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Plage à Syracuse

 

 

 

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Nicolas de Staël (1914-1955), Plage à Syracuse (1954),
exposition « Nicolas de Staël, Lumières du nord, Lumières du sud »,
au musée d'art moderne André-Malraux, au Havre,
photographie : septembre 2014.

 

 

 

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samedi, 14 mars 2015 | Lien permanent

Les touches des fleurs

 à Karine G.

 

 

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Nicolas de Staël (1914-1955), Un Bouquet de violettes (1952),
Palais des ducs de Bourgogne, musée des beaux-arts de Dijon,
photographie : octobre 2014.

 

 

 

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mercredi, 22 avril 2015 | Lien permanent

Strates

 

 

 

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Nicolas de Staël (1914-1955), Paysage. Antibes (1955),
au musée d'art moderne André-Malraux, au Havre, photographie : novembre 2021.

 

 

 

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jeudi, 25 novembre 2021 | Lien permanent

De la réduction

 

 

On est très souvent réduit. Je prends mon cas : j'ai une passion pour tel musicien, pour tel peintre, pour tel poète : je suis donc exclusivement un fou de Maurice Ravel, je ne jure donc que par Nicolas de Staël et par Stéphane Mallarmé. J'aime les hommes, leur peau, leur présence, leur humour : je suis donc seulement un pédé. J'aime les livres bibliques : je suis donc un religieux intégriste. J'aime me vêtir élégamment : je suis donc seulement un narcissique. J'aime les bagues, les colliers, les broches : je suis donc précieux. Eh bien oui, je suis précieux, pédé, narcissique, amoureux de Maurice Ravel, de Nicolas de Staël et de Stéphane Mallarmé, je suis bien habillé et j'ai lu la Bible.

 

 

 

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dimanche, 10 septembre 2023 | Lien permanent

De la réception

 

 

« C'est moche », « C'est nul, tu devrais plutôt écrire », « C'est magnifique ! », « Mais tu te prends pour Nicolas de Staël ma parole ! », « Oh ! C'est beau... », « Oui, bon, bof », etc. : voici quelques-uns des jugements que l'on m'adressa ou des critiques que l'on me fit à propos de mes encres et dessins, les Minuscules peintes. Au fond, tout cela me laisse indifférent. Tout d'abord, je fais, bien entendu, ce que je veux. Ensuite, je sais parfaitement que ce que je fais n'est ni nul ni ne s'égale à Rubens ou Georges Michel : toute appréciation glisse sur moi comme l'eau sur les ailes d'un oiseau. Enfin, dans la mesure où je ne suis véritablement aimé ni connu, je n'ai rien à perdre à répandre quelques couleurs sur du papier.

 

 

 

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mercredi, 09 août 2023 | Lien permanent

La couleur cachée

 

 

On sait maintenant que les statues grecques et romaines étaient peintes, et peintes de couleurs criardes, si criardes qu'elles nous sembleraient aujourd'hui, sans doute, aussi "kitsch" que le château de Neuschwanstein de près (de loin, depuis le pont Marie, c'est un rêve sublime), lequel, malgré la belle volonté du roi qui l'a fait élever, semble presque fait de plastique ou de pâte-à-modeler ; car elles nous sont inimaginables tant que nous n'avons pas regardé les reconstitutions qu'ont proposé les meilleurs archéologues et historiens d'art.

 

Or mon goût, comme celui de n'importe quel Occidental, me porte vers le marbre blanc des Apollon, des Diane et des Adonis ; c'est-à-dire vers une statuaire rêvée, qui ne fut jamais celle des Anciens, mais bien celle de la Renaissance et dont le David de Michel-Ange, à Florence, est le paradigme. Lorsque nous aimons les statues blanches, nous n'aimons pas la Grèce, mais la Renaissance italienne et les sculpteurs français du XVIe au XIXe siècles. En Grèce, et à Rome, du moins jusqu'à l'empereur Hadrien, la matière de l'œuvre devait être cachée, parce qu'elle était considérée comme transitoire, vierge, inachevée ; celle de l'œuvre renaissante et classique, au contraire, exhibait la pureté de son grain. Mais, au fait, de quel goût parlé-je ? Est-ce celui de l'habitude, ou celui, réel, de mes regards (et encore, ceux-ci ne sont-ils pas pour une grande part orientés par mon époque ?) ?

 

Je me tourne alors vers la peinture moderne et contemporaine, et vers la sculpture, où je dois bien dire que je n'élis guère que Brancusi et Giacometti, n'ayant guère été enthousiasmé par les œuvres d'artistes plus contemporains que j'ai pu découvrir. Quand j'aime cette peinture, et je l'aime quelquefois, elle peut être abstraite, certes, comme le goût de l'époque* le prescrit et nous y a habitué, mais, et c'est celle de Zao Wou Ki, de Nicolas de Staël, de Mark Rothko ou de Renaud Allirand, elle ne s'arrête pas à la matière, ou plutôt, elle ne l'exhibe pas, elle n'en fait pas tout son objet, tout son but, ni tout son "sujet", elle ne s'y hypnotise pas elle-même dans une fausse extase matérielle. La matière "peinture" qui y est montrée recule dans son propre rêve, dans son ombre, elle lutte avec sa propre image. De même, chez Brancusi, chez Giacometti, la matière échappe à elle-même. C'est ainsi peut-être que j'aime les statues blanches, y compris celles dont je sais qu'elles ne l'étaient pas à l'origine : toute statue blanche, même dénudée, même celles de Polyclète, de Phidias (je veux parler de leurs copies romaines), rêve dans sa forme, et dès lors elle ne se contemple plus simplement dans sa blancheur et dans son "grain", que ceux-ci soient ou non originaires.

 

Je me demande si ce qui résiste en moi devant des œuvres contemporaines "trop" abstraites, je veux dire si occupées à exhiber leur matière qu'elles en font leur seul et unique "sujet", n'a pas un lien avec cette idée d'une Grèce de marbre immaculée, qui fausse le goût en ignorant l'histoire. La couleur était ce qui cachait le pourtant merveilleux marbre de Paros ou de Carrare. La "couleur" de ces innombrables taches, traits, coups de pinceaux, parfois s'effondre sur elle-même, ne renvoie plus qu'à elle-même, devient excès de matière, comme un poème qui ne contiendrait que le mot poème isolé sur une page blanche, ou une sonate qui serait constituée d'une seule et unique note bleue : elle masque le fait qu'il ne s'agit pas là de création, mais exclusivement de commentaire, voire de commentaire de commentaire (de Turner pour commencer, des ciels de Georges Michel, de François-Auguste Ravier, d'Albert Lebourg, de Monet, des Nabis, de Matisse, des peintres de l'"Abstraction lyrique", etc.). Ce que trop d'œuvres contemporaines cachent aujourd'hui, c'est leur étiolement. Ce n'est pas qu'elles ne veulent plus dire, ou qu'elles veulent dire autrement, mais elles ne savent plus dire comment le langage leur échappe, comment elles le contournent ou le défient, et comment, en l'indiquant négativement, elles deviennent des forces : en cela certaines des œuvres que je vois régulièrement dans les galeries du Marais, à Paris, et que j'observe de loin dans des catalogues, ne disent effectivement plus rien.

 

Il reste qu'elles sont confondues, souvent, avec les œuvres des artistes que j'ai cités plus haut, et qu'il nous appartient de nous frayer un chemin à travers les ronces qui entourent le Château de Beauté.

 

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* Comme il y aurait, selon Carl Lotus Becker, l'historien américain, un « Climat de l'Opinion », un discours dominant propre à chaque époque, mystérieux, diffus, imparable... (ou presque !)

  

 

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mercredi, 06 novembre 2013 | Lien permanent

Entretien avec Jean-Paul Gavard-Perret

 

 

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
L’espoir d’une ren­contre : avec un livre, un pay­sage ou un être aimé.

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
Il me semble en avoir davan­tage aujourd’hui que lorsque j’étais enfant ; d’ailleurs, je ne me sou­viens plus de ces rêves.

À quoi avez-vous renoncé ?
À voir l’ensemble des pays, des villes, des palais, des lacs et des mers du monde.

D’où venez-vous ?
Je l’ignore. C’est pour moi une ques­tion vertigineuse.

Qu’avez-vous reçu en « héri­tage » ?
La langue française.

Qu’avez-vous dû “pla­quer” pour votre tra­vail ?
La pra­tique du piano, faute de temps.

Un petit plai­sir – quo­ti­dien ou non ?
Boire une tasse de café, atta­blé à la ter­rasse d’une bras­se­rie, et ne rien faire d’autre qu’observer le monde qui passe.

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres poètes ?
Rien de plus, rien de moins que ce qui dis­tingue un homme d’un autre homme : si peu de choses, et tant de choses !

Com­ment définiriez-vous votre manière d’aborder le tra­vail avec des artistes ?
Je pense être curieux de la créa­tion contem­po­raine ; je ne cesse d’arpenter les gale­ries d’art à la recherche de ce qui m’est encore inconnu. Je me sens très humble devant le savoir-faire des artistes dont les œuvres me plaisent : si j’écris quelques mots en rela­tion avec ces œuvres, c’est pour ins­tau­rer une forme de dia­logue, comme on parle en poé­sie d’un chant amé­bée ; aussi dirai-je qu’il s’agit essen­tiel­le­ment d’un échange et d’un par­tage de regards.

Quelle fut l’image pre­mière qui esthé­ti­que­ment vous inter­pella ?
Je crois bien que ce furent les pein­tures du pla­fond de la Gale­rie des Glaces du châ­teau de Ver­sailles ; je devais avoir huit ou neuf ans.

Et votre pre­mière lec­ture ?
Ma pre­mière « vraie » lec­ture fut cer­tai­ne­ment, à l’adolescence, celle des « Fleurs du mal ».

Quelles musiques écoutez-vous ?
J’aime presque toute la musique, de Guillaume de Machaut à Arvo Pärt, même si mes plus grandes amours vont à Pur­cell, Bach, Mozart, Tchaï­kovski, Sibe­lius, Ravel et Debussy.

Quel est le livre que vous aimez relire ?
Il y en a plu­sieurs : la Bible, les Méta­mor­phoses d’Ovide et Les Fêtes galantes de Ver­laine. J’aime aussi beau­coup me replon­ger dans Héro­dote, dont L’Enquête est inépuisable.

Quel film vous fait pleu­rer ?
Je fus bou­le­versé par Je suis le Sei­gneur du châ­teau, de Régis Wargnier.

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
Quelqu’un qui s’étonne de dire « je ».

À qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Écrire, et publier, c’est oser s’adresser à tous.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
« Mythe » est peut-être un terme un peu trop fort, mais je dirais la ville de Tübin­gen, où Höl­der­lin vécut ses der­niers jours, Ninive, l’ancienne ville de l’Assyrie, et les plages et les ports de la côte nor­mande, qui sont pour moi des lieux presque satu­rés de sou­ve­nirs, de légendes, d’histoire et de beauté.

Quels sont les écri­vains et artistes dont vous vous sen­tez le plus proche ?
Parmi les étoiles les plus brillantes de ma constel­la­tion d’écrivains figurent Ovide, les roman­ciers médié­vaux de la Quête du Graal, Pétrarque, Mau­rice Scève, Fré­dé­ric Höl­der­lin, Charles Bau­de­laire, Paul Ver­laine, Sté­phane Mal­larmé, Guillaume Apol­li­naire, Pierre Jean Jouve, Anto­nin Artaud, Fran­çois Augié­ras, Mar­gue­rite Your­ce­nar, Paul Gadenne, Paul Farel­lier ; et, dans mon musée ima­gi­naire, je place les peintres chi­nois des périodes clas­siques, les minia­tu­ristes per­sans, Fra Ange­lico, Carlo Cri­velli, Herri met de Bles, Rem­brandt, Claude Gel­lée, Hubert Robert, Georges Michel, Gus­tave Moreau, Edvard Munch, Nico­las de Staël… sans oublier les peintres, gra­veurs et pho­to­graphes (Syl­vie Ledouxe, Damien Bro­hon, Sophie Cour­tant, Renaud Alli­rand, Marc Tan­guy, Danielle Ber­thet) avec les­quels j’eus le plai­sir de conce­voir des cartes d’art et des livres d’artiste.

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
Un exem­plaire de l’édition ori­gi­nale (1544) de Délie, Objet de plus haute vertu, de Mau­rice Scève. Un don­jon du XIIIe ou du XIVe siècle, dans un grand parc, me ferait grand plai­sir aussi.

Que défendez-vous ?
La langue fran­çaise, les pay­sages, les belles demeures ; la poé­sie et les arts de tous les siècles et de tous les pays.

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
J’en pense que trop par­ler de l’amour est suspect.

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ?“
Elle me fait pen­ser aux mots d’Angelus Sile­sius : « La rose est sans pourquoi ».

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
Qu’est-ce qu’un poème ?

 

Entretien et pré­sen­ta­tion réa­li­sés par Jean-Paul Gavard-Perret pour lelitteraire.com, le 20 août 2017.

 

 

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mercredi, 30 août 2017 | Lien permanent

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