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mardi, 03 mars 2015

La Librairie de Jean, duc de Berry, au château de Mehun-sur-Yèvre, en 1416 (43)

 

 

 

Introduction.

 

 

« 94. Le livre appellé de Longue estude, fait et compilé par une femme nommée Christine, escript de lettre de court, historié de blanc et de noir [en grisaille], couvert de cuir vermeil empraint, à deux fermoers de cuivre et tixus de soye ; et au commencement du second fueillet a escript : De souverain sens ; lequel livre fut donné à Mons., en son hostel de Néele [l’hôtel de Nesle], à Paris, par la dessus dite Christine, le xxje [21ème] jour de mars l’an 1402._5 liv. » 

 

Christine de Pisan (1364-1430) est l’auteur de ce beau livre en vers, Le Chemin de Longue Étude (1403), dédié à Charles VI, et dont la trame générale s'inspire largement de La Consolation de la Philosophie de Boèce.

La narratrice, nommée Christine, raconte comment, alors qu’elle était seule et désespérée, elle reçut durant son sommeil, dans une vision, la visite de la Sybille de Cumes. Celle-ci l’entraîne dans un voyage extraordinaire (le « chemin de Longue Étude ») : Christine découvre le monde, les lieux bibliques et légendaires, elle s’approche du paradis terrestre dont l’entrée est toujours interdite, puis elle gravit, par le moyen d’une échelle, l’air, l’éther, le feu, l’Olympe et le firmament (les cinq ciels). Au firmament, elle assiste à un débat animé entre plusieurs Dames, personnifications de la Sagesse, de la Noblesse, de la Chevalerie et de la Richesse, au sujet du remède à apporter aux guerres incessantes entre les hommes et à leur cortège de malheurs et de destructions. Dame Raison, leur reine, décrète qu’il faut trouver un homme parfait à même de gouverner harmonieusement le monde. Chaque Dame plaide sa cause : Sagesse décrit l’homme parfait sous l’aspect de la bonté et du savoir incarnés, Noblesse souhaite que cet homme soit issu d’une illustre lignée, Chevalerie insiste pour qu’il soit preux et invincible, Richesse pour qu’il soit l’homme le plus riche du monde. Le conseil de Raison, malheureusement, ne peut trancher en faveur du héros de l’une ou l’autre Dame. C’est alors qu’il décide de confier la résolution du débat à une cour terrestre, la plus grande et la meilleure étant la cour de France (c’est l’évidence même). Christine sera chargée par la Sybille d’être la messagère de la cour de Raison auprès des princes français.

 

Le livre figurait également dans la Bibliothèque de Charles d'Orléans.

 

 

(à suivre.)

 

 

Commentaires

Lourde tâche pour Christine !

Écrit par : Madame Uke | vendredi, 06 mars 2015

Ô combien ! Au moins eut-elle alors la tâche plus aisée que si elle avait vécu à notre époque sans princes, sinon de papier, et sans passé. La Dame Christine fut au service de Charles V avant tout, puis de son frère Jean de Berry, lesquels aimèrent et saluèrent ce qu'elle représentait : les livres, l'histoire (même fictive, mais peu importe !) et la beauté.

Écrit par : Frédéric Tison | vendredi, 06 mars 2015

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