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mercredi, 12 août 2020

Voyage en Chine (avril-mai 2019) — Notes de carnet, extraits (1)

 

[Ces notes de carnet ont été, pour la plupart d'entre elles, composées durant mon voyage lui-même, souvent dans un style abrégé que j'ai corrigé ici. J'y ai ajouté quelques notes écrites à mon retour, à Paris, et j'en ai retiré d'autres.]

 

 

 

Dimanche 21 avril 2019

Un voyage ne saurait panser, je le sais bien. Je vais cependant bientôt m’envoler pour la Chine !

(…)

Voilà plus de trois heures que j’attends dans la salle d’embarquement de l’aéroport de Roissy, qui bourdonne de conversations. J’aimerais prendre l’air, mais aucun balcon, aucune terrasse, aucune fenêtre ne sauraient s’entr’ouvrir. « Qu’on ouvre les fenêtres ! », prétend-on que Louis XIV ordonnait dès qu’il pénétrait dans une salle fermée.

*

Escale à Francfort. Impossible encore de sortir prendre l’air, nous voyageons désormais comme dans une bulle de verre et de métal – le vent est vraiment, toujours, ce qui me manque. Moi qui n’aime écrire qu’à ma table, devant ma fenêtre ouverte, ou dans la rue, sur les terrasses sans paravent, dans les jardins, assis sur un banc, je suis servi. Mais je ne parviens pas à lire, l’espace est à la fois vaste et confiné, et cette vacance forcée qu’est l’attente interminable de l’avion pour Shanghai me fait quelque peu tourner en bourrique hébétée… Dix ou onze heures de vol m’attendent.

(…)



Lundi 22 avril 2019

(Dans l'avion Francfort-Shanghai.)

Distance restante : 9 232 km.

Temps de vol restant : 10 h 21.

Ces chiffres vertigineux que je lisais tout à l’heure sur l’écran fixé au dos du siège qui me fait face sont devenus 2 048 km et 2 h 23.

J’ai réussi à écrire un peu, malgré les nombreuses « turbulences », ces secousses un peu inquiétantes qui parsèment notre parcours. J’ai pu dormir quelques heures : l’avion est seulement rempli pour moitié, et aucun fâcheux ne s’est manifesté, hurleur, renifleur en série, enfant roi. Il est désormais six heures du matin à Paris, midi à Shanghai, ville dont j’approche. Oh ! Je serai bientôt en Chine !


*

(Le soir, à Shanghai.)

Shanghai compte 24 millions d’habitants – ville colorée, monstrueuse et tentaculaire où j’ai circulé tantôt en voiture, tantôt à pied, dans le vacarme et le nombre. Des gratte-ciel effrayants côtoient de petites maisons anciennes (du XVIIe siècle je crois) tout à fait remarquables, telles que celles qui sont éparses dans le Jardin du Mandarin Yu – de beaux et élégants pavillons de bois sombre entourés d’arbustes et surtout de « pierres de jade » imposantes qui ne sont pas en jade mais s'offrent ainsi que des chefs-d’œuvre naturels de pierre aux formes baroques produits par les eaux et les mouvements de la terre – L’Europe s’en sera largement inspirée pour ses bosquets de rocaille et ses « grotesques ».

Il pleuvait dans le jardin, et mes photographies sont assez sombres, hélas.

(…)

Vu dans le spacieux Théâtre Central de Shanghai un spectacle inégal d’acrobates et de mimes – quelques très beaux moments. Mais la troupe, la « Shanghai Acrobatic Troup », semble parfois surjouer la « Chine authentique » et parodier involontairement sa propre culture, un peu comme en France Versailles est mis à toutes les sauces, plus ou moins heureuses.

(…)

La guide qui m’accompagne, de son prénom Lian (son nom complet, D. Lian, signifie « Lotus d’hiver » en chinois), et qui se fait appeler Hélène à l’occidental (ce que je trouve absurde ; ce n’est certainement pas à elle de s’adapter), est une jolie jeune femme d’une vingtaine d’années ; elle parle l’anglais et assez inégalement le français ; son français est cependant remarquable car cela ne fait que quatre ans qu’elle apprend notre langue. Elle est efficace, fiable, gentille. Son quotidien doit être difficile ; j’apprends qu’elle vit dans un appartement de 10 m2 pour 2 000 yuans par mois (soit 300 euros), la paie médiane en Chine. Tous les matins et les soirs, elle passe une heure debout dans le métro entre son domicile et son travail.

*

Le « wifi » qui ne fonctionne pas dans la chambre d’hôtel est agaçant. J’ai pourtant moi-même fait examiner mon téléphone portable au guichetier qui l’a tripoté dans tous les sens, mais rien n’y a fait. Impossible d’envoyer quelque message à quiconque en France.

 

(à suivre.)

 

 

 

12:30 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Voyage en Chine | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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