vendredi, 25 janvier 2019
Pages dans la forêt — Aperçus de la poésie française contemporaine
Pages dans la forêt — Aperçus de la poésie française contemporaine
Pierre Perrin
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Sur le chemin des syllabes, rocailleux, abrupt, un jour le vent se lève, la voix chante et le poète se découvre aussi à l'aise dans sa langue qu'on peut l'être dans sa peau. Il n'écrit pas une leçon ni pour sauver quoi que ce soit ; l'oubli est partie intégrante de la vie ; il écrit pour le plaisir de donner, quand même la communication poétique reste solitaire. Le poète à maturité ne se demande pas d'où lui arrive la voix ; il travaille de son mieux la merveille et l'épouvante, le dégradé entre les deux et il respire ; il fend l'air de son existence. Le poème vit tel un arbre qui grandit, pourrit ou qu'on débite et qui finit au feu. Peu importe à celui que le souffle emporte, immobile — même si la beauté préfère l'engouement et le partage.
Pierre Perrin, La Porte et autres poèmes, [un choix pour Montmeyan], photographies de Christine Perrin, éditions Possibles, 2018, p. 30.
06:40 Écrit par Frédéric Tison dans Pages dans la forêt | Tags : florilège, pierre perrin, la porte et autres poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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