Nouvelles du fracas

 

 

J'ai rencontré un envoyé extraordinaire, comme on en parlait jadis. 

 

Selon notre dernier reporter, le sens journalistique aurait un sens. Même, il paraît que le sens aurait un sens !

 

D'après quelques sociologues et certains universitaires, l'écologie politique serait écologiste.

 

Selon 0,002% des Français, les éoliennes ne défigurent pas la beauté des paysages de France. Les sondages, formels sur ce point, prédisent une montée en force de cette pensée, qui cependant reste minoritaire.

 

La Carina Viras, une nouvelle maladie, est annoncée pour 2023 ; aucun masque ne sera requis pour lutter contre elle. Le gouvernement a commandé des loups, dont chacun devra revêtir son visage, ainsi que dans les bals masqués du XVIIIe siècle. Ils devront être, obligatoirement, de couleur noire ou rouge ; des dérogations seront toutefois accordées à ceux qui considèreront que, selon les jours, ces couleurs ne seraient pas assorties à leurs vêtements.

D'autre part, un mot de passe sanitaire sera demandé à chaque coin de rue. Le voici : Je passe.

 

Il paraît que le château de Vaux n'a pas été construit par des extraterrestres.

 

Selon Météo Terre, il pleuvra, et il fera soleil, parfois. Il fera chaud, et il fera froid, parfois.

 

Selon un dernier sondage, des gens croient en Dieu.

 

Les abeilles, dans leurs ruches, secrètement, construisent des vaisseaux spatiaux afin de quitter cette Terre qui les maltraitent et qui, selon elles, s'enlaidit à vue d'œil. Elles ont envoyé un message à tous les poètes du monde pour leur signifier qu'une place leur est réservée dans leurs vaisseaux. Les amoureux de toute la Beauté sont les bienvenus également.

 

La dépression est une maladie de l'amour, puisque l'amour n'existe pas. Selon notre informateur, c'est une fake new.

(Selon notre envoyé extraordinaire, l'expression fake new n'existe pas dans la langue française.)

 

La galaxie d'Andromède s'approche à grands pas de la Voie lactée. Vite, vite ! Notre envoyé extraordinaire a contacté d'éminents scientifiques pour savoir comment on pourrait accélérer la fusion de ces galaxies, et pour qu'alors des amours se rejoignent enfin. (Cela est à suivre.)

 

 

 

L'étendard de ciel et de soleil

 

 

 

 

 

Étendard de plumes, destiné à décorer un temple ou à être montré lors d'une cérémonie,
fibres de coton et plumes de guacamayo, détail,
culture huari (600-800 ap. J.-C.),
à l'exposition "Machu Picchu et les trésors du Pérou",
à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine, à Paris XVI,
photographie : mai 2022.

 

 

 

Transformation chamanique

 

 

 

 

Transformation chamanique, bouteille à anse étrier en céramique,
culture cupisnique (1250-100 av. J.-C.),
à l'exposition "Machu Picchu et les trésors du Pérou",
à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine, à Paris XVI,
photographie : mai 2022.

 

 

 

Le visage du musicien

 

 

 

 

Musicien jouant du tambour, détail, bouteille à anse étrier en céramique,
culture mochica (100-800 ap. J.-C.),
à l'exposition "Machu Picchu et les trésors du Pérou",
à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine, à Paris XVI,
photographie : mai 2022.

 

 

 

De la plus belle légende

 

 

Vingt-deux ans après la mort d'Abélard, Héloïse mourut ; elle avait émis le désir d'être enterrée auprès de son époux, dans une chapelle du Paraclet. Lorsqu'on descella le tombeau, le mort ouvrit les bras afin d'accueillir, dans une éternelle étreinte, le corps de sa bien-aimée.

 

(Je crois bien n'avoir jamais lu quelque plus belle légende.)

 

 

 

Le cargo

 

 

 

 

Au Havre, photographie : juin 2006.

 

 

 

 

Le cargo dans les verres

 

 

 

 

Au Havre, photographie (par F.) : juin 2006.

 

 

 

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E

 

Nouvelle nuit

 

 

 

Frédéric Tison, Nouvelle Nuit,
encres sur papier noir, 14.8 x 21 cm, mai 2022.

 

 

 

L'absence d'inquiétude

 

 

Les oiseaux s'inquiètent-ils de savoir qui sera le prochain Premier ministre du gouvernement français ? Je ne le pense pas. Pour ma part, je m'en moque éperdument. Dès lors, serais-je un oiseau ?

 

 

Traces d'identité & de voyages

 

 

Mon passeport sera bientôt périmé qui contient les traces de mes quelques voyages hors de l'Europe. L'administration le détruira, je le sais, à l'issue de la remise du nouveau titre, comme elle l'avait fait, contre mon avis et ma demande, de ma carte d'identité lors du renouvellement de celle-ci, naguère. Cependant, j'aurais tellement aimé conserver quelques pages : non pas celle où figure la photographie de mon visage, laquelle, selon l'usage, à l'instar de chacun, j'ai l'air comme sorti de prison ou en train d'y entrer, mais celles des visas des pays où je fus.

Je viens de prendre des clichés de ce passeport : ils sont les traces formelles de mes voyages en Russie, en 2012, un voyage pour mes quarante ans (Ô Saint-Pétersbourg, je ne voulais pas mourir avant d'avoir vu tes rues, tes canaux, tes palais !), au Sri Lanka, en 2016 (Je t'ai aimé, ô pays vert, lourd et beau), en Chine, en 2019 (Ah, voyage dans l'hostilité du nombre). Tous les feuillets de ce passeport demeurés vides rêvent pour moi désormais les pays où je ne viendrai sans doute jamais, ou plus tard, ou tout à l'heure, en rêve.

 

Mon visa pour la Russie, août 2012.
Photographies sans notes (qui restent inédites pour le moment.)

 

Mon visa pour le Sri Lanka, avril 2016.
Photographies et notes de carnet.

 

Mon visa pour la Chine, avril 2019.
Photographies et notes de carnet.

 

 

 

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T

 

Des yeux qui se ferment

 

 

La musique elle-même, quelquefois, ferme les yeux comme nous les fermons parfois, de bonheur, d'extase ou de tristesse, lors d'un concert.

 

 

 

 

 

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   M

 

 

Le rêve-souvenir

 

 

Cette nuit, j'ai rêvé du donjon d'Arques. Lors de mon voyage, en août 2016, était-ce moi qui était venu vers lui, ou serait-ce lui qui était venu, immobile, vers moi ?

 

 

 

Le château d'Arques (fin du XIIe s.),
dans le pays cathare,
photographie : août 2016.