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vendredi, 23 janvier 2015

Au dieu de la forêt

 

 

 

 

 

 

Jean Sibelius, Tapiola (1926), dirigé par Neeme Järvi.

 

  

Là s’étendent du Nord les vieilles forêts sombres

Mystérieuses en leurs songes farouches.

Elles abritent la grande divinité des bois

Les sylvains familiers s’agitent dans leurs ombres. 

(Jean Sibelius, à propos de Tapiola)

 

 

Que Tapio, le dieu de la forêt dans la mythologie finlandaise selon le Kalevala, soit réellement présent dans cette musique, et (sans jeu de mots !) tapi au fond d'elle, nous l'entendons dès les premières mesures.

(Nous pénétrons dans la forêt, la demeure de Tapio (Tapiola), pour quelle rencontre ? Cette musique hantée par le dieu, comme immobile, quasi silencieuse, ces blocs de son formidables qui se succèdent, cet orage étale... Je ne connais guère de musique qui incarne autant que celle-ci la catastrophe, dans le sens que ce mot avait dans le théâtre grec. C'est l'une des dernières œuvres achevées du musicien ; il est vrai que la dernière mesure apparaît comme la dernière d'un monde.)