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samedi, 19 décembre 2015

Dans la tour

 

 

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L’Hölderlinturm (la « Tour Hölderlin »), comme on la nomme aujourd’hui, est une façade, et seulement cela. Semblablement à la Nietzsche-Haus, à Sils-Maria, dans le canton des Grisons, il ne reste là du poète et de son entourage que des papiers fragmentaires, des dessins, des aquarelles, des livres – nul objet familier, nul meuble, sinon les quelques vitrines d’exposition. Au premier étage, dans la reconstitution de la petite pièce qu’habita le poète, les murs sont d’un blanc aveuglant, trop neuf ; le parquet est simple, et d’un bois clair. Comme on eût aimé la chaise, la table, l’encrier, le lit du poète, et le sofa qu’on lui livra, un jour, et dont il s’enorgueillit tant, et si naïvement, auprès de ses rares visiteurs, comme du don d’un roi au prince négligé qu’il était !


Il reste au visiteur les trois fenêtres, et la vue, les vues, sur la ville, la rivière, le ciel et les feuillages. L’air est muet ; c’est à nous de le deviner, de l’écouter… Les arbres, dehors, ont forcément changé ; y en avait-il même, dans les années 1820, 1830 ? Le Neckar coule encore, mais nos regards se souviennent du fragment d’Héraclite – et voici que la rivière ne voit pas se poser deux fois le même regard sur ses eaux.

 

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(Extrait d'une petite étude.)

 

 

 

 

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