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mardi, 02 avril 2019

Un poème éternel

 

 

MANDOLINE

 

Les donneurs de sérénades
Et les belles écouteuses
Échangent des propos fades
Sous les ramures chanteuses.

C'est Tircis et c'est Aminte,
Et c'est l'éternel Clitandre,
Et c'est Damis qui pour mainte
Cruelle fait maint vers tendre.

Leurs courtes vestes de soie,
Leurs longues robes à queues,
Leur élégance, leur joie
Et leurs molles ombres bleues

Tourbillonnent dans l'extase
D'une lune rose et grise,
Et la mandoline jase
Parmi les frissons de brise.

 

Paul Verlaine, Fêtes galantes (1869)

 

 

 

16:24 Écrit par Frédéric Tison dans Marginalia | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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