jeudi, 09 avril 2015
Un catastérisme d'Ératosthène de Cyrène
La Lyre. Cette constellation est nouvellement mise au nombre des autres, mais c’est la lyre des Muses. Mercure l’a faite de la tortue et des cordes tirées des bœufs d’Apollon, elle en a eu sept d’après les Atlantes. Apollon la reçut, et la donna à Orphée pour accompagner ses chants, à ce fils de Calliope, l’une des Muses, lequel a donné des noms aux neuf Muses, et perfectionna tellement la musique parmi les humains, qu’on disait qu’il rendait les bêtes et les rochers sensibles à ses accords. Mais Orphée ne rendait aucun culte à Bacchus. Il n’adorait que le seul Dieu suprême, sous le nom d’Apollon, et souvent, se levant la nuit, il allait s’asseoir sur le mont Pangée, pour y attendre le lever du soleil, et le saluer le premier par ses sons mélodieux. Eschyle raconte que Bacchus irrité envoya les Bassarides pour le déchirer. Mais les Muses rassemblèrent ses membres épars, et les enterrèrent dans la terre des Libéthres ; et, avec la permission de Jupiter, elles mirent sa lyre au ciel. Son coucher sert d’annonce, parce qu’il se fait en un temps réglé suivant la saison. Elle a une étoile à chaque corde, une à chaque courbure, et une aussi à l’extrémité, une à chaque épaule, une à la traverse, et une blanche et brillante au pied ; en tout, neuf.
Ératosthène de Cyrène, Les Catastérismes, « La constellation de la Lyre » (IIIe s. av. J.-C.), traduction de M. l'Abbé Halma (1821).
11:04 Écrit par Frédéric Tison dans Album des phrases | Tags : ératosthène de cyrène, catastérismes, lyre | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |