mardi, 17 juillet 2018
La délicatesse
Stéphane Mallarmé, Éventail de Mademoiselle Mallarmé (1884),
dans la maison de Stéphane Mallarmé,
au lieu-dit Valvins, à Vulaines-sur-Seine,
en Seine-et-Marne, photographies : septembre 2017.
Ô rêveuse, pour que je plonge
Au pur délice sans chemin,
Sache, par un subtil mensonge,
Garder mon aile dans ta main.
Une fraîcheur de crépuscule
Te vient à chaque battement
Dont le coup prisonnier recule
L’horizon délicatement.
Vertige ! voici que frissonne
L’espace comme un grand baiser
Qui, fou de naître pour personne,
Ne peut jaillir ni s’apaiser.
Sens-tu le paradis farouche
Ainsi qu’un rire enseveli
Se couler du coin de ta bouche
Au fond de l’unanime pli !
Le sceptre des rivages roses
Stagnants sur les soirs d’or, ce l’est,
Ce blanc vol fermé que tu poses
Contre le feu d’un bracelet.
06:21 Écrit par Frédéric Tison dans Album des phrases, Île-de-France, Traces, Voyages et promenades en France | Tags : frédéric tison, photographie, stéphane mallarmé, valvins, vulaines-sur-seine, maison de stéphane mallarmé, éventail de mademoiselle mallarmé | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |