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mardi, 01 mars 2022

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Après tout, pourquoi de ne pas publier cela. [Ces passages sont en partie composés d'après l'un des très anciens carnets que je n'ai pas encore détruits.]

 

Je me souviens, j'avais alors dix-neuf ans, juste après m'être relevé de quelque affection, et l'ayant apprivoisée. J'assistais aux cours de l'université où je m'étais inscrit, et j'étais, comme beaucoup d'étudiants, à la fois très occupé et très libre. J'appris que George Michael donnait un "spectacle" (on ne confondait pas encore, comme aujourd'hui, "concert" et "spectacle", le premier terme désignant la musique, au sens classique et traditionnel, et le second "spectacle de variétés") auquel il était nécessaire de s'inscrire pour assister à cette prestation, laquelle aurait lieu dans un lieu "privatif" à Paris. Je m'inscrivis, au cas où, pourquoi pas, etc., et déjà j'étais très seul. J'aimais bien George Michael, je ne le confondais pas avec Bach, Mozart, Schumann ou Debussy (Faut-il le dire ? Oui, il faut désormais le dire), mais je l'aimais bien et je l'aime toujours, et j'aimais sa voix, sans parler de son visage ! J'attendis. Fait incroyable, je fus retenu, ou élu ! Je me rendis dans le lieu consacré, une sorte de boîte de luxe, lounge, tamisée, rouge et bleue, où je m'attablai, avec quelque verre. Tout le monde fumait, c'était bien, calme, propice à tout. Le chanteur chanta. Ce fut beau, les chansons étaient belles, la voix de George Michael, a capella, était d'une réelle qualité, sans trucage, nullement filtrée par quelque logiciel ou je ne sais quoi. Il y eut une pause. George Michael, à ma grande stupéfaction (j'étais dans les premiers rangs devant l'estrade), s'approcha de moi, très souriant, et me demanda une cigarette et du feu. Il était plutôt grand, très bien habillé, très élégant. Je lui offris volontiers une cigarette et mon briquet, non sans avoir affaire à tous ceux, suspicieux ridiculement (tous ceux qui me connaissent savent que j'ai l'air patibulaire d'un très dangereux terroriste et possible assassin) qui l'entouraient alors (une cour de "star", j'imagine ; on devinait au moins cinq personnes autour de lui en permanence, surveillant tout) pour éviter tout mal à la "star" internationale qu'il était. Dès lors le chanteur écarta ses gardes, et nous discutâmes (oh, très peu de temps), lui et moi, en anglais. Cela m'amusa beaucoup. J'étais alors très jeune, et dès lors très bête (mais lui n'avait que dix ans à peu près de plus que moi, j'y pense). Il quitta ma table, et le spectacle reprit peu après. À l'issue de la séance, il m'avait bien sûr oublié. Mais l'un de ses sbires, tandis que je quittais les lieux, me mit dans la main le briquet que l'artiste avait laissé sur ma petite table en me disant qu'il ne fallait pas que je l'oubliasse. Mais de quel oubli s'agissait-il ?

 

 

12:48 Écrit par Frédéric Tison | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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