mardi, 04 juillet 2017
La douce Nuit qui marche
Charles Baudelaire (1821-1867), manuscrit autographe de "Recueillement" (1861),
à l'exposition "L'Œil de Baudelaire", au musée de la Vie romantique, à Paris IX,
photographie : octobre 2016.
RECUEILLEMENT
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici,
Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;
Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
05:00 Écrit par Frédéric Tison dans Album des phrases, Musée d'un regard, Traces | Tags : frédéric tison, photographie, charles baudelaire, baudelaire, manuscrit, les fleurs du mal | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook |
Commentaires
En complément, ces magnifiques vers en musique :
https://www.youtube.com/watch?v=u5Cf7cNZ-RM
Écrit par : Madame Uke | mercredi, 05 juillet 2017
Ah, oui, merci beaucoup ! Georges Chelon est décidément à cent coudées au-dessus de nos chanteurs de variétés, passés et présents.
Écrit par : Frédéric Tison | mercredi, 05 juillet 2017
L'original ...
et une copie moderne pour mieux comprendre.
Écrit par : Un fervent admirateur | mercredi, 05 juillet 2017
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