dimanche, 21 août 2022
De la danse
Lorsque j'observe, dans une boîte de nuit, les gens qui dansent tout seuls, il m'arrive de me sentir très triste. « C'est ainsi, Frédéric », me dis-je. « Tu vis dans un temps de solitude, et ce temps est celui de la fin de la civilisation pour laquelle, l'un des derniers, tu fus néanmoins conçu. Ô châteaux, ô jardins, ô parcs, ô pays magnifiques, ô tes lectures, ô la musique que tu aimes, ô les contes, tout cela périra bientôt, si ce n'est déjà accompli. L'amour agonise. L'amitié est rare. Le langage est vicié. Que valent les prix littéraires dont tu fus le lauréat ? Que valent tes livres ? Ô ta vanité... ». Puis je rentre chez moi, et je déchire ou brûle mes manuscrits. Je danse, seul, au-dessus de mes déchirements et de mes brûlures.
06:09 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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