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mardi, 31 mars 2015

Interlude avec une effigie

 

 

 

 

SAM_5887 b.jpg

 

Buste de l'Hiver, dans le Salon de Madame, dans le parc,
au château de Champs,
à Champs-sur-Marne,
photographie : janvier 2015.

 

 

La pierre meurt aussi, elle se décompose et s'efface avec une lenteur plus éparse que celle qui affecte nos corps, mais elle passe aussi. Contemplant, il y a peu, cet Hiver, dont je voulus faire l'image de la couverture de mes Effigies, j'observai, avec effroi, et tant de tristesse, les moisissures et les mousses sur le grain de la pierre. La sculpture est dans le parc depuis plus d'un siècle, et je l'ai vue se dégrader en quelques années. Que faire ? La desceller, l'emporter avec moi, la conserver dans mon salon ? Cependant, et sans compter que je serais bien incapable d'un tel vol, comment chez moi la protégerais-je vraiment ? Ce n'est pas, certes, la solution. Ah ! Pourquoi n'ai-je pas été inscrit sur le testament des Cahen d'Anvers, les anciens propriétaires du domaine ? Entre autres choses, j'aurais fait resplendir la statue ! Comme ils ont eu tort, comme ils furent naïfs, nos anciens riches, nos anciens puissants, de n'avoir pas pressenti que parmi eux se dresseraient bientôt, indifférents, les ennemis de la beauté, au nom de l'argent, du profit, de l'utilité seuls ! Sans doute pensaient-ils que leurs parcs rêvés étaient éternels et renouvelés à la fois. Pour nous, nous avançons désormais parmi la beauté du monde comme dans un rêve effondré dont la négligence des hommes a brisé l'inachèvement.

 

 

 

Commentaires

Mais oui, hélas, le temps passe... et rien n'est éternel... Mais cela ne donne que plus de prix à l'éphémère...

Écrit par : Madame Ukem | mercredi, 01 avril 2015

Sans doute, sans doute...

Écrit par : Frédéric Tison | mercredi, 01 avril 2015

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