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samedi, 17 janvier 2015

La Librairie de Jean, duc de Berry, au château de Mehun-sur-Yèvre, en 1416 (36)

 

 

 

Introduction.

 

Sciences & Arts (suite)

 

Astrologie & magie

 

 

« 79. Un petit livre d'astrologie en latin, ouquel [sur lequel] sont les quatre élémens et les douze signes figurés et les planettes ; où il a escript au commencement du second fueillet : Nomen itaque ; couvert de cuir vermeil empraint à deux fermoers de cuivre ; lequel livre l'abbé de Bruges donna à Monseigneur à Paris le vije jour de juin l’an dessut dit mil cccc et trois [7 juin 1403]._100 s. »

 

Charles V, qui fonda à Paris un collège d’astrologues, ne fit qu'entériner le fait que l'astrologie était pratiquée à la cour royale et parmi les puissants du monde d'alors depuis le bas Moyen Âge, malgré les condamnations officielles de l'Église (ce qui n'empêcha pas nombre de papes de s'y adonner).

 

« 80. Un livre en françois des sept planettes, autrement magique, historié en plusieurs lieux, et au commencement un couronnement de Dieu et Nostre Dame d'enlumineure ; couvert de cuir empraint à quatre fermoers d'argent doré esmailliés aux armes de Monseigneur._50 liv. »

 

« 81. Deux gros livres de magique escripts en espagnol, l'un couvert de pel [peau] rouge et l'autre d'une blanche pel sans ais, lesquels M. Arnoul Belin [premier trésorier de la Sainte-Chapelle de Bourges, qui sera Maître clerc de la Chambre des comptes sous Charles VII] a eu comme l’an dit._ [pas d’estimation mentionnée].»

 

Le mot magique, en moyen français, est un adjectif et un substantif féminin (signifiant, bien sûr, "magie").

La plupart des puissants et des érudits de l'époque de Jean de Berry s'intéressaient de près à la magie, entendue comme une philosophie occulte, un ésotérisme : les manuscrits du duc devaient, sans doute, détailler des figures et des formulations magiques, les noms d'anges ou d'esprits à invoquer pour obtenir ce que l'on désire.

 

 

(à suivre.)

 

 

vendredi, 16 janvier 2015

Petit jardin

 

 

 

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Cour intérieure du Palais des Évêques de Bourg-Saint-Andéol (XVIe-XVIIe s.),
dans l'Ardèche,

photographie : juillet 2014.

 

 

Hôtel Nicolay

 

 

 

 

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L'hôtel Nicolay (XVe-XVIe s., bombardé le 15 août 1944),
à Bourg-Saint-Andéol, dans l'Ardèche,

photographie : juillet 2014.

 

 

 

jeudi, 15 janvier 2015

La Librairie de Jean, duc de Berry, au château de Mehun-sur-Yèvre, en 1416 (35)

 

 

 

Introduction.

 

 

 

« 74. Un livre du Mirouer des dames, escript en françois de lettre de somme ; et au commencement du second fueillet a escript : Ter et reposer ; couvert de veluyau vermeil à deux fermoers de laiton hachiés et cinq boulions de mesme sur chascun ais tout plains._20 liv. »

 

Hiver de Beauvoir indique que cet ouvrage fut « fait par un moine franciscain pour Jeanne de Navarre, femme de Philippe le Bel ». Un "Miroir des dames" est un recueil de conseils moraux destinés à une dame, généralement de haut lignage.

 

 

« 75. Un livre du Gouvernement des roys, en françois, qui se commence : Regnabit rex et sapiens erit, historié au commencement d'un roy estant en une chaiere [chaire] et de plusieurs personnages estant à ses piés ; couvert d'un cuir vermeil empraint à deux fermoers d'argent doré esmailliés aux armes de Monseigneur ; et sont fais les tixus à fleurs de lis d'or de Chippre [Chypre]._ 12 liv. 15 s. »

 

Le théologien et philosophe italien Gilles de Rome (1247-1316), surnommé le « Prince des théologiens » ou le « Docteur très fondé », est l’auteur de ce De regimine principum (Traité du gouvernement des princes) traduit en français par Henry de Gauchy, chanoine de Saint-Martin de Liège, vers 1282.

Il est question, dans ce livre largement inspiré d’Aristote et de saint Augustin, de morale, d’économie et de politique : son influence fut considérable aux XIIIe et XIVe siècles.

 

 « 76. Un livre de l’Information des roys et des princes, fait et compilé par un maître en théologie de l’ordre de saint Dominique ; et au commencement du second fueillet a escript : Vivans ; couvert de cuir rouge empraint à deux fermoers de cuivre ; lequel Mons. acheta de maistre Regnault du Montet, libraire demeurant à Paris, au mois de février l’an mil cccc et neuf [1409]._6 liv. 5 s. »

 

Il s’agit d’une autre traduction, par le théologien Jean Golein (ou Jehan Goulain, vers 1325-1403), de l’ouvrage de Gilles de Rome, De regimine principum, de même que les manuscrits suivants :

 

« 77. Un livre en françois, nommé : le Livre du gouvernement des roys et des princes, historié au commencement d'un roy et d'un religieux qui lui présente un livre._62 s. 6 d[eniers].»

 

« 78. Un autre livre appellé : le Livre du gouvernement des roys et princes, qui se commence au second fueillet : Mérites au peuple ; couvert d'un cuir rouge à deux fermoers de laiton._ 7 liv. 10 s. » 

 

 

(à suivre.)

 

 

 

Beauté sobre

 

 

 

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Nef de l'église Saint-Andéol (XIe-XVIIIe s.), à Bourg-Saint-Andéol, dans l'Ardèche,
photographie : juillet 2014.

 

 

 

mercredi, 14 janvier 2015

Entretien avec Jean de Rancé — À propos de « Si la demeure »

 

 

 

Jean de Rancé. -.  Cher Frédéric Tison, vous avez publié récemment un ouvrage consacré au Belvédère, la maison de Maurice Ravel à Montfort-l'Amaury. Pourriez-vous nous retracer l'histoire de ce livre ?

 

Frédéric Tison. -. Cher Jean de Rancé, bien volontiers. Je ne me suis pas rendu au Belvédère dans l'intention de faire un livre de cette visite. Tout au plus comptais-je en prendre quelques photographies destinées à mes carnets puis à ce blogue. Mais l'idée de ce livre m'est venue à peine étais-je entré dans cette demeure : d'emblée m'enchanta son caractère de mémoire vive, le fait même que je n'eus pas du tout la sensation d'entrer dans un musée, mais bel et bien celle de visiter les lieux en l'absence du compositeur, qui semblait ne les avoir quittés que pour un court moment. Tout (ou presque) en effet au Belvédère semble être resté en l'état, depuis la mort du compositeur en 1937 ; c'était sa volonté expresse : la maison, qui fut léguée tout d'abord à son frère Édouard Ravel (1878-1960), deviendrait ensuite la propriété de l'État à la condition que sa qualité de demeure fût intégralement préservée, jusqu'à l'emplacement des meubles et des objets. Aussi bien nous n'y trouvons pas ces horribles barrières ou cordons de protection, ces faux plafonds, ces panneaux didactiques, encore moins ces films projetés sur des murs de placo-plâtre "ornés" de surcroît de citations de l'auteur ou de représentations photographiques, qui habituellement défigurent les maisons d'artistes ou d'écrivains, comme celle de Jean Cocteau, à Milly-la-Forêt, hélas, et dans une moindre mesure, heureusement, mais pour combien de temps ? celle de Mallarmé, à Valvins. Au Belvédère, seule la cuisine a disparu : son mobilier a été remplacé par une modeste table qui sert de "billetterie", d'une discrétion exemplaire. Pour le reste, on n'a touché à rien : définition même de la beauté demeurée beauté.

 

J. de R. -. Avez-vous conçu votre livre comme un guide de visite ?

 

F. T. -. Oh non, même s'il est vrai que je présente la maison pièce par pièce et que j'invite pour finir à rejoindre le jardin, à travers un parcours photographique ponctué de notes. Mais ce n'est pas un guide, dans la mesure où c'est seulement mon regard qui a suivi ses préférences, voire ses caprices, et que le livre ne se prétend nullement exhaustif quant au contenu de la maison. De plus, je ne retrace pas son histoire, je fais seulement allusion à la vie du musicien dans ces lieux, que je décris et tente de faire parler. Si la demeure est un livre subjectif, amoureux même, il est issu d'un véritable coup de foudre pour le lieu, lequel fut favorisé il est vrai par mon admiration pour la musique de Maurice Ravel, toute sa musique, que j'écoute très souvent, qui m'accompagne et me nourrit ; je serais extrêmement peiné si je devais m'en priver.

 

 

J. de R. -. Qu'est-ce que ce livre, dès lors ? 

 

F. T. -. C'est une promenade, c'est un rêve dans un lieu matériel, prétexte et illustration de notes autour du Lieu, entendu comme ce qui devrait être, comme ce qui manque, comme l'écart possible, circonscrit, hélas, à quelques rares demeures. Le Belvédère est unique, véritablement unique, véritablement rare : c'est un lieu chargé de souvenirs, un lieu "vibrant", une géographie sensible avec laquelle nous sommes enfin en sympathie avec le monde, un jour, une après-midi, une heure... Aussi bien il fait partie de ces lieux dont je puis dire : « C'est là que je voudrais vivre ». Et qui sait ? Peut-être ce livre sera-t-il une occasion de voyage pour l'un de ses lecteurs : j'aime à croire qu'au Belvédère j'ai laissé une pensée. Mon Lecteur et moi nous y retrouverions, au sein du souvenir, de l'intérieur de la demeure jusqu'au jardin.

 

 

Frédéric Tison, Si la demeure. L'auteur/Blurb, octobre 2014.

(Livre épuisé.)

 

 

 

Visage

 

 

 

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Fenêtre et agrafe sculptée de l'hôtel de Fontanès (XVIIIe s.), à Viviers,
en Ardèche, photographie : juillet 2014.

 

 

 

mardi, 13 janvier 2015

Support pour la flamme

 

 

 

 

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Détail d'un chandelier de l'autel (XVIIIe s.), en la cathédrale Saint-Vincent de Viviers,
en Ardèche, photographie : juillet 2014.

 

 

Pourquoi certains objets nous retiennent-ils davantage que d'autres, lors de nos voyages ? Une lumière, certainement, s'est posée sur cet objet au moment précis de notre regard, le soulignant, l'indiquant à notre attention. Nous ne l'attendions pas plus qu'un autre, mais sa beauté a surgi, avec l'évidence d'un souvenir comme préfiguré. Ainsi d'un beau voyage nous n'avons pas seulement la mémoire de paysages, de rues, de bâtiments, de tableaux, de visages : un objet, ou l'un de ses détails, sait également le résumer, avec le secours de la photographie, comme en une seule page.

 

 

 

 

Des rues, des pierres et un petit chat caché

 

 

 

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À Viviers, en Ardèche,
photographies : juillet 2014.

 

 

 

lundi, 12 janvier 2015

Là-bas

 

 

 

 

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Viviers en Ardèche, photographie : juillet 2014.

 

 

 

La Librairie de Jean, duc de Berry, au château de Mehun-sur-Yèvre, en 1416 (34)

 

 

 

Introduction.

 

 

« 72. Un livre appellé Si no die, escript en françois de lettre de fourme, à deux fermoers d'argent doré esmailliés à fleurs, et sur chascun ais v [cinq] clous de cuivre doré, que Monseigneur acheta à Paris au mois de février 1403 de Jean le Moutardier, écrivain de fourme, demeurant à Paris._15 liv. »

  

« 73. Un livre appellé : Si no die, escript en françois de lettre de fourme, et au commencement du second fueillet a escript : L’ymage de Dieu ; couvert de cuir vermeil empraint à deux fermoers de laiton, et sur chascun ais cinq boullons de mesme._13 liv. »

 

J'ai trouvé la trace d'un certain Jehan le Moutardier, prévôt de Corbeil en 1332. Peut-être l'auteur (ou le copiste) de ces deux livres, dont j'ignore tout du contenu, est-il un de ses descendants ?

 

 

(à suivre.)

 

 

Ma belle tour ruinée

 

 

 

 

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Viviers, vestige d'une tour de l'ancien château (Xe-XIe s ?),
en Ardèche, photographie : juillet 2014.

 

 

 

dimanche, 11 janvier 2015

Haut village

 

 

 

 

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Viviers, et la cathédrale Saint-Vincent (XIe-XVIIIe s.),
en Ardèche, photographie : juillet 2014.

 

 

 

Sous un ciel de pierre

 

 

 

 

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Abside de la cathédrale Saint-Vincent de Viviers (XIe-XVIIIe s.),
en Ardèche, photographies : juillet 2014.

 

 

 

samedi, 10 janvier 2015

Cathédrale en minuscule

 

 

 

 

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La cathédrale Saint-Vincent de Viviers (XIe-XVIIIe s.),
en Ardèche, photographie : juillet 2014.