Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 05 juillet 2015

La chambre de François-René

 

 

 

 

20150224_150305.jpg

 

« Moi, j’étais niché dans une espèce de cellule isolée, au haut de la tourelle de l’escalier qui communiquait de la cour intérieure aux diverses parties du château. [...] »

 

 

20150224_150215 b.jpg

 

« La fenêtre de mon donjon s’ouvrait sur la cour intérieure ; le jour, j’avais en perspective les créneaux de la courtine opposée, où végétaient des scolopendres et croissait un prunier sauvage. Quelques martinets qui, durant l’été, s’enfonçaient en criant dans les trous des murs, étaient mes seuls compagnons. La nuit, je n’apercevais qu’un petit morceau du ciel et quelques étoiles. Lorsque la lune brillait et qu’elle s’abaissait à l’occident, j’en étais averti par ses rayons, qui venaient à mon lit au travers des carreaux losangés de la fenêtre. Des chouettes, voletant d’une tour à l’autre, passant et repassant entre la lune et moi, dessinaient sur mes rideaux l’ombre mobile de leurs ailes. Relégué dans l’endroit le plus désert, à l’ouverture des galeries, je ne perdais pas un murmure des ténèbres. Quelquefois, le vent semblait courir à pas légers ; quelquefois il laissait échapper des plaintes ; tout à coup, ma porte était ébranlée avec violence, les souterrains poussaient des mugissements, puis ces bruits expiraient pour recommencer encore. À quatre heures du matin, la voix du maître du château, appelant le valet de chambre à l’entrée des voûtes séculaires, se faisait entendre comme la voix du dernier fantôme de la nuit. Cette voix remplaçait pour moi la douce harmonie au son de laquelle le père de Montaigne éveillait son fils. »

 

(François-René de Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, Première Partie, Livre III.)

 

 La chambre à coucher de Chateaubriand, au château de Combourg,
en Ille-et-Vilaine,
photographies : février 2015.

 

 

 

Commentaires

Votre "reportage" (avec beaucoup de guillemets) me donne envie de retourner toutes affaires cessantes en Bretagne, et à Combourg particulièrement.

Écrit par : Denis | dimanche, 05 juillet 2015

J'en suis heureux, cher Denis. Pour moi ce domaine (et son château) fut un enchantement. À peine avais-je quitté les lieux que j'en avais gardé des images, désormais parmi mes plus précieux souvenirs.

Écrit par : Frédéric Tison | dimanche, 05 juillet 2015

Quels rapprochements émouvants !

Écrit par : admirateur | dimanche, 05 juillet 2015

Merci, mon cher Admirateur !

Écrit par : Frédéric Tison | dimanche, 05 juillet 2015

Quelle connaissance détaillée de la riche littérature française !

Écrit par : admirateur | dimanche, 05 juillet 2015

Quelques extraits seulement...

Écrit par : Frédéric Tison | dimanche, 05 juillet 2015

Les commentaires sont fermés.