mardi, 05 juillet 2016
Lire Georges Minois
Il est deux types d'hommes artistes, et artistes méconnus, pour lesquels j'ai une admiration inconditionnelle, ou presque : les médecins et les historiens, d'abord reconnus pour leur compétence scientifique. Avec Paul Veyne et Michel Pastoureau, un de nos meilleurs historiens contemporains continue aujourd'hui de publier des sortes de chefs-d’œuvre d'intelligence et de culture : je parle de Georges Minois, dont je lis en ce moment l'Histoire du Moyen Âge, parue il y a quelques semaines, en avril 2016, aux éditions Perrin. D'un tout autre auteur, je n'aurais sans doute pas fait attention à la publication d'un livre sur ce sujet mille fois traité ; n'ai-je pas déjà lu les ouvrages de Jacques Le Goff, de Georges Duby, de Jacques Heers ? Mais non : c'est le nouveau livre de Georges Minois ! Comment ignorer le nouvel ouvrage de l'auteur magnifique de l'Histoire du rire et de la dérision, celui de l'Histoire de la solitude et des solitaires (parmi vingt ou trente livres d'histoire "sociale"), celui de la Guerre de Cent Ans, comment négliger le biographe passionnant, entre autres, de Du Guesclin, de Charles VII et de Bossuet ?
Et cette Histoire du Moyen Âge est admirable ; cela m'enchante mais ne me surprend pas : Georges Minois écrirait un livre sur l'histoire de la tondeuse à gazon que je me précipiterais dans une librairie pour l'acquérir.
(L'historien déplore bien souvent l'effondrement du sentiment historique, à travers l'idéologie qui s'observe dans les ruines pédagogiques de l'école républicaine contemporaine : que ne consulte-t-on Georges Minois pour l'élaboration des programmes à destination de nos jeunes têtes ?)
18:11 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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