mardi, 26 février 2019
Aller à Dunkerque
J'étais curieux de Dunkerque ; j'aimais son nom, j'espérais son Nord. Depuis longtemps je voulais découvrir la cité. J'en avais entendu quelque mal, mais je ne croyais guère aux descriptions lugubres et grises qui souvent sont faites de la ville — et puis, la ville est un port, et quelle ville portuaire ne saurait être belle et rêveuse ? J'ai découvert une ville élégante et sobre, aux vastes rues, que traversait un vent salubre, comme l'écrivit si justement Arthur Rimbaud dans « La Rivière de Cassis », en 1872 :
Tout roule avec des mystères révoltants
De campagnes d'anciens temps ;
De donjons visités, de parcs importants :
C'est en ces bords qu'on entend
Les passions mortes des chevaliers errants :
Mais que salubre est le vent !
Je me souviens qu'y régnait un grand calme, propice à la promenade, à la rêverie, à la vie. Le ciel y fut gris, il y fut bleu longtemps. La plage était immense comme un ciel ; ah ! je pourrais habiter à Dunkerque. Dunkerque est plus encore qu'une belle ville : c'est une ville précieuse, qu'un dieu des portes ajouterait à sa liste, sans doute.
05:52 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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