque j'écris, à découvrir ce dont se souvient la poésie.