samedi, 25 septembre 2021
Des laboratoires numériques
Lorsque l'électricité sera coupée par quelque catastrophe climatique ou je ne sais quoi, et que tout aura été décomposé, détruit, fragmenté, ce blogue mien, à l'instar de tout l'Internet, sera effacé. Au fond, je me sers de la possibilité du blogue comme d'un brouillon toujours recommencé ; je n'en suis pas dupe cependant. Moi qui suis documentaliste et bibliothécaire de formation, j'ai vu tant et tant de données se perdre ! "Disques durs externes", clefs "usb", vous nous mentez, vous nous abusez ! Seul compte un support écrit, qu'il s'agisse de livres copiés, imprimés, ou de manuscrits d'écrivains dans des coffres retrouvés ; il suffit, pour en être certain, de se souvenir des jarres qui contenaient les papyrus de Nag Hammadi datant des premiers siècles de notre ère, ainsi que de celles de la secte des Esséniens, sans parler des tablettes mésopotamiennes, lesquelles furent retrouvées aux XIXe et XXe siècles. Le numérique est mortel comme tout corps, sauf qu'il se fait passer pour une immarcessible virtualité. Comme certains parmi les Modernes sont sots, ignorants et vaniteux ! Ils ont confiance en toute cette technique tâtonnante, peu fiable, et inconstante comme en l'amour éternel imaginé.
(Ainsi ces pages virtuelles ne sont-elles qu'un laboratoire où tout sera consumé.)
14:09 Écrit par Frédéric Tison dans Autour du livre, Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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